Cet article est initialement paru dans le numéro 214 de Trax Magazine
Certains disques vous changent un homme. En voici dix qui ont inspiré Gabe Gurnsey, co-fondateur du groupe Factory Floor et auteur, cet été, de l’excellent album Physical, signé sur le non moins prestigieux label Phantasy d’Erol Alkan.
Marcellis – Because (Millions of Moments, 2013)
J’étais assis à l’arrière d’un gigantesque bus de tournée vers 2014 sur la route de Palm Springs, en Californie, la vitre ouverte, sirotant un grand soda d’autoroute quand le chauffeur (mon pote Krys de New-York) a mis ce morceau. Il m’a instantanément séduit. J’étais complètement ébahi par ce que j’entendais. Je me souviens lui demander de la repasser encore et encore, je ne m’en laissais pas. C’était la BO parfaite de mon voyage sur la West Coast américaine, et maintenant l’un de mes 5 meilleurs morceaux de tous les temps, comme une grande inspiration. Quel morceau génial.
Strafe – Set It Off (Jus Born, 1984)
Également entendu pour la première fois à LA, il a une vibe similaire à Because dans cet aspect estival mais sombre. J’adore ces morceaux qui sont à la fois très joyeux mais garde en même temps cette mélancolie sous jacente. Je recherche toujours ce contraste en musique et souvent cela m’inspire pour ma propre écriture. Voici l’une d’entre elles. Une boîte à rythmes bien brute avec de simples et naïfs sons de synthés et un superbe hook vocal, tout ce qu’il me faut.
Konx – Om- Pax – Frozen Border (Planet Mu, 2016)
Je suis complètement amoureux de ce morceau en ce moment – ce son de synthé ! Parfois, les formes de musique les plus simples peuvent t’emmener pour le plus incroyable des voyages. Less is more lorsqu’il s’agit de nourrir tes envies d’évasion.
Death In Vegas – Witchdance Dub (Drone, 2018)
Les techniques de production de Richard Fearless et son approche des synthés, des sons électroniques, des voix ainsi que de tous les éléments qu’il met dans ses morceaux me correspondent à chaque fois. Il a cette magie de t’emmener pour un vrai voyage musical. Sa passion pour la création et les arts est une inspiration sans fin, je suis impatient de travailler à nouveau avec lui.
Dominatrix – The Dominatrix Sleeps Tonight (International Deejay Gigolo, 2003)
Je suis tombé immédiatement amoureux de ce track. La séquence et les sons foutraques de cette boite à rythme sont tellement mon truc. Ça t’entraîne tout de suite dans ce genre d’univers SF éclairés au néon et un peu bancals, et te traverse comme l’un de ces rêves un peu bizarres et plaisants en même temps qui te viennent lors d’une sieste d’après-midi dans un Manchester grisâtre.
Young Fathers – WOW (Ninja Tune, 2018)
Je suis allé voir ces mecs cette année au Ritz de Manchester lors de l’une de ces nuits glaciales. Leur concert a retourné la sall – tellement d’énergie et de frissons. Ce morceau issu de leur dernier album Cocoa Sugar est un pur moment de paranoïa.
The Walker Brothers – Nite Flights (GTO, 1978)
L’un des meilleurs refrains de toutes les chansons de tous les temps, une énorme inspiration pour moi et l’une des émotions que je cherche dans mon travail. Y a-t-il jamais eu une plus pure expression artistique de l’amour que le refrain de cette chanson ? Les mots sont inutiles, écoutez.
David Bowie – ★ (Blackstar) (Columbia / Sony Music, 2016)
J’ai beaucoup réécouté ce morceau pendant l’écriture de Physical. Pour deux raisons. Une, pour le rappeler de toujours aller de l’avant pour faire progresser ta musique, et ne jamais rester immobile. Et deux, parce que c’est un morceau incroyable. Ce synthé à 7’05” m’a à chaque fois.
Snoop Dogg feat.Pharrell – Drop It Like It’s Hot (Geffen, 2004)
En tant que batteur, je suis toujours attiré par les beats hip hop. Ceux de Missy Elliot et des N.E.R.D / Neptunes me donne de vrais frissons, et me donnent envie d’explorer en ramenant toujours plus cela dans ma musique. J’adore ce morceau pour sa simplicité, avec juste un beat et une voix pour driver le tout. Rien besoin de plus. J’adore le jouer très fort le matin pour me réveiller.
impLOG – Holland Tunnel Dive (Infidelity, 1980)
J’étais au téléphone avec Erol [Alkan] à la fin de l’année dernière, et je lui disais que je voulais un saxophone dans l’album pour lui donner cette sorte d’imagerie New York SF et néon des années 80. Il m’a dit : “va checker ce morceau”, et j’ai adoré. C’est ce genre de moments qui m’aide à repousser plus loin l’écriture et ma créativité vers des zones encore inexplorées. Rester ouvert à l’exploration est primordial pour un musicien.
Gabe Gurnsey jouera à l’after party du Pitchfork Music Festival le 2 novembre prochain, au Trabendo à Paris.