Cet article est initialement paru en juin 2018 dans le numéro 212 de Trax Magazine, disponible sur le store en ligne.
Par Antoine Calvino
Alex fait un warm-up parfait : “Cayenne” de Parabellum, “Je suis fils” de Corrigan Fest, “Porcherie” de Bérurier Noir… Devant lui, l’assistance reprend en chœur les paroles de ces chants anarchistes et punks, avant de danser sur la techno lourde et mentale qui suit le reste de la soirée. Nous sommes début mai dans un champ de Notre-Dame-des-Landes, où nous organisons une fête avec mon collectif, Microclimat, pour soutenir les zadistes écrasés depuis des semaines par les lacrymos, les coups de tonfas et les bulldozers. Nous sommes venus depuis Paris pour les soutenir, mais aussi parce que je savais que la ZAD était une terre d’accueil pour de nombreux teufeurs et je voulais comprendre le lien existant entre la free party et cette fameuse “zone à défendre”. Eh bien, le voyage en valait la peine.
C’est la deuxième fois que je me rends à la ZAD après un premier séjour quinze jours plus tôt, fin avril. À cette période, la télévision montre en boucle les images de 2 500 gendarmes mobiles aux airs de Robocop à l’assaut de ce bout d’utopie perdu dans le bocage breton. Écœuré, je découvre les centaines de blessés, les cabanes détruites, les espoirs anéantis par l’État qui affirme par la force son emprise sur ce bout de territoire hors de son contrôle depuis 2009. L’année s’annonçait pourtant bien. À l’annonce de l’abandon du projet d’aéroport au début du mois de février, Les Insoumis, un rassemblement de soundsystems de la région parisienne, étaient venus célébrer l’événement en organisant une énorme fête. Ce week-end, une rumeur annonce qu’ils sont de retour. Je veux assister à ça, le doigt d’honneur au contrôle administratif, la fête malgré la pression policière, la fameuse convergence des luttes ou plus précisément des aspirations à la liberté. Dans le van qui nous emmène avec quelques amis pour cette découverte de Notre-Dame-des-Landes, nous nous branchons sur Radio Klaxon, qui est retransmise sur le site Internet de la ZAD et localement sur 107.7, la fréquence de Radio Autoroute de l’entreprise Vinci, qui voulait construire un aéroport dans ce bout de campagne verdoyant… Elle nous met vite dans l’ambiance, entre chants communards, informations sur les barrages de gendarmes, flash sur une barricade en train de se faire prendre d’assaut et conseils sur le comportement à adopter en cas de garde à vue. On arrive vers 1h du matin en passant par des chemins de terre pour éviter les képis. Un groupe de zadistes nous accueille devant un feu de camp à la ferme de Bellevue, avant de repartir tenir une barricade et creuser des tranchées pour arrêter les blindés. Nous plantons la tente sous le toit d’une grange.
Des zadistes compétents
Au matin, nous apprenons que les gendarmes sont venus détruire la barricade avant de repartir. Au point info de Bellevue, je récupère l’agenda de la journée entre assemblées générales et chantiers divers, mais lorsque j’annonce que je suis journaliste, les mines se ferment. Bon, il va falloir la jouer incognito. D’ailleurs, il ne faut prendre en photo aucun visage et, sur certains sites, éviter complètement de sortir son appareil. On apprend par Radio Klaxon que le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que les expulsions reprendraient dans deux semaines, le 14 mai. À cette date, les zadistes qui n’auront pas déposé de dossier de régularisation seront expulsés. Pour espérer être épargné, mieux vaut présenter un projet agricole individuel, ne pas vivre sur un terrain réclamé par un paysan – même si celui-ci a accepté depuis des années des indemnités de l’État pour partir –, et surtout ne pas dormir dans une cabane au fond d’un bois. Celles-ci sont détruites une à une par des bulldozers protégés par des escadrons de gendarmes. Pour mieux comprendre ce qui se joue ici, j’interroge un certain Jean-Joseph, quinquagénaire installé dans la ZAD depuis une demi-douzaine d’années. À l’âge de 45 ans, cet ancien cadre commercial spécialisé dans l’hygiène en milieu industriel s’est dit qu’il ne voulait plus faire partie « des privilégiés, des dominants ».
Ici, nous ne sommes pas dans une zone de non-droit, mais de non-norme.
Jean-Joseph, ancien cadre installé dans la ZAD
Après un séjour à Notre-Dame-des-Landes, il a tout plaqué pour y emménager, est devenu menuisier, puis cuisinier et pâtissier dans une cuisine collective. « Nous ne sommes pas dans une zone de non-droit, mais de non-norme, assure-t-il. Le puçage des bêtes, le contrôle sanitaire des fromages, toutes ces réglementations pèsent financièrement sur les petits producteurs et les tuent à petit feu. Il n’y a plus en France qu’une seule usine qui produit tous les camemberts, c’est absurde… Ici, tout est envisageable. Quand on a voulu lancer une pâtisserie, on n’a pas eu besoin de déposer un dossier. Je ne mange du jambon que quatre fois dans l’année, mais c’est un copain qui a élevé le cochon, ce n’est pas du Herta gavé d’antibiotiques. Tout ce qu’il y a dans nos assiettes a été produit sur place, d’ailleurs, je me sens en bien meilleure santé qu’avant. L’essentiel des échanges fonctionne par le troc et, lorsqu’on veut acheter des légumes ou des fruits au No Market du vendredi, ils sont proposés à prix libre, que je préfère appeler prix de conscience. Si l’on veut se former à un nouveau métier, il suffit de donner des coups de main aux uns ou aux autres, personne ne cherche à garder son savoir pour lui. Il y a d’ailleurs chez nous pas mal de compétences : le responsable des machines agricoles collectives dessinait des moteurs de compétition dans sa vie précédente, l’animateur culturel était chef de projet chez SFR, la bibliothécaire est une ancienne sociologue… Nous avons aussi deux ostéopathes, un médecin, quelques infirmiers, des herboristes, un réflexologue et même une sorcière… Une crèche alternative a ouvert ses portes ; l’objectif, c’est que de jeunes parents puissent s’installer ici. Mais aussi des malades, des vieux, des handicapés… On en est encore qu’au tout début du projet. »
ZAD-Est et ZAD-Ouest
La journée se passe à discuter. Je comprends peu à peu que la ZAD est plus ou moins partagée entre ceux qui acceptent la proposition de l’État de rentrer dans la légalité en déposant un dossier pour se déclarer, généralement ceux qui vivent dans la zone Ouest et qui ont des projets d’exploitation agricole, et les “radicaux” d’une partie de la zone Est qui refusent de rendre des comptes à l’administration. Ceux-là estiment qu’il n’aurait jamais fallu accepter d’ouvrir la fameuse route des chicanes qui coupe la ZAD par le milieu, car c’est ce qui a permis aux gendarmes de prendre l’Est aussi facilement. L’atmosphère est tendue, les débats font rage dans les innombrables assemblées générales. Mais beaucoup sont persuadés que les projets individuels serviront de paravents pour continuer de vivre comme avant, sans se soucier des pouvoirs publics qui ne cherchent de leur côté qu’à sauver la face avec une apparence de légalité. Ils estiment également que, quelles que soient les destructions, les gendarmes ne seront jamais assez nombreux pour tenir ce terrain de dix kilomètres de longueur et les empêcher d’y vivre. Au cours de l’après-midi, la fameuse “convergence des luttes” se concrétise sous nos yeux lorsque l’on rencontre des postiers rennais venus exposer les raisons de leur grève qui vient de dépasser les cent jours. Des vidéastes du collectif Regard d’ailleurs se sont également donné rendez-vous ici pour filmer, monter leurs images dans la foulée et les projeter le soir.
On passe un moment sur les barricades avec les zadistes les plus enragés, qui arborent souvent le combo complet cagoule, casque, lunettes de plongée, masque à gaz, genouillères et jambières pour se protéger des gaz lacrymogènes et des éclats de grenade tout en conservant leur anonymat. Sans oublier la raquette de tennis pour renvoyer les lacrymos, en plus de riposter à l’aide de pierres, de bouteilles de bière et de cocktails Molotov constitués d’un mélange d’essence et d’acide mis à feu par un gros pétard, de quoi faire d’impressionnants champignons de flamme. Pas d’arme à feu en revanche, on reste loin d’une véritable guérilla. Chacun veille à ne pas s’éloigner des autres, car les gendarmes utilisent des chiens pour les amener au sol puis les arrêter, si bien qu’une chienne en chaleur est activement recherchée par les zadistes pour désorganiser ces manœuvres… Au-dessus de nous, un hélicoptère et un drone en vol stationnaire ajoutent à l’ambiance dramatique de la scène. Mais lorsqu’ils s’éloignent de la ligne de front, les barricadiers se découvrent et on voit alors apparaître les visages de très jeunes gens parfois originaires du Pays basque espagnol, d’Allemagne ou même des États-Unis, avec des idées généralement très claires sur le monde libéré du capitalisme auquel ils aspirent. Il y a presque autant de filles que de garçons, et ces derniers font très attention à “déconstruire leur langage” de façon à ne pas employer de jurons sexistes et à féminiser au maximum leurs expressions lorsque c’est possible. Au fond, le parfum de résistance qui flotte ici est très idéaliste, romantique même. Après quelques investigations, je finis par comprendre que la fête des Insoumis n’était qu’une rumeur, même si un membre de leur collectif habite dans la ZAD. Une autre prétend que des zadistes vont poser du son sur une barricade le dimanche pour narguer les gendarmes, mais là encore, c’est du vent. À la fin du week-end, je reprends la route pour Paris en décidant de revenir organiser une fête moi-même avec Microclimat, afin de soutenir ce touchant village d’irréductibles anarchistes.
Retour à la ZAD, avec du son
Quinze jours plus tard, le 11 mai, nous sommes donc de retour à deux camions, un camping-car et deux voitures, soit trois kilos de son, des platines, des lumières et une quinzaine de potes. Ceux-ci sont très impressionnés à leur arrivée de nuit par le carrefour de la Saulce, où il faut zigzaguer entre les barricades incendiées, car une centaine de gendarmes escortés par deux blindés vient de charger. Le premier zadiste qui les accueille, cagoulé, avec une sorte de bouclier gaulois au bras, ne leur serre pas la main « à cause de l’épidémie de gale ». Haha, ça ne les rassure pas beaucoup… Nous nous posons à la Grée, un grand corps de ferme aux allures de camp retranché. Punks à chien, voitures brûlées, montagnes de bouteilles de bière, donjon en bois érigé sur le toit du bâtiment principal, atelier de fabrication de boucliers, slogans du type « Nik tout, brûle le reste », on se croirait dans Mad Max. Au matin, mes potes partent en balade profiter de la nature printanière qui s’éveille dans ce magnifique paysage de bocage, reviennent en parlant d’une petite maison construite au-dessus d’un étang, d’un couple de petits vieux qui a vu sa cabane et son jardin détruits par les gendarmes, des lacrymos qui favoriseraient la pousse des psilos… Ça y est, ils sont dans l’ambiance. Les habitants de la Grée nous proposent d’organiser notre fête dans un champ derrière leur ferme pour éviter de déranger leur sommeil, ce qui nous permettra de mixer toute la nuit, et ils nous confient une sorte de petite cabane transportable pour abriter notre matériel de la pluie qui menace. Après deux heures de préparation, nous voilà prêts à accueillir les teufeurs dans ce qui ressemble maintenant à un chalet illuminé sorti d’un marché de Noël, avec un sound-system planqué à l’intérieur. Au début, il faut bien avouer qu’il n’y a pas grand monde. Nous avons eu beau poster une annonce sur notre page Facebook qui compte 11 000 abonnés, en dehors des copains proches, il n’y a pas une seule personne de notre public parisien qui a fait le déplacement. Radio Klaxon a relayé l’info vite fait une ou deux fois dans la journée, c’est tout. Et puis, petit à petit, le bouche-à-oreille fait son office dans quelques maisons et cabanes alentour. Au fur et à mesure de la soirée, on voit sortir du bois une soixantaine de zadistes en tenue militaire qui ont très envie de se changer les idées.
Après le warm-up d’Alex du label Mawimbi, qui envoie des chansons anarchistes plutôt que son afro-house habituelle, j’enchaîne avec de la techno en ping-pong avec Juke, un barricadier qui aurait bien ramené un sac de disques de hardtek situé de l’autre côté de la ZAD, mais les gendarmes bloquent le passage. Puis mon pote Repi enchaîne avec un mix très mental. Ça nous fait chaud au cœur d’organiser cette fête dans cet endroit qui symbolise notre aspiration à un monde meilleur. Une copine nous a également ramené son mec, la petite célébrité new-yorkaise Oliver Chesler aka The Horrorist, en tournée dans la région nantaise, qui est censé conclure la fête avec son live speedcore. Mais ils disparaissent rapidement dans la nuit. Les conditions étaient peut-être trop rustiques, qui sait. Repi poursuit son mix devant un parterre de danseurs de plus en plus enthousiastes, malgré l’absence presque totale de drogue et d’alcool ; sûrement la fête la plus sobre de ma carrière de teufeur. Mais vers 3h du matin, une fille arrive du dortoir de la Grée pour demander de couper le son, apparemment, on ne lui a pas passé le mot pour l’autorisation de nuit. Deux de ses compagnons la repoussent, le ton monte vite, elle se met à hurler que « c’est la guerre, on est devant une caserne et il faut laisser dormir les barricadiers pour qu’ils puissent repartir au front demain matin »… OK, on coupe le son, puis on traîne avec un mix en sourdine, assis et jusqu’au matin, sans provoquer d’autre esclandre.
La convergence teufeurs/zadistes
L’équipe rentre à Paris le dimanche pour reprendre le travail le lendemain, mais je reste deux jours de plus avec un couple d’amis pour pouvoir témoigner dans cet article de l’assaut des gendarmes, prévu le mardi. Je profite de ce temps libre pour rendre visite au membre des Insoumis, un certain Ben Lagren qui habite dans une ferme, et l’interroger sur les liens entre teufeurs et zadistes. Il me raconte les différentes fêtes qui ont eu lieu ici, et notamment le Festizad organisé au beau milieu des expulsions en janvier 2013 avec une scène de concert et un chapiteau techno montés par Aret 23 de Rennes et les Franciliens de Notek, HP, NSX et les Buissons Hurlants, avec des DJ’s d’une coalition constituée par les Bretons d’Epsylon, T.lesco;P, No System… « On avait la police, les paysans et même une majorité des zadistes contre nous, se rappelle-t-il. Ils pensaient que ça allait fatiguer les gens, qu’il y aurait des blessés, qu’on laisserait le champ dévasté… En plus, c’était humide, le chapiteau ne tenait pas, donc il a fallu en construire un autre, mais c’était magique. Finalement, tout s’est très bien passé, même s’il a fallu passer la charrue deux ou trois fois pour remonter les bottes perdues qui étaient enfoncées d’un mètre dans la boue… Beaucoup de gens ont fini par s’excuser et nous dire qu’ils avaient passé un super moment. En juillet 2014, la même équipe renforcée par les Tankha de Lyon est revenue pour le off du pique-nique annuel du rassemblement des opposants à l’aéroport. On a aussi participé à l’organisation en février 2016 d’une manifestation de 60 000 personnes contre l’aéroport, qui s’est terminée par une grosse fête dans une ferme évacuée, mais pas détruite par les forces de l’ordre. On a associé un fest-noz à une scène de concert et une scène techno, les différents publics se retrouvaient au fest-noz ça fonctionnait très bien. Et on en a profité pour réoccuper la ferme dans la foulée. » Le 10 février 2018, pour la fête de la victoire lorsque le projet d’aéroport a été abandonné, c’est le collectif des Insoumis au complet, soit une dizaine de soundsystems franciliens, qui est descendu à la ZAD. « Plus de 30 000 personnes sont venues, il y avait des tracteurs de chaque côté du sound-system, c’était énorme. »
Une zone autonome temporaire en mode teuf qui dure trop longtemps, c’est une catastrophe. Imagine un teknival d’un mois… Ici, c’est l’étape d’après, la concrétisation, une zone autonome durable.
Ben Lagren, du Collectif des Insoumis
J’ai de la chance : comme Ben est dans la free depuis un moment et qu’il a suivi de près la politisation du mouvement, il peut me raconter le moment où s’est opérée la jonction entre teufeurs et anarchistes. « C’est à la suite de la loi sur la sécurité quotidienne de 2001 (à laquelle a été ajouté l’amendement Mariani sur les free parties, ndlr). Le réseau No Pasarán a été le premier à nous intégrer. Les autres mouvements affichaient un mépris de classe envers nous, ce sont un peu des intellos et ils nous considéraient comme des drogués, des schlags. Les plus réticents, c’était les antifas et les redskins, alors que bizarrement, ils traînent avec des punks depuis longtemps… Ils nous insultaient dans les manifs, mettaient un cordon entre les anars et nous. C’était un vrai choc de cultures. On a commencé à être accepté parce qu’on avait des camions, du son… Aujourd’hui, même la CGT reprend notre idée de mettre des DJs sur des chars, ils en avaient marre qu’on leur prenne leurs jeunes ! »
Voilà pour l’histoire. Mais plus concrètement, on aimerait savoir ce qui rassemble ici teufeurs et zadistes… « C’est le désir d’autonomie. La free, c’est une porte vers un autre monde, elle dit aux gens qu’il est possible de vivre en dehors du système. C’est une action politique par le fait, pas besoin de formuler un message qui naît de lui-même chez les gens, même si bien sûr, certains ne seront jamais sensibles à la subversion. Quand la police essaie de stopper la fête et que les teufeurs forcent les choses, c’est là qu’ils se sentent acteurs. C’est pour cette raison que nous n’avons pas intérêt à négocier une légalisation de la free plutôt que sa dépénalisation, sinon, nous n’aurions plus de raison d’exister et ça deviendrait un simple spectacle. Mais une zone autonome temporaire en mode teuf qui dure trop longtemps, c’est une catastrophe. Avec les drogues, certains finissent comme des déchets, alors imagine un teknival d’un mois… Ici, c’est l’étape d’après, la concrétisation, une zone autonome durable. » Après une heure de discussion, nous finissons par reprendre la route vers Paris. L’attaque prévue le mardi matin n’a toujours pas eu lieu et les barrages semblent inexistants. Deux jours plus tard, ils seront 1 800 gendarmes à prendre d’assaut la ZAD et ses 400 habitants pour détruire 10 cabanes supplémentaires, soit 40 en tout sur les 97 existantes en début d’année. À l’heure où j’écris ces lignes, les lacrymos pleuvent, les bulldozers déblaient, un zadiste vient de se faire arracher une main en essayant de renvoyer une grenade. Mais la ZAD vit toujours. Et une nouvelle fête y est prévue le deuxième week-end de juillet.
