« Des conditions inhumaines » : Jay-Z attaque en justice la prison du Mississippi

Écrit par Simon Clair
Le 15.07.2020, à 10h59
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Écrit par Simon Clair
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Le rappeur new-yorkais, par l’intermédiaire de son organisation Team ROC, s’associe à la figure du rap de Memphis Yo Gotti pour dénoncer devant les tribunaux américains les conditions sanitaires terribles dans lesquelles vivent les prisonniers du centre pénitencier.

JAY-Z, Yo Gotti, et Team ROC sont à l’origine d’une action collective au nom de 227 détenus de la prison fédérale de Parchman, Mississippi, d’après le média spécialisé Pitchfork. L’action est intentée contre le nouveau commissaire du département correctionnel du Mississippi – un certain Nathan Burl Cain – et vise également le prestataire privé de soins de la prison, Centurion.

Selon les documents juridiques partagés par Pitchfork, les prisonniers de Parchman « vivent une existence misérable et sans espoir, confrontés quotidiennement à un risque imminent de dommages importants », et la prison elle-même « souffre d’une pénurie chronique de personnel, d’incompétence et de corruption du personnel ».

Pitchfork relève également que les plaignants mentionnent le statut des repas des détenus à Parchman, affirmant que « les installations de la cuisine et le service alimentaire à Parchman sont nauséabonds,» et prétendant qu’une inspection de juin 2019 par le département de la santé du Mississippi a trouvé « des conteneurs de nourriture séchée, gâtée et moulée, des mouches et autres parasites dans la cuisine, de la nourriture maintenue dans des glacières à des températures dangereuses, des plafonds qui s’effondrent, et d’autres conditions de préparation et de stockage de la nourriture malsaines ». Les détenus recevraient des repas insuffisamment cuits et parfois périmés.

En plus des poursuites judiciaires, Yo Gotti et les avocats de l’équipe ROC ont produit des témoignages sous serment de prisonniers détaillant l’absence de protocole de dépistage de COVID-19 à la prison. Les questionnaires renvoyés décrivent un manque de distanciation sociale au sein du centre pénitencier.

Les plaignants demandent que le tribunal ordonne aux défendeurs d’élaborer et de mettre en œuvre un plan pour remédier aux conditions actuelles à Parchman dans un délai de 90 jours.

Et en France ?

Dans l’Hexagone, la situation des prisonniers est également mise en cause par la justice. La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait condamné l’État français en janvier dernier pour sa surpopulation carcérale. La Cour de Cassation a suivi les préconisation des juges européens, affirmant dans un arrêt rendu le 8 juillet dernier que le juge devrait désormais libérer un prisonnier s’il constatait que ses conditions de détentions indignes perduraient.

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