Vous avez commencé à produire très jeune, à 13 ans, et votre carrière a explosé sept ans plus tard. Comment vous est venue cette passion si précoce ?
Tout a commencé avec une boîtes de céréales : j’étais au supermarché avec mon père quand j’ai vu qu’une marque de céréales offrait un logiciel de production de musique très basique avec les paquets. Je lui ai demandé de me l’acheter, je ne savais même pas vraiment ce que c’était. Quand j’ai mis le CD dans mon ordinateur, que j’ai commencé à joué avec les basses, les vocaux… Ça m’a rendu dingue qu’on puisse créer de la musique chez soi, de façon aussi simple. Je me suis mis à trifouiller dans les sons, je faisais ça en rentrant de l’école. C’est devenu mon hobby. Je téléchargeais des boucles, j’étais fou de ça, et hyper reconnaissant de pouvoir consulter toutes les musiques sur internet, sachant que je fais partie de la première génération d’adolescents à avoir massivement accès à cela.
Vous avez tout de suite voulu en faire votre métier ?
Quand j’ai quitté l’école, je ne voyais pas vraiment la musique comme carrière potentielle, alors j’ai pris des petits boulots. Je bossais comme serveur au Hard Rock café. J’avais 20 ans quand j’ai été repéré par Future Classic, et c’est à ce moment-là que j’ai quitté mon job. Cela fait maintenant sept ans que je vis de la musique.
Comment est-ce que vous trouvez l’inspiration pour composer ?
Au fur et à mesure, j’ai compris que pour devenir créatif, il faut faire autre chose que de la musique. N’importe quoi ! Aller à la plage, au parc… Parfois, je me focalise trop sur la production, et finalement je n’arrive pas à travailler. J’ai besoin de laisser de l’espace à la musique, de penser à autre chose, pour que les idées jaillissent.
Tout au long de votre carrière, vous avez collaboré avec beaucoup d’artistes de styles très différents : Chet Faker, Pusha T, London Grammar… Et plus récemment Vera Blue, une chanteuse pop très connue en Australie. En général, comment se passe la production d’un morceau à deux ?
La plupart du temps, tout se fait à deux. Pour le cas de Vera Blue, c’est une musicienne vraiment douée, donc ça s’est fait très facilement. J’avais préparé des productions, elle des mélodies… J’en ai rassemblé plusieurs pour les mettre dans la même tonalité, et nous avons progressivement écrit le refrain et les couplets. Je suis hyper content du résultat, Vera a une voix incroyable. D’ailleurs, elle sera avec moi au Zenith de Paris le 3 novembre.
Avec qui rêveriez-vous de collaborer ?
Frank Ocean, ce serait vraiment incroyable.
Et parmi les artistes français ?
Justice a été une inspiration énorme pour moi, donc évidemment, j’adorerais faire un morceau avec eux. Dans un autre style, j’adore Amadou et Mariam. Je suis sûr que ça serait hyper intéressant de les rencontrer.
En mars dernier, vous avez sorti une nouvelle mixtape, Hi This is Flume. Les tracks y sont dans l’ensemble bien plus expérimentaux que vos précédents projets, avec des tendances IDM et electronica, tout en restant dans un style très lumineux. Aimeriez-vous prendre de nouvelles orientations musicales à l’avenir ?
Oui, je commence à me lasser des rythmes qu’on entend partout, la house, la trap… Ces temps-ci, j’ai écouté beaucoup de dancehall, je trouve ça hyper inspirant. On verra ce que ça donne.
À l’occasion du concert de Flume au Zénith de Paris ce dimanche 3 novembre, profitez une offre limitée : dix places sont offertes pour un abonnement au magazine Trax. Plus d’informations sur le store en ligne.