Caméra en main, au sein d’un quartier japonais, un vidéaste part filmer durant trois heures par jour, de façon brute et sans axe particulier. Les rushs sont ensuite envoyées à des beatmakers, qui improvisent une bande-son selon ce que les images leur inspirent.
L’initiative est partie d’une envie commune de présenter des quartiers de Tokyo qui connaissent une plus faible exposition et de collaborer avec des artistes tout aussi méconnus, leur laissant le champ libre pour donner leur propre interprétation de ces captations.
Les vidéos mêlent flux piétonniers et trafic urbain, espaces verts et buildings vitrés, ruelles fumantes, artères bondées et nervures désertes, symboles culturels et lieux de culte. Le jour et la nuit s’y chamaillent tandis que les moments de saturation de la mégapole cohabitent avec quelques instants de battement bienvenus. Face à cette masse en mouvement, les fragments du quotidien tokyoïte nous sont relatés avec une force contemplative et poétique qui nous absorbe et nous détache du temps.
Les compositions ne sont pas sans rappeler les travaux de Nujabes, célèbre beatmaker japonnais qui nous a quitté en 2010. A travers une esthétique musicale très ancrée dans sa culture, il s’est illustré au plus grand nombre en composant la bande-son du manga Samuraï Shamploo. Ses productions se seraient greffées à merveille sur ces errances dans le dédale de la capitale nippone.
Pour visionner chaque étape de cette virée musicale : Horo Wandering. Si vous souhaitez sortir quelque peu de l’exotisme et traduire les idéogrammes qui défilent à l’écran, pensez à activer les sous-titres (CC) dans le menu des vidéos.