Fermeture de Fabric : les DJs s’inquiètent pour l’avenir de la nuit londonienne

Écrit par Maelys Peiteado
Le 07.09.2016, à 11h57
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Écrit par Maelys Peiteado
Comme à l’annonce de la suspension provisoire de sa licence, le Fabric a reçu des centaines de soutiens d’artistes locaux et internationaux. Aujourd’hui, alors que le club ferme définitivement ses portes, c’est avec émotion et désarroi que les DJ’s du monde entier disent adieu au club mythique de Londres.

La triste sentence vient de tomber : Fabric ferme définitivement ses portes après que le conseil du borough londonien d’Islington a décidé de retirer la licence au club. Les nuits du 25 juin et du 6 août, deux jeunes de 18 ans avaient successivement péri des suites d’une overdose, conduisant à la fermeture provisoire du lieu.

Cette première annonce, datant du 13 août dernier, avait suscité une levée de boucliers sur les réseaux sociaux de la part de la communauté internationale de DJ’s pour soutenir le club mythique. Une pétition a été lancée, et même le maire de la ville, Sadiq Khan, avait déclaré souhaiter qu’une solution rapide concernant la sécurité du public soit trouvée entre les organisateurs du Fabric et la police locale.

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Hélas, cela n’a pas suffit et aujourd’hui, le monde de la musique électronique pleure le regretté club qui, pour certains, les a vus grandir. Fabric était un des lieux les plus réputés de la capitale anglaise et sa disparition inquiète beaucoup les acteurs de la nuit locale quant au développement et à l’avenir de celle-ci. La réaction dominante est celle du dégoût et de l’émotion : 

J’en ai mal au ventre, ça me rend malade. En tant qu’Américaine du Kentucky, les mix de Fabric étaient ma fenêtre sur le monde. C’est inconcevable.


Je ne peux pas croire qu’ils aient retiré la licence du Fabric. Est-ce ça le futur ?


Pendant 15 ans j’ai eu le privilège de faire partie du meilleur club underground au monde, je n’ai plus les mots à présent.



Pure tristesse pour Fabric. Londres est en train de se ruiner.


Busy P, alias Pedro Winter, a lui aussi exprimé son émotion concernant l’arrêt des activités du Fabric. Peiné, il a partagé “JUSTICE XMAS MIX”  un mix de Justice réalisé en 2007 pour le club. 


 


Face à la décision des autorités locales, et à la fermeture de deux clubs iconiques de la scène underground cette année, Plastic People et Dance Tunnelplusieurs artistes accusent au passage le manque de considération dont pâtit le milieu de la musique électronique :

SG Lewis : Et penser au fait que nous sommes fous de croire que nos voix ont quelconque influence sur des problèmes importants. Comment peuvent-ils en ignorer des milliers ?


Daniel Avery : Ce n’est pas que la voix de la jeunesse n’est pas entendue, c’est juste qu’on se moque d’elle.




Donc 150 000 voix ne peuvent être entendues. Nous n’avions aucune chance.

C’est un triste jour… Quelle erreur !


Tom Rockwell, lui, s’en prend au maire de la ville Sadiq Khan, qui avait fait du développement de la nuit londonienne l’un des axes principaux de sa campagne électorale :


Tout comme Sadiq Khan, qui a remporté le prix de l’homme politique de l’année aux GQ Awards ? Ca ne s’invente pas.

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L’intéressé s’est défendu et a exprimé sa déception concernant la fermeture du club dans un communiqué de presse relayé par Mixmag. Dans ces lignes, il déclare : 


“Les clubs mythiques de Londres sont une part essentielle de notre paysage culturel. Ils doivent être sûrs mais je suis déçu de la décision du conseil et de la Metropolitan Police qui ont été incapables de trouver un accord sur la sécurité du public. Avec cette décision, des centaines de personnes qui appréciaient se rendre au Fabric vont perdre beaucoup. […] Durant les 8 dernières années, Londres a perdu 50% de ses clubs et 40% de ses lieux musicaux. Ce déclin doit cesser si Londres veut conserver son statut de ville ouverte 24h/24h avec une vie nocturne mondialement reconnue.”


Dans un communiqué relayé par Resident Advisor, Fabric a expliqué que “la fermeture du club n’est pas la solution contre les problèmes de drogues”, et estime que “cette décision constitue un précédent troublant pour le futur de l’économie de la nuit londonienne”.

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