Le Green Fest, qui organise sa cinquième édition au Parc de Sorgues près d’Avignon, est l’occasion de sensibiliser les amateurs comme les organisateurs de festivals de musiques électroniques à l’importance de l’impact écologique que peut avoir ce type d’événements. Teddy, le directeur de production du festival et d’Inoove nous a parlé des ambitions de ce projet : « Dans un premier temps, on souhaite interpeller le public, puis le pousser à modifier son comportement sur la longue durée, aussi bien pendant qu’en dehors du festival. Le développement durable devrait devenir la composante primordiale de n’importe quel évènement. »
L’organisation de ce festival est pensée de A à Z à travers le prisme du respect de l’environnement. Cette démarche s’effectue sur trois volets et temporalités différentes : avant, pendant, et après le festival. En amont, la production de l’événement et sa communication se font en limitant les impressions papier, en employant des prestataires locaux et en favorisant un support de communication numérique.
Pendant le festival, les actions éco-responsables « classiques » sont mises en place : gobelets consignés, installation de toilettes sèches, distribution de cendriers de poche, répartition sur le site de containers pour le tri sélectif des déchets, présence de foodtrucks bios et vegans… Mais le festival met également en pratique des concepts innovants, comme la mise en place d’une plateforme de covoiturage pour venir et repartir du site, l’utilisation de lumières LED et basse consommation. L’équipe de bénévoles de La Main Verte se chargera de l’information et de la sensibilisation du public sur les questions de développement durable… Les organisateurs expérimentent même cette année le « tarif humain » : un ou deux euros de réduction sur le billet des festivaliers qui apporteront des conserves alimentaires, redistribuées ensuite aux Restos du coeur, ou des croquettes, envoyées à la SPA du Vaucluse.
Après le festival, il est question de quantifier et de mesurer l’impact de ces actions sur la réalité du festival et sur l’inconscient collectif des participants. « On dresse un bilan écologique via des sondages, une estimation du nombre de déchets par kilos, un chiffrage des gobelets et cendriers distribués et gardés, une évolution de la propreté du site d’année en année… Le festival peut également intervenir pour d’autres structures : on est souvent sollicité pour conseiller ceux qui veulent organiser un festival dans cette dynamique environnementale », explique Teddy.
Le but est donc avant tout de donner l’exemple, de montrer qu’agir pour organiser un festival soucieux de l’environnement n’est pas aussi compliqué ou cher qu’on ne le laisse penser : « Sur le plan budgétaire, ce n’est pas énorme. Nous, on est à 5 000 € pour l’achat des gobelets, des containers de tri, des toilettes sèches, etc. On peut très bien démarrer avec les moyens du bord et développer d’année en année, mais ça reste accessible à de nombreux festivals qui sont déjà soutenus par les institutions publiques ou les mécénats. » Encore faut-il vouloir entrer dans cette démarche. « La plupart des structures préfèrent allouer leur budget sur de la promotion plutôt que sur le développement durable, qui n’est pas leur priorité. C’est un choix à faire. » Au delà de respecter la planète, l’ambition du Green Fest est aussi de faire changer le regard des institutions et des pouvoirs publics sur le mouvement des musiques électroniques : « Pour gagner en crédibilité, il faut se montrer crédible. Il faut que ça devienne un réflexe de produire propre. »
C’est dans ce cadre écoresponsable que se produiront des artistes tels que Deborah De Luca, Pleasurekraft, Victor Ruiz ou encore des talents locaux comme Etienne G, Second Rôle et Sink & GREGOIR. Toutes les informations concernant le festival et Inoove sont à retrouver sur la page Facebook de l’événement et sur leur site internet.