Figurines à 3 800 euros et goodies ridicules : on était à la pénible vente aux enchères Daft Punk à Paris

Écrit par Martin Pinguet
Photo de couverture : ©Martin Pinguet
Le 15.05.2017, à 10h39
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©Martin Pinguet
Écrit par Martin Pinguet
Photo de couverture : ©Martin Pinguet
Trax est allé faire un tour du côté de la vente aux enchères Daft Punk ce samedi 13 mai. Bilan : les vinyles ont toujours la cote, personne ne veut des CD et l’on fabrique vraiment n’importe quoi comme produits dérivés.

Maison Fauve, Paris, 11e arrondissement. C’est ici qu’a lieu la première vente aux enchères parisienne dédiée au duo phare de la French Touch. Plus d’une centaine de lots liés au travail de Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo y étaient proposés : vinyles, cassettes, CD, mais aussi figurines, vêtements, affiches et même boules à neige. La petite salle d’une quarantaine de places est comble. Dans l’audience, beaucoup de fans de la première heure, venus pour les lots les plus anciens. Lucie, lycéenne et grande fan de Daft Punk, est venue avec quelques amies. “Il y a des objets qui me plaisent que je n’arrive pas à trouver sur Internet”, nous explique-t-elle. Les enchères s’ouvrent sur un 45 tours, édition limitée du premier enregistrement du duo (alors un trio rock) : Darlin’ chez Duophonic. Mis à prix 100 €, il partira pour plus du double, 220 €. Mais ce n’est pas ce que Lucie recherche, elle est venue pour les produits dérivés et doit donc attendre que les cassettes, vinyles et CD soient écoulés.

Certains lots se vendent mieux que d’autres. Les vinyles sont très prisés, Homework et Discovery se sont arrachés à 100 et 70 €, tandis que deux coffrets deluxe, l’un regroupant les deux premiers albums et le live de 97, l’autre Random Access Memories ainsi qu’un livret photo et deux clés USB de contenu exclusif, ont été vendus pour 500 € chacun à des acheteurs en ligne. 

Les cassettes et les CD ne connaîtront pas le même succès. Peu prisés par les collectionneurs, et ce malgré les encouragements du commissaire-priseur : “Allez, ça vous fera un petit souvenir”, lance-t-elle pour vendre une version CD d’Alive 2007 sous blister, finalement achetée à 5 €. Les versions japonaises font figure d’exception et trouvent rapidement preneur. Puis arrive le climax de cette vente : deux figurines éditées par Daft Punk et Medicom, produites à seulement 100 exemplaires. Estimées à 6 000 €, nous nous attendions à voir les enchères s’envoler, des cris et des larmes. Mais non. Mise à prix à 2 000 €, les enchères ne grimperont “que” jusqu’à 3 800 €.

Côté produits dérivés, l’étrange côtoie l’inutile. Des boules à neige, des boules de Noël, des affiches, un numéro des Inrocks de 2013 avec le duo en Une, mais également un ensemble comprenant masque, bonnet et bouteille de Coca-Cola. C’est Lucie qui emporte ce dernier lot, mais ce ne sera pas son seul achat. “À la base je voulais le lot avec le bonnet, mais finalement, c’est la veste qui me plaît le plus, je ne pensais pas que je l’aurai.” Cette veste en jean estimée à 200 €, résultat d’un partenariat entre Daft Punk et Levi’s, Lucie la raflera pour 180 €. Autre surprise, le jeu de cartes conçu par le mangaka Leiji Matsumoto – mis à prix pour 40 €, il partira pour 400 € sur Internet. Une grande partie des lots, grands ou petits, ont d’ailleurs été achetés par des anonymes sur le Net. Cela donne des situations amusantes où tout le monde a le regard fixé mais sur un écran ou les chiffres grimpent petit à petit. Conséquence : l’ambiance est assez molle dans la salle, loin des joutes qui se déroulent à Drouot.


La vente s’est achevée sur une série de lots de productions issues des labels respectifs de Bangalter et Homem-Christo, Roulé et Crydamour. D’autres vinyles et des œuvres de street et pop art ont ensuite été présentées, mais notre rédacteur s’est échappé avant de vider son livret A pour un disque de David Bowie qu’il peut trouver à 20 € chez un disquaire.

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