Pour plonger dans un mix où le DJ enchaîne un track de bass music avec un gros tube de Beyoncé, avant de le déchirer lentement avec une prod torturée de M.E.S.H, direction la Bye Bye Ocean. Un monde parallèle et postmoderne, traversé par quelques espèces aquatiques venues des profondeurs de l’underground.
BBO est l’un des rares crews français à s’intéresser de près à des labels étrangers expérimentaux comme Tri Angle, Non Worldwide, ou encore Lit City Trax. C’est aussi le premier à avoir invité les artistes révolutionnaires du collectif Janus, qui tiennent maintenant une résidence au Berghain, et sont récemment passés à la soirée du Do Disturb au Yoyo.
Avec ses line-up pointus et osés, Bye Bye Ocean nous fait voyager dans le temps : l’Antarctique a fondu à cause de la production démultipliée de Segways volants et de perches à selfies, des dauphins fluos dominent le monde, et Arca est devenu une pop star. Bienvenue en 2050.
Peut-on revenir sur l’histoire de ce nom ?
Bye Bye Ocean ou BBO pour les vrais. Le crew se compose de Camille Bodinier (aussi membre fondatrice de Stock71 et Permalnk) et d’Aprile (également membre fondateur de Permalnk, Casual Gabberz et ex-deBonton). Ce nom n’a pas de vraie signification, on cherchait surtout à créer une image. Le côté “Ocean” c’est dérivé du seapunk et d’une certaine culture Internet dont on se revendique. “Bye Bye” c’est plus pour la connotation définitive, apocalyptique. Ça annonce la fin d’une période.

Vous êtes d’où ?
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L’aspect visuel, c’est l’autre élément majeur des Bye Bye Ocean. On collabore depuis le début avec des artistes visuels super patate comme Studio Jimbo, Sybil Montet, Lambert Duchesne, ou encore Early Holography. Ils se donnent énormément sur les visuels de com’ ou les projections et installations des soirées. À la douzième BBO on avait une installation composé de 8 moniteurs diffusant les créations de 3 artistes différents, c’était assez incroyable.
En marge de nos soirées BBO “normales”, on collabore aussi avec 33RPM + 8%, un webzine musical vraiment calé, pour les soirées Voodoo Rave. Elles sont dédiées à la rave music 90’s. Un saut dans le temps qui nous permet de revenir sur nos influences et nos origines. On a déjà invité Jerome Hill, Minimum Syndicat, Photonz, Automat, Umwelt, Voiron,… C’est toujours très cool et l’esprit rave y est.
Quelques mots pour définir votre public ?
Vous êtes abonnés à Paris ou vous vous baladez ?
Si je regarde un peu vos playlists du moment, j’y trouve quoi ?
En vrai, on écoute ce qu’on joue dans nos soirées (ou alors des trucs complètement débiles qui n’ont rien à voir). Il y a toute une scène Internet qui croise ses influences sur des SoundClouds qu’on suit depuis longtemps. Du coup, on a le nez dedans depuis un moment, et le choix est vaste. Et comme on est aussi étroitement lié à des soirées rave, gabber ou trance, on en écoute pas mal aussi !
Comment imaginez-vous la soirée de rêve ? Avec quel line up ?