Edit : Le SNEG a souhaité obtenir un droit de réponse concernant la citation de Trax suite au relai du communiqué du PériPate du 3 octobre. Nous le citons en partie ici. « Aucun membre du SNEG & Co n’a « profité de [sa] position pour dénoncer ce lieu qui ne leur convenait pas (citation du communiqué du Péripate, ndlr) ». Le SNEG & Co n’a pas ce pouvoir sur la Préfecture de Police. […] Le SNEG & Co est un syndicat qui regroupe des exploitants qui tous, sont soumis à l’observation des obligations qui sont les leurs et qui sont aussi celles de Péripate et de toutes les soirées recevant du public. Péripate revendique une nuit libre et décomplexée, les organisations professionnelles, dont le SNEG & Co, réclament une nuit équitable et solidaire où tous les acteurs de la nuit sont soumis aux mêmes réglementations. Mais le SNEG & Co n’ordonne pas de fermeture ! »
« Ces derniers temps, nombreux sont ceux qui demandent quand aura lieu la réouverture du Freegan Pony et du PériPate, aujourd’hui coincés dans un méandre administratif », débute le communiqué mis en ligne ce jeudi 3 octobre sur Facebook de cet ancien squat alternatif, aujourd’hui conventionné avec la Ville de Paris. Depuis 2016, le lieu situé sous le périphérique au Nord de Paris se fait régulièrement menacer d’expulsion. Si le PériPate et son restaurant de lutte contre le gaspillage alimentaire Freegan Pony ont trouvé depuis un accord pour une convention d’occupation temporaire en échange d’un loyer la Ville de Paris leur a en contrepartie demandé de mettre le lieu aux normes, pour une somme avoisinant les 450 000 €.
Le PériPate avait alors rouvert ses portes officieusement en 2018, dans l’objectif de récolter des fonds via l’organisation d’événements festifs et culturels ponctuels. Cependant, le collectif n’a pas réussi à réunir tous les fonds nécessaires à la réhabilitation du lieu s’est retrouvé contraint de fermer à nouveau ses portes.
En effet, « deux membres du SNEG (Syndicat National des Entreprises Gays) ont profité de leur position pour dénoncer les lieux et les collectifs qui ne leur conviennent pas », où pourtant « prévention, bienveillance, et consentement sont les valeurs » défendues par le PériPate.
« La Préfecture de Police a logiquement fait pression pour que le lieu stoppe tout événement », alors que le collectif s’est senti trahi et « attristé que cette attaque provienne de la communauté LGBTQI+ ».
« Malgré un prévisionnel réaliste, les banques ne peuvent [leur] accorder de prêt sans la garantie de reconduction de [leur] convention. [Leurs] valeurs [leur] interdisent toute association avec un investisseur ou une marque », qu’on leur a proposée plusieurs fois.
Un dossier a été déposé pour obtenir des subventions de la part la Région Île-de-France, qui n’aura finalement jamais abouti. Alors que l’équipe du lieu pense « la Mairie sincère dans son souhait que la nuit parisienne soit diverse, commerciale et associative, institutionnelle et alternative, centrale et périphérique », le lieu pourra rouvrir que « si la complémentarité entre Freegan Pony et PériPate est reconnue par la délivrance de l’autorisation de nuit et s’[ils obtiennent] un bail assez long pour amortir les investissements colossaux déjà réalisés et à venir ».
Le PériPate et le Freegan Pony lancent donc à nouveau un appel au soutien et à l’aide du public, des acteurs de la vie nocturne et de la Ville de Paris pour traduire « la volonté [qui les anime], de sortir de tout communautarisme, quel qu’il soit, de toute marginalisation et de toute exclusion ».