Quatre ans après la sortie de leur album Dreams, les trois acolytes de WhoMadeWho reviennent sur scène avec leur dernière réalisation : Through The Walls, un LP dont la sortie est prévue pour le 28 janvier. Une nouveauté accompagnée de sa tournée, composées de quatre dates pour la France en mars, dans les villes de Lille (7 mars), Nancy (8 mars), Paris (9 mars) et Lyon (10 mars). Issu de la scène jazz, rock et dance punk, le trio nous invite à glisser un oeil et une oreille à l’intérieur de leur univers instrumental. Retour sur les quelques instruments qui ont permis à Jeppe Kjellberg, Tomas Barfod et Tomas Høffding de composer l’album Through The Walls – ainsi que la plupart de leur discographie – et de se hisser en haut de l’affiche.
Jeppe Kjellberg
La Jazzmaster, la Telecaster et le Pianette
« C’est ma guitare de studio principale. Elle est très agréable à jouer et sonne de manière incroyable. Elle date de 1967, donc c’est une guitare assez vieille qui a besoin d’être traitée avec honneur et respect. Du coup je ne l’amène jamais en tournée. Pour les tournées, j’utilise ma Telecaster rouge, série de Fender, qui remonte aux années 1970, dont on a un petit aperçu sur le bas de la photo. La Jazzmaster, elle, a ce son chaud et naturel qui se traduit très bien dans beaucoup de genres musicaux différents. Comme on peut le voir sur la photo, il y a aussi un petit Pianette acoustique derrière la Jazzmaster. Cet instrument est bien pour travailler de manière intuitive sur des idées au moment de l’écriture et de la mise au point de la forme et de la structure. Il a un son propre, avec une fonction damper. Pour l’enregistrement il était utilisé pour un interlude appelé “Putpie”, sur l’album avec un CS 50. »
Le CS 50
« Ce bon vieux synthé est très difficile à contrôler, mais il a des sons incroyables ! C’est très inspirant de s’amuser avec. »
Tomas Barfod
Korg Mono/Poly
« On utilise souvent des synthétiseurs virtuels, car on voyage beaucoup. Mais quand on est en studio, on utilise ce classique, même s’il est très peu fiable et met du temps avant de sortir un bon son ; c’est aussi ce qui fait tout son charme. Il sonne parfois un peu faux, mais ça lui donne énormément d’âme et, quand enfin il sonne juste, il donne de l’épaisseur au morceau. On l’utilise pour les passages planants, quand Jeppe ou Høffding jouent en live, et moi je tourne tous les boutons quand on enregistre. »
Tomas Høffding
Le Shure SM7A
« Cette photo résume ma vie au travail. C’est ici que je passe la plupart de mes heures de boulot – qui se résument à chuchoter, hurler et insulter mes vocales à l’intention de mon Shure SM7A – quand j’essaie de faire de nouvelles chansons. Ce n’est pas le meilleur micro au monde, mais j’ai lu quelque part que Michael Jackson a enregistré la plupart de ses sons avec. C’est une vraie citerne, ce qui est pratique avec mon rythme de travail maladroit et très intense. Et puis, c’est aussi le micro utilisé par Lars Ulrich de Metallica pour hurler « FUUUUUUCKKKKKKK!!!! » pendant une session d’enregistrement pour le légendaire documentaire musical Some Kind of Monster… Petite anecdote triste et drôle : je me souviens avoir regardé ce documentaire il y a quelques années et m’être dit en voyant les coulisses du groupe : « Quelle bande de branleurs ! » Mais l’année dernière, quand on a tourné notre propre documentaire Whomadewho, j’ai réalisé que les groupes deviennent vraiment comme ça ; plein de trucs nous rendent cons. Mais on a eu de la chance, le caméraman n’était pas dans les environs dans ces moments-là… Donc le documentaire nous donne l’air cool. »
Roland Jupiter-4
« Mon vieux Jupiter-4 chéri. Oh, qu’est-ce que j’aime cet instrument ! C’est celui de mon ancien batteur. Il l’a eu grâce à son père, il y a longtemps, l’a amené en salle de répétition avec mon ancien groupe de rock, et ça a été le coup de foudre dès la première session. Il est chaud, chaotique, magnifique et amène instantanément une atmosphère chaude à n’importe quel morceau. Présent sur tous mes morceaux, j’utilise surtout le preset Voice, qui est un peu distordu et cassé sur le mien… C’est le meilleur soft pad au monde. Si, un jour, quelqu’un me le répare, je me jette par terre et me mets à pleurer… Ou pire, quand mon ancien batteur viendra et me le réclamera. Juste derrière ce synthé se cache mon nouvel amant : un Prophet 6. Il est encore meilleur que le Jupiter. Je l’utilise tout le temps maintenant, et j’ai tout le temps l’impression de tromper le bon vieux Jupiter d’à côté, plein de bleus et envieux. »