Les hôtels de la plus nocturne des îles de la Méditerranée entendent ainsi relancer le tourisme et limiter les répercussions d’une saison 2018 désastreuse pour le secteur. La fréquentation des touristes européens, et particulièrement ceux venus de Grande-Bretagne et d’Allemagne, a drastiquement baissé entre avril et juin note le Diario de Ibiza. Et c’est bien les parties de l’île les plus concernées par la vie nocturne, comme San Antonio, qui sont les plus touchées. À tel point que pour 2019, les professionnels du tourisme envisagent de n’ouvrir leurs hôtels que cinq mois sur les sept que compte habituellement la haute saison. Du côté du gouvernement de Madrid, on se mobilise auprès de l’Union européenne pour réduire le prix des trajets aériens et maritimes de 75% afin de compenser « les coûts de l’insularité » précise le journal local. Madrid entend ainsi récupérer 30% de ventes de billets d’avion supplémentaires.
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Une série de facteurs sont mis en cause par les promoteurs, notamment les augmentations de la taxe touristique, des prix sur les boissons et des billets d’entrée en club. Ibiza demeure l’île la plus chère d’Europe. Et cette tendance n’est pas prête de s’inverser : afin de réduire le taux de criminalité due à l’ébriété, les autorités de l’archipel ont lancé une consultation publique pour obliger les hôtels à faire payer les boissons alcoolisées des vacanciers en formule « all inclusive ». Les données économiques ne sont pas les seules pour expliquer la désertification des plages de sable blanc. Las, les manifestations de la population locale se multiplient contre les nuisances sonores et la surexploitation du potentiel touristique de l’île. Au début de l’année, le conseil municipal de la ville d’Ibiza avait voté en faveur d’une interdiction de la location de logements aux touristes dans la partie de l’île qu’il gouverne. Un couvre-feu a même été instauré à 3 heures du matin dans la région de San Antonio, rapporte Your EDM. À San José, la réponse est encore plus drastique : les DJ’s ont tout simplement été bannis des clubs de plage.
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Après des années d’idylle, les plus grandes fêtes balnéaires d’Europe sont-elles menacées ? Entre les appels de la population à plus de modération et la dépendance de l’île aux visiteurs étrangers, Ibiza est à la recherche d’un délicat équilibre. Les promotions impressionnantes sur les hôtels cet été seront-elles suffisantes pour relancer la fête ?