500 ans avant les sound-systems, des danseurs s’ambiançaient déjà pendant des nuits entières, mais dans un contexte bien moins festif. La manie dansante est un phénomène que l’on retrouve en Allemagne et en France au cours du Moyen-Âge. Sorte d’hystérie collective, elle provoquait le besoin de danser chez les personnes qui en étaient atteintes. Problème : elles dansaient parfois jusqu’à en mourir.
A Strasbourg, une mère désespérée de ne plus pouvoir nourrir son bébé commença par le jeter à la rivière, avant de se mettre à danser dans la rue. D’autres gens, également dans des situations de grande détresse, vont la rejoindre. Des dizaines de malheureux qui vont danser sans relâche, jusqu’à saigner des pieds et s’écrouler d’épuisement. Entre juillet et août, environ 400 personnes auraient été touchées par ce mal qui les voyait se dandiner avec une expression horrifiée sur leur visage, comme s’ils agissaient contre leur volonté.
Certains historiens attribuent ces comportements à la consommation de seigle moisi, un environnement propice au développement de l’ergot, un champignon contenant l’acide lysergique dont est dérivé le LSD. L’aspect social et rituel de ce phénomène aurait également joué un rôle, puisque les danseurs s’arrêtèrent après avoir été exorcisés.