Des “Berkhahn ! Berkhahn !” qui descendent des travées du stade, avec peut-être un maillot du FC Union Berlin sur le dos. Les frissons de la foule, voilà ce qui peuplait les rêves de Steffen Berkhahn, le vrai nom de Dixon, dans sa jeunesse. Né en 1975, Dixon a grandi en Allemagne de l’Est, où le sport était une valeur encouragée. “Jusqu’à 16 ans, j’étais à fond dans le sport. Mes parents venaient de la classe ouvrière, donc ils n’étaient pas du tout dans la musique.”
Le gamin de Berlin-Est était bien parti pour réaliser son rêve. “Il y avait un entraîneur qui faisait le tour de toutes les écoles de la ville pour repérer les sportifs de talent. J’étais bon en football, mais aussi en saut en hauteur et dans les courses de fond. J’ai démarré en club à l’âge de 6 ans et j’ai joué à un assez haut niveau. J’ai intégré un centre de formation, je m’entraînais deux fois par jour, on avait des cours adaptés à l’école. Je me levais à 7 h, je m’entraînais jusqu’à 9 h 30, et une nouvelle fois après l’école. Je faisais du sport tout le temps.”
Mais des cartilages fragiles dans ses genoux vont l’empêcher de progresser. “J’adorais vraiment le football mais j’ai commencé à avoir des problèmes aux genoux. J’ai alors changé d’école et je me suis mis à la course de fond. J’étais gamin, je m’éclatais.” En pleine croissance, le changement de sport n’arrange rien.
“J’avais 16 ans et je grandissais très vite. Le cartilage de mes genoux ne grandissant pas aussi vite que le reste de mon corps, je ne pouvais plus faire de sport sans avoir mal. Les coaches et les docteurs m’ont alors mis sur un vélo dans une salle en face d’un miroir. Je faisais ça tous les jours et je ne pouvais pas participer aux compétitions. C’était vraiment ennuyeux. Ça devait durer huit mois, au bout de deux, je n’en pouvais plus et je suis parti directement dans la musique et les night-clubs.”
Il intègre alors une équipe de potes qui sortent souvent. Sa première a lieu au club techno Planet à Berlin, puis il fréquente régulièrement le Turbine et le Tresor de Dimitri Hegemann. Il trouve un stage dans les bureaux berlinois du label Strictly Rhythm, à la promo, commence à mixer du breakbeat, avant de céder à l’appel de la house. En 1994, il fait sa première soirée “réussie” au Tresor et vingt ans plus tard, le voilà numéro 1 du top 100 de Resident Advisor.
Aujourd’hui, Dixon vit sa passion du football par procuration. Jusqu’à il y a quelques années, il était vice-président du club de foot local FC Magnet Mitte, avec lequel il jouait de temps en temps. Avec l’équipe du club, ils ont monté le FC Magnet Bar (sur Veteranenstrasse, qui comprend également une boulangerie, revendue depuis), un des meilleurs spots pour mater la Ligue des champions à Berlin. Quant aux frissons de la foule, il les vit à chacun de ses sets…
Toutes les citations sont tirées d’une interview de Mark Treadwell pour DJhistory.com
L’event Facebook des Nuits électriques
(avec Apollonia, Max Cooper, Traumer, Claptone…)