Interview : Jeff Mills en dit plus sur son prochain live symphonique au Théâtre Antique d’Orange

Écrit par Julie Radix
Photo de couverture : ©D.R.
Le 28.06.2019, à 14h28
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©D.R.
Écrit par Julie Radix
Photo de couverture : ©D.R.
Le Théâtre Antique d’Orange, vestige de l’époque romaine, accueillera le 11 juillet prochain un concert de Jeff Mills, associé à un orchestre classique. Joué dans le cadre du festival Chorégies d’Orange, Light From the Outside World propose au public de vivre une expérience musicale inédite. Pour Trax Magazine, Jeff Mills révèle les dessous de cette prestation qui entend bouleverser les codes de la musique électronique.

Le 11 juillet prochain, Jeff Mills investira le somptueux Théâtre Antique d’Orange pour un concert en collaboration avec l’orchestre symphonique d’Avignon Provence, donné dans le cadre du festival Chorégies d’Orange. Accompagné par des musiciens classiques, le DJ le plus célèbre de Detroit présentera ainsi son projet Light From The Outside World.

Une partition de onze titres envoûtants, proposant une réflexion sur l’espace et la relation entre l’humain et les étoiles. Créé en 2005, le concert a depuis modifié son concept, jusqu’à intégrer récemment une nouvelle composition, intitulée Utopia. Interrogé par Trax, Jeff Mills se confie sur ce projet majeur de sa carrière, et plus particulièrement sur la prestation qu’il donnera à l’historique Théâtre Antique d’Orange.

Pourquoi la performance Blue Potential, que vous avez jouée en 2005 avec l’orchestre philharmonique de Montpellier, s’est-elle transformée en Light From The Outside World ?

J’ai décidé de remanier le concept peu après le concert de 2005. Après avoir reçu de plus en plus de demandes de la part d’autres villes et d’autres régions du monde, j’ai pensé que le projet initial, qui faisait référence à la relation entre les étoiles et la manière dont nous les regardons, ne pouvait pas être aussi bien retranscrit si je poursuivais sur un concept étroitement lié au Pont du Gard. Alors, avec l’idée de la réflexion à l’esprit, j’ai préféré m’orienter vers un concept bien plus large et plus profond, qui questionne la notion de réalité.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’associer techno et musique classique, durant votre carrière ?

L’idée de travailler avec des musiciens classiques a été l’objet de beaucoup de discussions, en particulier avec les artistes techno de Detroit. Voir ses titres arrangés par un orchestre était aussi le rêve de nombreux producteurs en dehors des États-Unis. Je pense qu’on s’est rendu compte que nos rapports à la musique étaient, dans de nombreux cas, similaires à ceux des compositeurs de musique classique. Ce qui prend tout son sens au regard de l’idée que ce qu’il y a derrière la musique est plus important que la musique en elle-même.

Vous avez joué près de Pont du Gard en 2005, et cette fois-ci dans le Théâtre Antique d’Orange, proche de l’aqueduc. Jouer dans un monument antique est important pour l’atmosphère du projet ?

Depuis 2005, j’ai joué Light From The Outside World dans beaucoup d’endroits, mais l’interpréter dans le Théâtre Antique d’Orange sera certainement l’un des points culminants du projet. Le site, qui a été construit au Ier siècle, est absolument magnifique. Conçu par les Romains pendant l’Antiquité pour être un lieu culturel central dans la région, il a toujours été connu comme un lieu pour « le peuple ». C’est donc pour moi un honneur d’être invité à jouer ici.

Existe-t-il une acoustique particulière dans ce type d’amphithéâtres ?

Dans un si grand espace en plein air, la question de l’acoustique est toujours préoccupante, mais on m’a informé qu’ici le son était parfait. Tout le monde peut donc entendre clairement le son, peu importe où il est assis.

Comment est conçue la setlist de l’évènement ? Quelles sont les différences avec celle de Blue Potential ?

La setlist de Light From The Outside World est à peu près la même, car nous avons trouvé une formule bien structurée, qui s’intensifie progressivement jusqu’à une conclusion en point d’orgue.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus à propos du nouveau titre “Utopia” ?

“Utopia” a été intégré au projet il y a peu de temps, il a donc été joué très peu de fois. Je l’ai composé en 1994, c’est l’un de mes morceaux qui se rapprochent le plus dans ses arrangements d’une œuvre symphonique. À l’origine composé pour la pub télévisée d’une voiture (il n’a d’ailleurs jamais été pris en considération), “Utopia” est devenu au fur et à mesure un exemple intéressant, et je pourrais même dire une preuve tangible, pour montrer que la musique électronique est bien plus qu’une musique simplement destinée à faire danser.

Cette performance pourrait-elle mener à un nouvel album, comme Blue Potential ? 

Après avoir sorti près de 70 albums dans ma carrière, dont deux projets de “musique classique”, l’idée d’en faire un nouveau est devenue en quelque sorte un appel intérieur et spirituel !

Les informations et la billetterie sont à retrouver sur la page Internet du festival Chorégies d’Orange et sur la page Facebook de l’évènement.

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