Du haut de sa douzième édition, c’est du 28 août au 1er septembre 2019, près du plan d’eau de Vieure, que le Hadra Trance Festival a rassemblé près de 8 000 festivaliers au rythme des musiques électroniques psytrance, progressive, ambient, dub, dubstep, world music et techno. Après 4 jours et 3 nuits de festivités psychédéliques, l’heure est au bilan. Notamment pour les équipes de décoration et de scénographie, les VJ’s et les techniciens lumière qui ont oeuvré d’un commun accord pour transformer ce festival en une expérience unique en France.
Auto-financé à 98%, le Hadra Trance Festival propose une Main Stage, une Second Stage qui a gagné en ampleur au fil des années, ainsi qu’une Chill-Out Stage pour se reposer. Trois scènes qui ont eu la chance d’être gérées par des équipes ingénieuses et motivées au travers de différentes associations et collectifs, gravitant autour de mêmes thèmes : les utopies et le temps.
Les collectifs The Mad Studio et Les Lucioles, parties intégrantes de l’association Hadra, se sont occupés de la Main Stage, en s’inspirant des univers de Tim Burton et de Jules Verne. Avec « deux mois de travail pour réaliser ce projet à 4 ou 5 personnes […], la motorisation de certains éléments était au coeur de la création : engrenages qui tournent et aiguilles d’horloge en contrôle DMX par exemple. Le tout étant de s’accorder avec les techniciens vidéo de Vizual Invaders et notre équipe lumière Light Process », qui pour la première fois ont disposé des strip led digitales, « afin de rétro-éclairer certaines parties du décor », explique Pierrot Duhamel, responsable décorations du Hadra Trance Festival et membre de l’équipe de décoration officielle du Hadra, Les Lucioles.
La canopée était, quant à elle, conçue par le collectif autrichien Mae & Moa, avec des « couleurs chaudes, pour rappeler le côté mécanique / fin XIXe siècle ».
Concernant le Second Stage, c’est The Hybrid Project et Fluofreax qui étaient sur le coup, réalisant un « temple vestige d’une civilisation intemporelle, plutôt futuriste pour contraster avec le côté ancien de la mainstage », explique Mathieu Paulauqui, fondateur du collectif The Hybrid Project. Le rendu était assez neutre en journée pour jongler sur différents thèmes et époques la nuit : égyptien, jungle, aztèque, steampunk, futuriste… Un hologramme était même mis en place sur le devant de la scène. Ce projet est « la résultante de tout notre parcours et notre expérience depuis le début de notre activité car elle mélange absolument toutes nos techniques en harmonie », conclut Mathieu Paulauqui.
La Chill-Out Stage était confiée à Foule Bambou, collectif également présent au Son Libre Festival, et les peintres Sly Artwork pour une ambiance naturelle, détente et relax pour retranscrire un « lieu de repos sans couleur vive et sans jeu de lumière hypnotique ». Comme son nom l’indique, l’équipe est spécialisée dans l’aménagement d’espaces en bambou, alors que Sly Artwork s’est concentré sur la confection de décorations sur bois et lycras.
La décoration s’exprimait aussi dans les lieux de passage. Depuis 2017, « un “appel à projet” [est lancé] via les réseaux sociaux, pour permettre à des artistes et collectifs en émergence de venir exposer leurs créations ». Une des œuvres phares est « le chemin d’entrée lumineux et évolutif [confectionné par les Allemands Cosmic Walkers], parsemé de sculptures géantes éclairées, en fer à béton, recouvert de film plastique. Cela permet de pallier les éclairages agressifs des quartz blanc façon stade de foot et de proposer des lumières plus douces et colorées », explique Pierrot Duhamel.
Il est bon de rappeler pour terminer que le Hadra Trance Festival se veut porteur d’un message écologique, avec la volonté de sensibiliser les festivaliers au respect de l’environnement, au travers de différentes stratégies : venir à pied ou en vélo au festival, installation d’un appartement témoin prouvant les dérives des consommations quotidiennes et sensibilisation de la team interne Agama, qui ramassent les déchets et distribuent des sacs poubelles et des cendriers portatifs.