Fort de ses 20 ans d’existence, le festival Panoramas s’établira à Morlaix du 12 au 14 avril prochain. Fidèle à sa réputation, l’institution bretonne peut se targuer d’une riche programmation, couvrant l’intégralité du champ électronique – et au-delà –, du hardcore au hip-hop en passant par la trance. En tant que programmateur, Joran Le Corre évoque ses coups de coeurs personnels et nous en dit plus sur ce qui, pour lui, seront les temps forts d’un festival pas comme les autres.
Vous avez choisi de programmer aussi bien de la house, du hardcore et de la techno que du rap ou de la world music. Qu’est-ce qui, selon vous, motive une telle variété ?
Panoramas s’écrit avec un « s ». Ce n’est pas anodin. Depuis le début du festival, il y a plus de 20 ans, on a toujours eu à coeur de mettre en avant toutes, je dis bien toutes, les musiques électroniques sans ignorer aucune chapelle, mis à part, c’est vrai, l’EDM. De plus, on a toujours programmé du rap, ce combo est donc inscrit dans notre identité depuis longtemps. L’éclectisme de la programmation reflète également celui de notre public, qui, à mon sens, vient en partie au festival pour cela.
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Cherchez-vous à faire découvrir de nouveaux talents ?
C’est effectivement très important pour nous de programmer des artistes émergents. Donc on essaie de le faire… Et ce le plus modestement du monde. C’est vrai qu’on aime bien programmer des artistes qui ont peu joué dans l’Ouest. D’ailleurs, nous avons quasiment été à l’origine des premières dates en Bretagne d’artistes comme Boys Noize, Pan Pot, Paul Kalkbrenner, Vandal, Roméo Elvis, I Hate Models… Cette année on mise également beaucoup sur Regal, Billx et de jeunes espoirs comme Darzack ou Mézigue.
Comment avez-vous choisi ces artistes émergents ? Pensez-vous qu’ils sont promis à un grand succès ?
Principalement par rapport aux esthétiques que nous défendons. On ne vise clairement pas un développement de carrière dans les médias de masse. Parmi tous ces artistes, Stromae fait un peu figure d’exception, mais on l’a programmé avant qu’il n’atteigne les sommets qu’on connait aujourd’hui. L’idée de Panoramas, c’est avant tout de viser des artistes qui, dans leur genre ou sous-genre, vont rabattre les cartes. Je pense à des artistes comme AZF et ses mix techno bruts de décoffrage, Mandragora et sa trance psychédélique, Kaytranada, qui a réussi à construire des ponts entre beatmaking et house, Justice ou encore Popof.. Ces artistes ont vraiment transformé ces musiques en apportant quelque chose de nouveau.
Quels sont vos coups de coeur parmi ces artistes émergents ?
Cette année, mes coups de coeur sont féminins. Elles se nomment Sara Zinger, Miley Serious et Oktober Lieber. Il faut défendre la place des femmes dans les programmations de festivals. C’est impératif. Nous, on a toujours essayé de faire attention à ça. C’est encore insuffisant, j’en conviens, mais on ne baisse pas la garde et on va se battre pour que cette place s’agrandisse un peu plus chaque année.
Toutes les informations sont à retrouver sur la page facebook de l’évènement.