Paris, début des années 90. Le jeune Guillaume est alors batteur et ne jure que par la musique. Conscient que vivre de sa passion n’est pas facile tous les jours, il enchaîne les petits boulots et finit par atterrir au Rex où il commence à faire des extras en tant que barman grâce à un ami. Ensuite, tout s’enchaîne. Il se familiarise avec le reste de l’équipe et finit par décrocher le poste à plein temps, son ami étant promu régisseur. Il découvre alors tout un univers de l’ombre, du son et des lumières à la programmation, en passant par la sécurité du public et la gestion des sanitaires. En 1998, il est désigné comme nouveau directeur technique.
Son travail consiste à tout mettre en oeuvre pour que l’endroit fonctionne de manière optimale. Cela comprend la gestion des guichets d’entrée, des vestiaires, ou du bar, ainsi que tous les détails sonores, visuels, l’éclairage… En soi, l’ensemble de la mise en espace. Il doit également répondre à toutes les demandes techniques des artistes invités. C’est aussi lui qui doit s’assurer de la sécurité du public, pour laquelle il veille par exemple au bon fonctionnement des moyens à disposition et des issues de secours. Il doit en outre superviser tous les détails liés au confort de l’endroit, c’est lui qui décide de la nécessité d’entreprendre des travaux, ou non. Enfin, il effectue en tant que chargé des ressources humaines la construction et la distribution du planning pour l’ensemble des salariés, en plus de son rôle de recruteur à l’embauche. Diriger une structure culturelle nocturne tel que le Rex a demandé à Guillaume une certaine rigueur pour éviter les faux pas, beaucoup de persévérance, beaucoup de franchise, et une ouverture d’esprit indispensable pour pouvoir coordonner les projets en fonction de chacun.
Des souvenirs plein la tête… Et bien d’autres encore à se faire
Les + : Il en a trop en tête, mais s’il devait choisir, ce serait les premières soirées Wake Up de Laurent Garnier avec Kerri Chandler, Juan Atkins, Derrick May, Carl Craig, Jeff Mills, ou encore les Daft Punk. Cette époque est pour lui inoubliable, autant pour le souvenir de découverte musicale qu’il en garde, que pour l’atmosphère insouciante et bon enfant qu’il ne retrouve plus forcément aujourd’hui dans le public d’une soirée.
Les – : Le décès d’un fêtard alors que la soirée battait son plein / un problème dans la tuyauterie des sanitaires conduisant à une inondation qui avait débordé jusqu’à la piste de danse.
Selon lui, la nuit parisienne se porte bien – même peut-être un peu trop. En effet, les structures se multiplient, les festivals et les clubs pullulent, le public doit faire face à une offre extrêmement large. Si ce phénomène joue en la défaveur de certains, il pousse aussi de nombreux autres acteurs culturels à se démener et à se surpasser pour sortir du lot. Pour pouvoir continuer, il faut avant tout prendre en compte les attentes du public.