“Il n’y a pas d’acharnement contre les free parties”, selon la préfecture du Finistère

Écrit par François Brulé
Photo de couverture : ©Vincent Mouchel
Le 05.12.2016, à 16h22
03 MIN LI-
RE
©Vincent Mouchel
Écrit par François Brulé
Photo de couverture : ©Vincent Mouchel
Samedi 3 décembre, après des manifestations revendicatives de la fête libre, une free party regroupant plus de 12 000 participants s’est déroulée sur le site de l’ancien aérodrome de Ploufragan, dans les Côtes-d’Armor. Au lendemain de ces évènements, Jean-Daniel Montet-Jourdran, directeur de cabinet du préfet du Finistère a répondu aux questions de Trax sur l’importance de cette communauté dans son département et plus largement dans sa région.


Dimanche 30 octobre, la free party de Commana, dans le Finistère, s’est terminée par des affrontements avec les gendarmes et une saisie de matériel. Quinze jours plus tard, le samedi 12 novembre, de nouveaux affrontements ont eu lieu entre les forces de l’ordre et des teufeurs à Plouaret, dans les Côtes-d’Armor. À la suite de ces deux évènements, le lundi 29 novembre, un tract, invitant à un rassemblement revendicatif le samedi 3 décembre a été diffusé en Bretagne.

tract free

Face à cela, Pascal Lelarge, préfet du Finistère, a tenu à rencontrer des représentants des soundsystems bretons jeudi 1er décembre à la veille de ce rassemblement de grande ampleur. Après cette réunion à la préfecture de Quimper (29) et la free party du 3 décembre, Trax a contacté Jean-Daniel Montet-Jourdran, directeur du cabinet du préfet du Finistère, afin de mieux connaître les mesures envisagées par la préfecture.

manif itw
Jean-Daniel Montet-Jourdran est en poste depuis le 30 juin 2014. © © Ouest-France

Ce week-end, des milliers de teufeurs manifestaient dans plusieurs villes bretonnes. Dans votre département, ils étaient plus de 500 devant la préfecture de Quimper. Comment avez-vous vécu ces premiers évènements initiateurs de la free de samedi 3 décembre ?

La manifestation de Quimper s’est très bien passée. Dès 15 h, le cortège s’est rendu jusqu’au pied du mont Frigy avec de la musique. J’avais juste demandé à deux motards d’être sur place en cas de gêne par rapport à la circulation. Mais tout s’est très bien déroulé. À 17 h, la foule s’est dispersée, notamment vers Pontivy, en attendant des informations concernant la soirée de samedi 3 décembre.

Justement, avez-vous tiré un bilan de cette soirée avec votre homologue costarmoricain ?

Non, pas encore. Pour le moment, j’ai juste échangé avec ma collègue du Morbihan sur la réunion qui s’est tenue jeudi 1er décembre, à Quimper, lorsque le préfet a reçu cinq représentants des soundsystems bretons.

manif itw
© Vincent Mouchel

Quels ont été les points abordés au cours de cette rencontre ?

Il s’agissait notamment des membres d’Arts et cultures, organisateurs du multison, avec qui nous avons déjà travaillé. D’une part, le préfet est revenu sur l’évènement de Commana. Il leur a bien expliqué qu’il n’y avait aucune intention péjorative à l’égard des free parties. Il a aussi ajouté qu’un acharnement contre ce mouvement serait contradictoire avec le travail que l’on réalise avec les organisateurs du Multison.

Dans ce cas, qu’est-ce qui peut expliquer une telle intervention lors de la free party de Commana ?

C’est le deuxième point abordé lors de la réunion de jeudi. Le préfet a discerné trois types de situations. D’abord les rassemblements de moins de 500 personnes, pour lesquels la préfecture n’attend aucune déclaration préalable mais un discernement de la part des organisateurs vis-à-vis du voisinage et du lieu. Puis il y a les évènements regroupant de 500 à 5 000 personnes. Dans ce cas de figure, les organisateurs se doivent de nous déclarer le lieu choisi pour la soirée, afin que les services de secours soient mis en place. Un service minimum de sécurité doit aussi être assuré, par rapport au balisage du terrain mais aussi des piétons. Enfin, lors des grands rassemblements de plus de 5 000 personnes, une réunion est à envisager au préalable. Comme nous le faisons pour le multison, un travail sérieux doit commencer deux à trois mois en amont de la date de l’évènement, avec la présence des organisateurs, des élus locaux, de la gendarmerie, des pompiers, de la protection civile et de la préfecture concernée.

manif itw
À Quimper, la manifestation a rassemblé 500 participants. © Vincent Mouchel

La mise en place d’une régulation de la part de votre préfecture répond-elle à une consigne nationale par rapport au mouvement des free parties ?

Nous n’avons reçu aucune consigne au niveau national. Il n’y a eu aucune coordination particulière concernant les interventions des forces de l’ordre à Commana (29) et à Plouaret (22). Par contre, j’ai eu écho d’un travail interministériel entre l’Intérieur et la Jeunesse et les Sports. Eric Bergeault a été nommé référent national des évènements festifs organisés par les jeunes pour mener une réflexion sur l’évolution des règles.

Quelle sera votre approche concernant les free parties ?

Nous sommes attachés à une approche équilibrée, c’est-à-dire que nous devons laisser faire lorsqu’il n’y pas d’enjeu, se concerter lorsqu’il y en a un et intervenir en cas de problème. Mais il ne faut pas oublier que ce n’est pas la préoccupation première. En situation d’état d’urgence, il est important de ne pas concentrer trop de gendarmes sur ce genre d’opérations. Le même traitement est d’ailleurs imposé aux autres types de manifestations pour lesquelles les commissions de sécurité demandent davantage de rigueur.

Newsletter

Les actus à ne pas manquer toutes les semaines dans votre boîte mail

article suivant