Citée dans un article du Guardian, la société d’étude de marché You Gov a enquêté auprès de 1188 personnes s’étant rendues en festival au Royaume-Uni. Le résultat est sans appel : 22% des festivaliers annoncent avoir été confrontés à des comportements sexuels non-désirés. Chez les femmes de moins de quarante ans, le chiffre grimpe à 43%. Les principaux faits recensés sont les agressions verbales (10%), des rapprochements non-désirés (11%), de l’exhibitionnisme (9%) ou des agressions sexuelles directes (8%). Dans les trois-quarts des cas, la victime ne connaissait pas son agresseur. L’étude pointe en outre que seules 2% de celles qui ont été harcelées ou agressées se seraient plaintes à la police britannique. Des chiffres qui ne font que confirmer la prégnance d’un climat sexiste dans les festivals. En avril dernier, la journaliste de Vogue Vera Papisova, avait ainsi recensé une cinquantaine de témoignages accablants à Coachella. En 2015 déjà, Vice titrait : “Il y a un problème de viol dans les festivals, et tout le monde a l’air de s’en foutre“.
Contre ces violences, certaines initiatives sont apparues ces dernières années, à l’image de Safe Gigs From Women, qui travaille avec les organisateurs, les artistes et auprès du public afin d’établir un espace sûr pour les femmes dans les lieux de fête. Le site français Paye Ta Shneck collecte des témoignages d’agressions sexistes, dont beaucoup ont lieu dans la vie nocturne.
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Après la déferlante #MeToo, qui a mis en lumière les graves problèmes de harcèlement à l’égard des femmes partout dans le monde, aucun espace ne saurait être tenu à l’écart de cette question. Certainement pas les festivals, où se rassemblent chaque été des centaines de milliers de personnes. En France, les actes de harcèlement sexuel sont passibles d’une peine de deux ans de prison et de 30 000 euros d’amende.