Par Marc Arlin.
Photo en Une par Ben Callens.
Du 15 au 18 juillet, la place de l’Hôtel de ville aura donc accueilli plus de 130 000 personnes dont un certain François Hollande, venu assister au concert de Christine & The Queens le jeudi et provoquant un mini vent de panique dans l’espace presse/VIP du festival. La veille, c’est Rone qui avait enthousiasmé ses fans, reconnaissables à leur ballon blanc frappé du logo du musicien, et sans doute pas mal de badauds qui ne connaissaient pas sa musique.
Proposer des genres musicaux de tous ordres à un public important et de tous âges, voilà une des vertus du festival Fnac Live. On s’en était déjà aperçu il y a deux ans, quand Agoria avait magistralement clos l’une des soirées.
Cette année, c’est la soirée du vendredi 17 qui nous a tapé dans l’œil avec d’abord la prestation de haut vol, malgré la chaleur, d’une Jeanne Added de plus en plus à l’aise dans ses habits d’imprécatrice dark pop, tranchant quelque peu avec l’humeur estivale du moment. Un peu plus dans l’esprit « summer in Paris », l’Anglais Baxter Dury, sa pop souple et sa chemise à fleurs.
Le crooner désinvolte égrène ses tubes avec sa bonhommie habituelle, laissant le soin à son groupe d’assurer la tenue musicale pendant que lui fait le show. L’apparition de demoiselles déguisées en cygnes, rappel de la pochette de son dernier album, fera la blague. Place aux plats de résistance qui nous concernent particulièrement ici : les prestations de The Shoes et Super Discount.
Visiblement très attendus par un public en manque de gros son, les Rémois montent sur scène avec, derrière eux, un écran projetant des images tirés du Net. En gros, il s’agira d’utiliser (et de saloper) les icônes du Web depuis dix ans, de Keyboard Cat au regretté Tom de MySpace. Si l’on peut trouver le procédé générationnel un peu facile, l’humour potache sauve la mise.
Côté son, The Shoes nous présentent quelques morceaux de leur album à venir, Chemicals : si ce concert était une indication de ce qui nous attend, tout semble pointer vers une orientation « électro de stade » au détriment de leurs origines plus pop. Pour être honnête, nous n’avons pas été franchement convaincus par ces nouveaux morceaux, à l’exception du single “Give It Away”, rehaussé de la présence vocale de Postaal. On se console en réagissant sur le zap du Net sur écran géant et sur la générosité expansive des trois musiciens.
La deuxième partie du show, plutôt composée de morceaux du premier album, emporte l’adhésion du public jusqu’à un “Time To Dance” assez dantesque.
A peine le temps d’un rafraîchissement (les concerts s’enchaînent à une vitesse rare pour une scène unique) et c’est au tour du vaisseau amiral d’Etienne de Crécy, Alex Gopher et Julien Delfaud de prendre les devants. On a beau être habitué à leur esthétique minimale avec le logo Super Discount s’illuminant au fil des morceaux, la scénographie simple et efficace produit toujours son effet. Le set est bien évidemment très rodé avec des transitions parfaites entre les trois albums.
Le son étant particulièrement rond et équilibré en basses, le parvis de l’Hôtel de ville n’a aucun mal à s’abandonner aux synthés bondissants du trio. Le climax se trouvera bizarrement au milieu du set avec la version actualisée du “Patron Est Devenu Fou”. La baisse de régime de fin de concert sera éclipsée par l’arrivée de Baxter Dury, venu interpréter “Family” en compagnie de sa choriste et clavier. Une belle fin de soirée et une nouvelle victoire pour l’électro française, qui aura sans doute gagné quelques adeptes ce soir-là.