Après le Batofar construit il y a un peu plus de 16 ans et l’IBoat qui a vu le jour en 2011, c’est au tour de la ville de Lyon d’accueillir le troisième bateau du groupe, le Razzle. À la fois projet culturel flottant (rendez-vous, restauration, pop-up store…) et club, le Razzle suit la ligné de ses grands frères et souhaite contribuer au dynamisme de la ville de Lyon.
On a voulu en savoir plus sur l’avancement de ce beau projet, on s’est adressé à Rihab Hdidou, ancienne responsable communication du Batofar et nouvellement co-directrice et directrice communication du Razzle.
Entretien avec Rihab Hdidou, co-directrice du Razzle
Peux-tu nous faire une rapide présentation des acteurs qui sont à l’initiative du Razzle ?
Le projet Razzle est à l’initiative de la même personne qui a participé à monter le Batofar il y a maintenant 16 ans. C’est aussi lui, Mona Van Cocto, qui a créé l’IBoat en 2011. L’anecdote, c’est que l’ancien propriétaire du LV94 (le nom du bateau qui va devenir le Razzle) a contacté Mona quand il l’a mis en vente. Les authentiques bateaux-phares sont très rares et quand il a su que le Batofar existait, il nous a contacté pour nous le proposer.
“Si tout se déroule comme nous l’espérons, l’ouverture est prévue pour le printemps 2016.”
C’était impossible de résister à l’envie de se lancer dans un tout nouveau projet avec un si beau lieu ! Christophe Clément et moi-même avons tout de suite été vraiment emballés par la proposition de Mona de nous y investir. Christophe a pris la direction artistique et je garde la direction de la communication comme au Batofar. À la différence que là, nous nous positionnons tous les deux comme co-directeurs du projet.
Le LV 94, futur Razzle, pour l’instant à quai à Amsterdam.
Quel serait l’emplacement idéal pour le bateau ?
Pour le Batofar, comme pour l’IBoat, il y a toujours eu de notre part l’envie de nous installer dans des quartiers en pleine mutation, au cœur des projets de développements urbains. Nous restons fidèles à ce même principe pour Lyon. Dès le départ, notre volonté est clairement de nous positionner dans le Parc des Berges, côté Rhône, face au musée de la Confluence. L’ouverture du musée, la prolongation de la ligne de tram, la proximité de la Sucrière, tout ça nous a donné envie de nous placer dans ce coin en ébullition, qui fait le lien entre le quartier Confluence et Gerland. L’argument ultime, c’est le Parc lui même.
“Le Razzle se positionnera dans la continuité de ce qui se fait au Batofar Paris et à l’IBoat Bordeaux.”
Le Razzle aura à terme besoin de place pour installer sa Plage comme au Batofar ou à l’IBoat. Cette Plage est très importante pour nous. D’abord parce que ce sont des espaces d’expressions différents du reste de l’année et auxquels nous sommes attachés, et aussi parce que nos projets sont totalement autonomes financièrement et ne dépendent d’aucune subvention. Pour financer notre activité et les 30 emplois qui sont prévus, nous avons besoin de nous installer à quai pendant l’été. Cela contribue clairement à l’équilibre financier de nos lieux.
Après, évidemment, nous resterons ouverts et nous sommes prêts à étudier d’autres propositions de la Ville de Lyon.
Financièrement, comment on transforme un bateau en club ?
Le projet Razzle représente 1,5 million d’euros. Ça comprend le bateau lui même, les travaux et la mise en route du projet culturel en lui même.
Niveau son et lumières, ça donnera quoi ?
Pour le moment, c’est toujours en pour-parler. Nous avons sollicité un prestataire de confiance avec lequel nous travaillons depuis longtemps et avec lequel les discussions sont en cours. Quoiqu’il arrive, nous serons très vigilants sur ce point. Nous avons des retours hyper positifs sur la qualité du son au Batofar et à l’IBoat. C’est bien la preuve que nous y accordons beaucoup d’importance.
Différentes vues du futur Razzle.
Qui sont vos concurrents sur place / vos relations avec eux ?
Honnêtement, nous ne nous positionnons pas en concurrence avec qui que ce soit. Nous tenons vraiment à arriver dans une dynamique positive en venant en complémentarité de l’offre culturelle lyonnaise existante. Nous sommes convaincus qu’un projet comme le Razzle a sa place dans une ville comme Lyon. Jusque là, nous avons d’ailleurs eu un accueil très chaleureux et les Lyonnais soutiennent le projet. Nous avons également rencontré un certain nombre d’acteurs culturels locaux qui sont très réceptifs. Plus l’offre culturelle est riche et variée et plus on est nombreux à sortir pour en profiter !
Côté artistique, doit-on s’attendre à un tout nouveau positionnement ? Quel public attendez-vous ?
Le Razzle se positionnera dans la continuité de ce qui se fait au Batofar Paris et à l’IBoat Bordeaux. La grille du Razzle aura la même exigence et elle sera partagée entre têtes d’affiches et découvertes locales, nationales et internationales. Une large place sera faite aux initiatives locales. Nous avons envie de travailler avec des associations, des promoteurs, des artistes, des collectifs lyonnais, et Lyon est une ville hyper active artistiquement et culturellement !
Nous nous inscrirons aussi dans une démarche ouverte et pluridisciplinaire en proposant des concerts, des afterworks, des ateliers, du fooding, des projections, des rencontres artistiques, des parcours pédagogiques, plein de choses ! L’idée est de mélanger les publics et les genres, de s’adresser aux enfants comme aux adultes. Et nous aurons différents espaces pour le faire : un club, deux terrasses, un resto et une plage l’été. Nous tenons vraiment à nous placer comme une sorte de tête chercheuse de projets et d’initiatives.
“Nous nous inscrirons aussi dans une démarche ouverte et pluridisciplinaire…”
Les synergies seront bien sûr très nombreuses avec nos grands frères de Paris et de Bordeaux. Nous allons mutualiser nos ressources, que ce soit en programmation ou en communication. Par exemple, le site Internet ou l’application mobile Ublo sont partagés par les trois bateaux. Même principe pour les bookings concert et club. Nous en partagerons certains, toujours en veillant à ce que chaque lieu garde son identité propre et continue à développer les initiatives locales. Et puis, en parallèle du Razzle, un autre bateau est en train de voir le jour à l’autre bout du monde. Le Dazzle à Melbourne est porté par Bertrand Vaissière qui en est à l’initiative. Mona a décidé d’investir dans ce lieu qui rejoint notre famille flottante ! Il se place comme projet miroir du Razzle et nous avons très envie de créer avec eux autant de passerelles et d’échanges culturels que la distance le permettra.

Le Projet Dazzle, miroir du Razzle, mais à Melbourne (par Kwad design).
Et enfin la question la plus excitante : ça ouvre quand ? Où en êtes-vous en ce moment ?
De notre côté, les choses avancent très bien ! Le bateau est encore à Amsterdam pour le moment. Dès que nous aurons l’accord définitif de la ville de Lyon pour l’emplacement, nous pourrons débuter les travaux qui vont durer quelques mois. Notre architecte, l’agence Kwad Design, a déjà bien avancé sur les plans et aménagements. Si tout se déroule comme nous l’espérons au niveau de l’autorisation, l’ouverture est prévue pour le printemps 2016. Autant vous dire qu’on est hyper impatients d’y être !

Les différents habillages du Razzle.
