Une vision très personnelle de la pop, vibrante et bouleversante

Rien Virgule, c’est avant toute chose musicale la rencontre de quatre personnes, des îlots de désirs, des tentacules qui s’enlacent. Ou « la rencontre d’un fer à souder et d’un iceberg, un pigeon endormi dans un paquet de chips, un chemin défoncé dans une ville débaptisée » (dixit J. Burgun). Depuis 8 ans, deux disques et de nombreux concerts, ils colportent une musique généreuse, gracieuse et froide, intensément vibratoire.

Dans une approche radicale et déviante de la musique pop, les structures classiques de couplet-refrain leur servent de terrain de jeu et d’expérimentation, où fonctions rythmiques, mélodiques et bruitistes se confondent. En juin 2019, Jean-Marc Reilla est décédé. Son instrumentarium fait maison et son rire volcan continuent de résonner pour ses proches, et sa mémoire perdure dans la musique d’un Rien Virgule devenu trio. Sur les contours du deuil, la vie s’écoule et en rejouant de la musique à trois, une évidence s’imposait pour Anne Careil, Mathias Pontevia et Manuel Duval : c’était la même sève incandescente qui pulsait entre eux, celle qui irriguait les sillons de leurs deux précédents disques, celle qui fascinait le public à chacun de leur concert et en faisait des événements. Et avec elle, vint l’envie de se remettre à l’ouvrage et de se lancer dans un troisième disque, « La consolation des violettes » paru en 2021 chez Murailles Music.