Par Loïc Marszalek
Loin des nouvelles stars qui font le bonheur de l’export musical de la Belgique (Angèle, Charlotte de Witte, Amelie Lens et autre Roméo Elvis), la scène d’art sonore belge sera à l’honneur du 8 au 11 juillet au Centre Wallonie Bruxelles à Paris, pour 4 journées d’exploration de l’ouïe, des porosités du son et de voyage au cœur de la création contemporaine bruxelloise et wallonne. Elle compte parmi les plus prolifiques au monde, d’autant plus si l’on rapporte le nombre d’artistes aux quelques 11,4 millions d’habitants du pays.
Tout comme l’art sonore qui, par nature, est interdisciplinaire, le programme d’INTERFERENCE_S nous proposera d’« appréhender des approches parallèles du monde (…) provoquer des chocs et perturber les sens », indique Stéphanie Pécourt, directrice du festival. Cela se traduira au travers d’une diversité de formats allant de la performance électro-acoustique à la pièce radiophonique en passant par l’installation audio-visuelle ou le format à la communauté en pleine expansion : le podcast. Les dangers de la mer, les états modifiés de notre conscience, l’évolution de notre planète ou le grotesque du langage sont d’autant de sujets qui seront offerts de prospecter. Si l’art sonore est basé sur l’écoute, les ondes et les tonalités, l’équipe d’INTERFERENCE_S démontre, au travers de son programme, qu’il est avant tout narratif.
Le programme du festival, qui se veut un manifeste, fera la part belle aux œuvres laboratoires et à l’expérimentation. Il est construit autour d’une rétrospective d’un artiste de génie répondant au nom de Laurent Gérard – alias Èlg –, version belge de Brian Eno qui peut se targuer de compter parmi ses collaborateurs, Bill Kouligas, fondateur du label PAN, ou un certain Low Jack, boss des Editions Gravats qui ont accueilli la sortie de l’album Vu du Dôme d’Èlg en 2018.
Myriam Pruvot livrera une création radiophonique intitulée La Parole Chanceuse inspirée d’un texte de l’icône féministe Marguerite Duras, par dessus lequel se glisse le discours de Mohamed Ali avant son combat contre Georges Foreman en 1974. L’artiste Dominique Petitgrand offrira une performance audio-visuelle intitulée Les mots qui tombent, basée sur un dispositif sonore éparpillé dans l’espace, un public assis sur un plateau et des projections mentales à différentes subjectivités.
Porno, gigolo, abstinence, vasectomie, gang bang… dans un registre tout aussi immersif, une session Blow Out, véritable DJ set de podcasts dans le noir complet initié par l’incontournable Atelier210 à Bruxelles, intitulée Est-ce que tu baises ? nous proposera une expérience immersive singulière à partager à plusieurs. Pour compléter ces 4 jours de programme, INTERFERENCE_S a fait appel à plusieurs générations d’artistes, parmi lesquel·le·s Guillaume Abgrall & Chiara Todaro, Julien Devaux, Claudia Radulescu & Walter Hus, Anna Raimondo, Sebastian Dicenaire, Vincent Epplay & Timo Van Luijk ou le collectif VOID.
Toutes les informations sont à retrouver sur la page Facebook de l’événement.