De prime abord, Dreem ressemble plutôt à un accessoire de cosplay pour fans de Star Trek qu’à un casque audio. D’autant plus qu’à aucun moment, ce bandeau de télékinésie en feutre gris ne se pose sur les oreilles de l’heureux porteur. C’est que les ondes sonores diffusées par cet accessoire futuriste, conçu par une équipe française, sont diffusées par le front : ce sont les os qui servent de caisse de résonance, et portent les fréquences directement jusqu’à l’oreille interne, sans passer par les tympans.
Un gage de confort : fini les fils qui s’entremêlent et les embouts qui s’enfoncent dans les oreilles dès que l’on se tourne dans le lit. Dreem est conçu pour être porté toute la nuit, du moment où l’on s’endort jusqu’au réveil. Des capteurs permettent à ce casque de mesurer notre activité cérébrale, notre respiration et notre rythme cardiaque, afin de diffuser des ondes sonores favorisant le sommeil à ondes lentes, ou deep sleep, la phase la plus régénératrice de la nuit – et l’une des plus difficiles à atteindre. Si cela paraît paradoxal, l’usage d’un son continu pour créer un “mur” qui étouffe les bruits extérieurs n’est pas une première, et de nombreux casques audio dits “à réduction de bruit” emploient une technologie similaire. Le site web de Dreem postule qu’en “jouant certaines séquences sonores à des moments spécifiques, il est possible de moduler l’activité cérébrale et d’améliorer la qualité du sommeil.”
En analysant notre sommeil, Dreem adapte son comportement grâce à des algorithmes d’apprentissage automatique qui interprètent les données qu’il collecte. OK, dit comme ça, ce n’est pas franchement rassurant : une machine dotée d’une intelligence artificielle qui nous balance des ondes lorsque nous sommes le plus vulnérables. Quand on voit qu’il est déjà possible de hacker à distance les systèmes de chauffage d’une maison ou les frigos, on peut imaginer toute sorte de scénarios. Les équipes assurent cependant que les données sont entièrement anonymes, et que Dreem n’émet aucune onde (Bluetooth ou WiFi) lorsqu’il est allumé. Des essais cliniques ont déjà eu lieu en novembre dernier, et les premiers bandeaux devraient être disponibles à l’automne 2017.
Un livre blanc de 10 pages préparé par ses concepteurs devrait vous permettre de comprendre plus en profondeur cet objet prometteur. Et si vous n’avez pas 400 € à dépenser pour être le membre le plus stylé de l’équipage de l’Enterprise, de nombreuses vidéos sur YouTube vous permettent déjà d’améliorer votre sommeil en diffusant des plages de bruit blanc via vos enceintes ou vos écouteurs.