1994-2000
Si le tout premier événement du genre s’est organisé au mois de juillet 1993 près de Beauvais, c’est bien en 1994 que l’original teknival du 1er mai a eu lieu, à quelques kilomètres de la ville de Fontainebleau. Sous l’impulsion des Spiral Tribe et d’autres soundsystems venus tout droit d’Angleterre, ce sont quelques centaines de personnes qui se réunissent pour une fête libre d’un nouveau genre. En 1995 ces collectifs remettent le couvert, toujours à Fontainebleau.
En 1997, le teknival se dote d’un caractère spécial et revendicatif avec une édition antinucléaire sur le site du Carnet près de Nantes, l’État souhaitant y construire des centrales sur une zone naturelle. Le groupe Noir Désir était au rendez-vous sur la scène concert pour l’occasion.
Durant une dizaine d’années les teknivals se multiplient et le mouvement free party se propage sur le territoire français, également marqué par celui du 15 août se déroulant quant à lui dans la moitié sud du pays.

2001-2006
L’année 2003 est une année charnière, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur, le teknival devient pour la première fois légal de concours entre les organisateur·rices et les autorités. Nommé le Free Open Festival, celui-ci a regroupé près de 70 000 participant·es sur la base aérienne de Marigny-sur-Marne, marquant l’application de l’amendement Mariani de 2001, loi sur la sécurité quotidienne encadrant dorénavant le mouvement free party.
L’année suivante, en 2004 sur la base aérienne désaffectée de Chambley, le cap des 100 000 participant·es est franchi, rendant cette édition historique de par son affluence record. En 2005, le teknival s’installe à Marigny pour la troisième fois, sauf que cette fois-ci, deux décès sont à déplorer ainsi qu’une invasion de chenilles urticantes.

2007-2009
En contestation avec lesdits “Sarkoval”, en 2007 le teknival des Insoumis est organisé, se déroulant en marge de l’officiel à quelques kilomètres, donnant ainsi naissance au collectif des Insoumis. Peu de participant·es s’y réunissent, mais celui reste gravé dans les esprits comme un retour aux sources du mouvement dans une ambiance conviviale.
En 2009, alors que les teknivals sont censés être légaux, l’État avait refusé d’autoriser l’évènement en rompant tout dialogue avec les collectifs à quelques mois de la date prévue. Le rassemblement s’organise tout de même illégalement dans l’Eure et réuni 30 000 participant·es. Un total de 27 soundsystems se retrouvent toutefois saisis – pour une durée de 5 mois – à la fin des festivités. Un seul collectif a été désigné comme responsable par les autorités, écopant d’une amende de près de 55 000 €, trois ans après les faits.

2010-2017
En 2013, le teknival fête ses 20 ans avec le Twentytek sur la base aérienne de Cambrai-Epinoy. C’est lors de cette édition que la coalition de soundsystems Kraken Krew voit le jour, pendant que les Spiral Tribe s’étaient exceptionnellement réunis pour l’occasion, autour d’une scène en quadriphonie.
En 2016, le mouvement décide de proclamer lui-même ce 23ème teknival illégal sans concertations avec les autorités, comme un symbole. Si seulement 30 000 participant·es rejoignent les soundsystems pour cette édition historique, dès 2017 ce sont le double qui répondent à l’appel, ce qui n’était pas arrivé depuis de nombreuses années.

2018-2020
Après une nouvelle édition illégale en 2018, de retour à Marigny pour la quatrième fois (devenant le site où ont eu lieu le plus de teknivals) celle de 2019 prend une toute autre tournure. Alors que l’État met en place une stratégie de répression les semaines précédant les événements, à l’aide d’arrêtés préfectoraux interdisant la circulation de véhicules transportant du matériel de sonorisation dans de nombreux départements autour de l’Île-de-France, le Frenchtek 26 s’établit finalement en Creuse sur le plateau des Millevaches. Ce sont entre 5 000 et 10 000 participant·es qui se retrouvent durant trois jours à danser sous la neige. Du jamais vu.
