Lundi 23 septembre, une proposition de loi (PPL) concernant les free parties a refait surface. L’objectif est d’inscrire à l’ordre du jour l’examen de ce texte au Sénat. Rédigé il y a un an par la sénatrice LR du Gard, Pascale Bories, il se veut hautement répressif contre les organisateurs de fêtes non déclarées, donc illégales. En outre, ils demandent un durcissement de l’amendement Mariani de 2001, qui souhaite le “tout répressif”.
Parmi les objectifs de cette proposition, on retrouve le passage de 500 à 300 participants pour les déclarations préalables en préfecture, l’allongement de la durée maximale du matériel saisi de 6 mois à 1 an ainsi qu’une amende de 3750 € accompagnée d’un délit passible d’une peine d’emprisonnement de 3 mois.
« Les organisateurs doivent prendre conscience qu’on ne peut pas faire fi de la loi. S’il n’y a pas de répression suffisamment forte, les gendarmes n’ont pas assez de moyens pour agir », assène Pascale Bories. Selon la sénatrice, le fond du problème vient des soucis liés aux plaintes de « voisinage », à la « sécurité » des participants, ainsi qu’à la « dégradation des forêts et pistes incendies ». Elle pointe également du doigt « l’abus de consommations d’alcool et stupéfiants » et les « terrains dévastés » après l’organisation d’un événement de ce type.
Cependant, Tommy Vaudecrane, président de l’association Technopol (en charge de la TechnoParade) et activiste techno depuis 1996 se questionne sur les réelles motivations de cette proposition. « À l’époque, Thierry Mariani travaillait pour un syndicat de boîtes de nuit classique. Ce lobby était un peu paniqué, car les boîtes traditionnelles perdaient des clients et ont trouvé comme coupables les free parties. Or ce qui a sauvé beaucoup de boîtes, ce sont les musiques électroniques… », confie-t-il à Public Sénat.
Un dialogue avec les organisateurs et responsables de ce type de soirées serait plus judicieux, mais Pascale Bories n’estime pas que toutes ces « raves organisées suivent les préconisations des associations »… En attendant, la seule solution du côté des pouvoirs publics semble de durcir un encadrement en employant l’argument du “tout répressif” au lieu d’opter pour une attitude de prévention et d’accompagnements de ce mouvement underground de la musique électronique qui existe aujourd’hui depuis près de 30 ans.