L’association Freeform, défenseur des free parties depuis 2014, a posté un message sur sa page facebook le 29 mai dernier, appelant les fêtards à faire attention où ils mettent leurs pieds : « Il y a un truc qui craint vraiment, c’est de poser [un sound-system] sur des champs qui sont utilisés pour le pâturage des animaux sans demander l’autorisation du propriétaire du champ. »
Une mise en garde, mais aussi un appel à un maximum de civilité. Même si les teufeurs se prévalent de toujours assurer le nettoyage des sites qu’ils ont occupé, il reste souvent des bouchons, capsules, mégots, enterrés sous la terre fraîchement foulée et échappant à leur vigilance. Des petits déchets, qui peuvent pourtant empoisonner les animaux revenus sur leur terrain de pâturage.
Un terrain d’ailleurs appauvri, puisque l’herbe piétinée prend du temps à repousser, et prive ainsi l’agriculteur d’une nourriture de qualité pour ses animaux ; les répercussions économiques sont immédiates, l’herbe ne pouvant être remplacée au pied levé. Le foin, par exemple, pourrait changer le goût des produits laitiers, ce qui s’avère critique pour les producteurs de fromage. De quoi comprendre un peu mieux les vives réticences de certains agriculteurs face à l’organisation de raves sur leurs terrains, réticences qui mènent parfois à des situations extrêmes, comme en Loire-Atlantique en mars dernier, lorsque des agriculteurs avaient bloqué les accès à une rave avec leurs tracteurs…
Freeform donne aussi quelques conseils aux organisateurs pour que leurs recherches de terrain soient efficaces : « Quand vous faites vos repérages pour un site, évitez ceux ou vous voyez de l’herbe bien verte et de hauteur moyenne, cela veut dire qu’ils sont entretenus, et donc utilisés pour de la pâture. » L’association conseille fortement de demander l’autorisation au propriétaire au préalable et en cas de refus, de se rabattre sur les friches industrielles, les terrains municipaux ou privés non exploités.
L’association insiste aussi sur la notion de respect : « La fête libre prône le respect de l’autre, ça passe aussi par le respect des terrains qui nous accueillent et des gens qui travaillent sur ces espaces naturels. » Teufeurs et agriculteurs main dans la main, un beau tableau.