Giorgio Moroder : ce que le père de la dance music prépare pour son show d’anthologie au Grand Rex

Écrit par Alexis Tytelman
Photo de couverture : ©D.R
Le 09.05.2019, à 09h45
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Écrit par Alexis Tytelman
Photo de couverture : ©D.R
Pour la première fois de sa carrière Giorgio Moroder va jouer ses morceaux en live accompagné d’un grand orchestre. Le père de la dance music et introducteur des synthétiseurs dans la pop part en tournée à 78 ans, avec un passage par le Grand Rex, à Paris le 22 mai 2019.


C’est un évènement cosmique. Le légendaire producteur Giorgio Moroder, pionnier de l’utilisation des synthétiseurs dans le registre pop et compositeur d’une kyrielle de tubes intemporels depuis la fin des années 1960 est de retour avec The Celebration of the 80’s Tour. À 78 ans, et pour la première fois de sa carrière, l’homme derrière le cultissime “I feel love“, de Donna Summer et la BO de Midnight Express, propose une sélection de ses meilleurs morceaux, jouée en live avec une quinzaine de musiciens. Le 22 mai, ils passeront par la scène parisienne du Grand Rex. L’occasion d’un petit entretien avec le maître et son metteur en scène, le producteur et compositeur britannique Gary Lloyd.

Après vous être frotté au DJing, vous allez jouer en live avec un orchestre pour la toute première fois à 78 ans : c’était quelque chose qui vous tentait depuis longtemps ?

Giorgio Moroder : J’ai fait de très petits concerts, il y a de ça 40 ans, mais je n’aimais pas le rendu. J’oubliais constamment les paroles et je ne pouvais pas dormir, rongé par le stress. Maintenant que j’ai un petit prompteur, tout va beaucoup mieux [rires]. Et puis, cette tournée est basée sur d’autres chanteurs : Donna Summer, Irène Cara, Blondie et bien d’autres. On va être 14 musiciens sur scène, donc je ne serais pas seul.

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Comment s’est passée l’adaptation des morceaux avec l’orchestre ?

Giorgio : Les chansons que j’ai composé au cours de ma carrière comportent presque toujours 6 ou 7 pistes maximums. Sur “Call Me“, de Blondie, ils ne sont que 4. Il n’y a donc pas beaucoup de problèmes pour adapter les morceaux à la scène, contrairement à d’autres compositeurs qui utilisent des dizaines de pistes. 

Gary : Nous avons confié l’adaptation des musiques à un arrangeur très talentueux. Il joue de la batterie et a travaillé sur tout ça avec Giorgio. Il fallait reprogrammer certains sons, qui ont été composé avec des synthétiseurs qui n’existent plus aujourd’hui. Mais il y aura, bien sûr, des Moog sur scène ! Je pense que le morceau le plus difficile a été l’intro de “Danger Zone“, dont le son de clavier a pris un sacré coup de vieux. Récupérer le delay exact de “I feel love” a également été très compliqué. Notre objectif est de rendre la performance “authentique”, fidèle au son de Giorgio, à ses disques.

Quel a été le plus gros challenge pour préparer ce concert ?

Giorgio : Je pense que cette tournée représente le plus gros challenge de ma carrière. Déjà, il a fallu refaire tous les arrangements, ce qui a pris un temps considérable. En tout, peut être un an pour tout mettre en place et, surtout, trouver les bons chanteurs.e.s ! Avec le DJing, c’était plus facile, je savais tout de suite ce que je voulais faire et comment le faire, tout seul. Avec cette tournée il faut gérer les balances, les autres musiciens, les violons… C’était quasiment nouveau pour moi, malgré ma longue carrière. Par chance, j’ai trouvé un excellent metteur en scène qui m’aide beaucoup, en plus de gérer les lumières et la vidéo d’une main de maître.

Gary : Giorgio et moi on a commencé à bosser l’année dernière. Il est dans plein de projets et c’était quelque chose qu’il n’avait jamais fait. En tout cas, c’était sur la liste. Le choix des bons morceaux et du setlist a pris un temps fou. Il a un catalogue tellement vaste ! Il a donc fallu faire des choix difficiles. Satisfaire les fans de la première heure tout en donnant un bon panorama de son œuvre. C’est une tournée des plus grands hits, mais pas seulement.

De quoi aura l’air cette mise en scène et cette fameuse scénographie ?

Giorgio : Les lumières et la mise en scène en général seront très impressionnantes. Je vais parler entre les chansons, jouer du Minimoog, utiliser les Pionner mixer pour fait des cuts. Ça va être un live un peu hybride en réalité. Comme mes chansons sont toutes disco, je pense qu’il était nécessaire de les rendre un peu plus “modernes”, notamment en utilisant le DJing.

Gary : Il y aura un énorme écran LED derrière la scène, Giorgio va etre positionné sur un DJ Booth, et chaque morceau aura sa vidéo etc. Outre le passage avec Donna Summer, il y aura aussi un hommage à Bowie. Ils étaient ses meilleurs amis.

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Pouvez-vous en dire plus sur la projection d’hommage synchronisée de Donna Summer ?

Giorgio : Il y a une chanson que j’adore avec Donna, “Macarthur Park”. C’est d’ailleurs le seul morceau que je n’ai pas composé que l’on va jouer sur cette tournée. Comme il y a une excellente version vidéo du morceau, on s’est dit que ce serait génial de donner l’impression d’avoir Donna en “live” avec les musiciens. Ça sera un grand moment.

Vous avez collaboré avec beaucoup de légendes de la pop : de Donna Summer à Lady Gaga en passant par Daft Punk. Y’a t-il des artistes actuels avec qui vous auriez envie de travailler ?

Giorgio : Johnny, ça fait très très longtemps ! [Giorgio Moroder officiait dans son groupe comme bassiste à la fin des années 60]. J’ai travaillé un peu avec Lady Gaga, qui a une voix incroyable. Je n’ai fait qu’un remix d’elle mais c’est vrai que j’adorerais collaborer plus en profondeur avec elle. Rihanna aussi, ça me tenterait bien.

Un message à faire passer pour les gens qui viendront au concert ? Des surprises ?

Gary : C’est difficile de tout garder secret avec un concert pareil. La vraie surprise, c’est le son incroyable et la dynamique qui est au coeur de ce live. Je pense que la plupart des fans vont redécouvrir les chansons.

Giorgio : Je veux avant tout que les gens viennent pour danser !

Toutes les informations sont à retrouver sur la page Facebook de l’évènement.

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