Marre des mecs relou en soirée qui tannent les filles pour obtenir leur numéro ? Pas de panique, il existe désormais un numéro AH (Anti-Harcèlement) à leur filer, qui en guise de réponse à leur message, leur livrera quelques explications sur ce qu’est le consentement.
Quelle fille n’a pas déjà croisé un mec qui voulait à tout prix son numéro ? Que ce soit en soirée, dans la rue, ou au Monoprix du quartier, toutes les excuses sont bonnes pour ces aguicheurs professionnels. Et bien souvent, ils ne comprennent pas ce que signifie le mot “non”. Pour s’en débarrasser, un numéro AH (Anti-Harcèlement) a été mis en place, le 07 88 90 37 34. En plus du numéro, un compte Snapchat vient également d’être créé : @your_precious. À faire tourner sans modération.
Aux commandes de ce projet, une jeune fille qui répond au nom de Joyce. À 24 ans, elle prend le sujet très à cœur et gère ce numéro en répondant à ces mecs qui essaient de draguer des filles qui ne sont manifestement pas intéressées. Le système n’est pas automatisé, afin d’éviter les piratages. Malgré cela, il y a déjà eu des tentatives et le dernier numéro similaire créé par le compte Instagram @afemmesegales a déjà sauté à cause de ça. Une cagnotte participative a donc été lancée, qui a vocation de financer le développement de ce projet afin de l’étendre géographiquement.
Avant ça, Joyce était hôtesse d’accueil en gare et a de ce fait été largement confrontée au harcèlement en tout genre. Elle raconte dans une story Instagram : « Les mecs qui attendent dans le café en face que tu finisses ton boulot. Celui qui te suit jusqu’à ton local pour t’attendre à la sortie. Le collègue qui fait tout pour avoir les mêmes missions que toi pour te demander une énième fois d’être sa copine ». Et la liste est longue. Sur son compte Instagram @youre.precious_, elle partage d’ailleurs d’autres témoignages similaires.
Des initiatives plus malines les unes que les autres
Comme Joyce, des associations, bars ou applications mettent également en place des stratégies pour combattre le harcèlement. À Rennes, un bar nommé le Meltdown a décidé de créer un cocktail un peu spécial. Il s’appelle “l’œil d’Horus” et fonctionne comme un signal d’alarme envoyé au barman qui vient alors sortir la concernée d’une situation délicate. Dans une idée similaire, des bars ont adopté un nom de code “Angela”. Au lieu de commander un cocktail, il suffit là de demander au serveur·euse « Où est Angela ? » pour qu’il ou elle comprenne et vienne en aide à la personne concernée.
Dans un autre contexte, une application contre le harcèlement a été créée dans le cadre du festival Les Dunes Électroniques qui se déroulait en Tunisie en novembre dernier. “Help me”, c’est son nom, permet à une personne de lancer une alerte, qui enverra une notification à tous les détenteurs de l’application, encourageant l’esprit d’entraide à faire son travail. Au total, sur un millier de téléchargements, 87 alertes ont été lancées. À quand la même chose pour tous les événements ?
L’association Consentis contre le harcèlement en milieu festif
À Paris, l’association Consentis lutte contre les violences sexuelles et sexistes en milieu festif. Son but est clairement affiché sur le site Internet : « que toute personne sans discrimination liée à son genre, son âge, son orientation sexuelle, son origine sociale et ethnique, son corps et sa tenue puisse danser librement ». L’association pose parfois des stands lors de festivals ou de soirées en club, proposant une sensibilisation aux questions du consentement.