Festivals : le président du CNM annonce « de vraies retrouvailles entre le public et les artistes »

Écrit par Célia Laborie
Photo de couverture : ©9parusnikov
Le 11.06.2021, à 15h29
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Comment s’organise le Centre National de Musique pour aider le secteur à traverser un deuxième été en temps de pandémie ? Créé en janvier 2020, cet établissement public a pour mission de soutenir financièrement les entreprises et professionnels de la musique. Son président, Jean-Philippe Thiellay, nous raconte à quoi pourrait ressembler la saison culturelle estivale, dans une situation sanitaire encore incertaine.

Des festivals comme les Solidays ou le Hellfest ont déjà annoncé l’annulation de leur édition 2021. Malgré cela, de nombreux festivals de plus petite taille ont déjà donné rendez-vous à leur public pour cet été…

Jean-Philippe Thiellay : C’est une année particulière, douloureuse, y compris à cause des annulations, mais je suis très optimiste pour l’été qui arrive. Il y aura des festivals aux quatre coins de la France, avec des programmations très variées, et nous allons assister à de vraies retrouvailles entre le public et les artistes. Il faut absolument saluer la pugnacité des professionnels du secteur et leur capacité d’adaptation.

Le CNM a participé au financement du concert-test organisé le 29 mai à l’AccorHotels Arena de Bercy. En quoi les résultats de cette expérience vont-ils aider à se projeter dans les festivals de l’été ?

Jean-Philippe Thiellay : Pour l’heure, le Gouvernement a décidé d’autoriser les festivals debout en plein air à partir du 1er juillet, si la jauge permet un espace de 4 mètres carrés par participant. Mais les préfets auront toujours la possibilité de prendre des mesures restrictives. Les conclusions du concert-test arriveront d’ici quelques semaines, elles devraient permettre d’éclairer le débat et surtout de prouver par l’exemple que sous certaines conditions, il n’est pas risqué d’aller au concert. Ce sera un grand pas vers le retour à la normale.

Comment fonctionnera le fonds de soutien aux festivals annoncé par le CNM le 19 avril dernier ?

Jean-Philippe Thiellay : Ce fonds de soutien est le résultat d’un travail de plusieurs semaines avec les professionnels du secteur et le ministère de la Culture. Nous avons fixé les conditions de répartition des 20 millions d’euros débloqués par le ministère pour les festivals de musique. L’objectif est de soutenir au maximum les festivals estivaux, pour les encourager à se tenir même si l’épidémie n’est pas encore finie. Le CNM prendra donc en charge une large partie des pertes d’exploitation, qu’elles soient liées à des recettes amoindries ou aux surcoûts causés par les adaptations aux normes sanitaires.

Selon vous, comment les entreprises et associations organisatrices des festivals s’en sortiront dans les années à venir ?

Jean-Philippe Thiellay : Le premier constat, c’est qu’il n’y a eu aucune défaillance d’entreprise ou d’association en France dans ce secteur-là : pas de faillite, ni de rachat depuis le début de la crise sanitaire. Cependant, il faudra bien sûr continuer à accompagner les festivals après l’été 2021. Notre mission, c’est de préserver la diversité de ces événements, tant au niveau des esthétiques que du public touché, des modèles économiques ou des territoires. Il nous faudra donc suivre la situation de près dans les mois et les années à venir. C’est dans ce but que le plan France Relance nous a confié 220 millions d’euros au Centre national de la musique pour le secteur de la musique et des variétés sur 2021 et 2022, afin de continuer à aider les acteurs fragilisés.

Selon vous, les aides aux professionnels de la musique sont-elles plus généreuses en France qu’ailleurs ?

Jean-Philippe Thiellay : C’est difficile à évaluer, puisque pour mesurer les aides dont ont bénéficié les entreprises de la filière musicale, il faut prendre en compte les dispositifs sectoriels mais aussi les dispositifs transversaux, comme le fonds de solidarité, le chômage partiel, le régime des intermittents, les prêts garantis par l’État… Cela dit, quand on en parle avec nos interlocuteurs internationaux, on constate que les aides mises en place n’ont rien à voir avec celles qu’on peut observer en France. Même chez nos voisins européens, de nombreux artistes ont dû déménager, changer de vie, trouver un nouveau métier. Ici, nous nous sommes battus pour montrer que la culture était un enjeu essentiel sur lequel investir.

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