Tokyo : 4 disquaires où aller absolument pour digguer le meilleur de la capitale japonaise

Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©Andre Benz
Le 22.01.2020, à 17h53
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©Andre Benz
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Destination fantasmée s’il en est, Tokyo fascine autant qu’elle déroute. Un voyage dans la capitale du Japon, c’est forcément une somme de compromis tant les choix s’y multiplient. Et question vinyles, ça devient même un casse-tête. Partant du principe que vous êtes de bons vivants aussi excités par la cuisine que l’architecture ou le shopping, on s’est mis dans la peau du digger pressé mais efficace, avec un tour d’horizon pratique des adresses où vous ne perdrez pas votre temps, faisable en une grosse journée.

Par Christian Bernard-Cedervall

Cet article est initialement paru dans le numéro 188 de Trax Magazine, toujours disponible sur le store en ligne.

Malgré la débauche de shops, depuis la dévaluation du yen, les diggers se sont jetés sur Tokyo comme des vautours. Les bonnes affaires demeurent, mais la quantité de disques a baissé, et certaines adresses mythiques comme Jet Set peinent à trouver de nouveaux filons. Aussi, concentrons-nous sur les valeurs sûres. Pour le lecteur de Trax, le périple débutera forcément par le quartier de Shibuya, un dédale de petites rues commerçantes en centre-ville, un véritable jeu de piste pour trouver les enseignes, le plus souvent situées aux étages supérieurs des bâtiments. 

Seul véritable magasin de news techno/house, Technique tient encore la dragée haute aux shops les mieux achalandés de la vieille Europe, et propose logiquement une importante sélection locale virtuellement invisible chez nous. Les prix sont plus que corrects, l’accueil chaleureux et surtout, les stocks ne datent pas que des deux ou trois dernières semaines ! Au-delà des exclus japonaises, le vrai point fort du magasin, ce sont les rangées de bacs d’occases et de collectors anciens ou récents. Un stock étonnant dans lequel vous ne manquerez pas de puiser quelques références improbables à dénicher ailleurs que sur le Net. Au final, c’est un des meilleurs spots avec Lighthouse Records – un autre magasin de news classe mais pas suffisamment différent de ce qu’on trouve en Europe pour s’y extasier – pour se tenir au courant de la vie nocturne électronique.

À quelques centaines de mètres, on ne manquera pas de faire un tour dans le labyrinthe du shop principal de la chaîne Recofan. La sélection de news n’est pas hyper large, mais question prix, ils sont imbattables. L’attrait principal de la visite reste bien évidemment les dizaines des milliers de disques d’occasion à en donner le tournis. La sélection électro n’est certes pas pléthorique, mais on constate rapidement que ce n’est pas le créneau favori des vendeurs. Dans le tout-venant tech-house, c’est là que vous avez le plus de chances de trouver un putain de collector à moins de 5 euros. À noter que les sélections new wave, disco, post-punk voire indus sont plutôt bien fournies, mais les prix montent un peu. Dernière info, malgré la qualité de l’accueil, vous ne pourrez pas écouter les disques, au mieux vérifier l’état de vos achats (ce qui est rarement nécessaire au Japon, les vendeurs s’en tiennent aux produits à l’état impeccable). 

Normalement, vous êtes à ce stade plutôt satisfait, avec déjà une petite dizaine de skeuds sous les bras. Mais on a gardé le plus gros pour maintenant : le Disk Union à deux cents mètres. Sur quatre étages, c’est un véritable temple de la seconde main qui se présente. Commencez par le sous-sol pour une incroyable sélection disco, boogie, rare groove et surtout jazz/free-jazz à des prix défiant toute concurrence. Quelques étages plus haut, la boucherie commence pour de bon : entourés de quelques rangées des news les plus classes du moment, c’est tout simplement la meilleure sélection de seconde main house/techno/électro/hip-hop que vous trouverez dans la ville et sans doute dans le monde. Avant tout, prenez le temps de capter où se trouvent les promotions du jour, et commencez la razzia. Les meilleures occasions se trouvent dans les genres actuellement moins courus, et vous pourrez ainsi vous faire une belle collection du catalogue Rephex pour un tiers des prix Discogs ! Si vous êtes hébergé dans le quartier, repassez tous les jours car les arrivages sont hyper fréquents, renseignez-vous auprès des vendeurs. 

Le quartier comporte une bonne dose de shops soul jazz/disco et rare groove, mais rien de fantastique. Si l’appétit vous est venu et qu’il vous reste un peu de temps et de courage, parmi la multitude d’enseignes Disk Union, on vous recommandera chaudement ceux de Shimokitazawa pour la techno Detroit et la house Chicago, celui de Shinjuku pour le post-punk et l’expérimental, et celui de Kichijoji pour l’indus, l’ambient et le rare groove. On aurait pu vous citer bien d’autres boutiques aussi fantasques qu’improbables, mais au final, si votre but est de scorer, avec cette liste, vous ne saurez déjà pas où donner de la tête et vous risquez de devoir acheter une valise supplémentaire.

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