Vitalic retrouve le cinéma en réalisant la BO de Disco Boy, le premier long-métrage du cinéaste italien Giacomo Abbruzzese. Un conte surréaliste sur la quête de soi dont la sortie est prévue le 3 mai.
Par Juliette Soudarin
Dix ans après sa première expérience cinématographique – La Légende de Kaspar Hauser – Pascal Arbez-Nicolas alias Vitalic renoue avec le septième art. Le producteur et compositeur français signe la bande originale de Disco Boy, premier long-métrage du réalisateur italien Giacomo Abbruzzese, lauréat d’un Ours d’argent pour sa contribution artistique exceptionnelle lors de la Berlinale 2023. Il est à retrouver dans les salles le 3 mai prochain.
Disco Boy retrace deux parcours de vies, à priori opposés, qui sont amenés à se croiser et se poursuivre jusque dans le monde des chimères. Dans un premier temps, on suit Aleksei, qui, prêt à tout pour quitter la Biélorussie, rejoint la Légion étrangère une fois en France. Mais on suit aussi Jomo, un combattant écologiste au Nigeria, membre de la MEND (Mouvement pour l’émancipation du Delta) mais qui, dans une réalité parallèle, aurait pu être danseur. Inspiré par l’histoire d’un danseur de club anciennement soldat, Giacomo Abbruzzese transporte ses spectateur·ices dans un conte surréaliste où les corps et leurs mouvements sont des personnages à part entière.
« Giacomo m’a envoyé le script de Disco Boy et ses précédents courts-métrages. J’ai aimé dans son travail cette dimension de la recherche de soi qui est à la fois assez brutale et en même temps poétique », confie Vitalic. L’histoire de la collaboration d’Abbruzzese et Vitalic est en fait celle de deux hommes qui parlent le même langage. Si le réalisateur a approché le musicien, c’est parce qu’il souhaitait que Vitalic apporte « la verticalité » de sa musique au projet. « Il voulait une mélodie dansante qui parte du bas pour s’élever. Une musique qui révèle de la beauté dans des choses assez dures, parfois même sales. Il avait des directives précises », explique le compositeur.
« Ce travail m’a pris deux ans et demi, avec des moments plus ou moins intenses. » – Vitalic
Le pari est réussi. L’atmosphère musicale est tantôt pesante et haletante, tantôt libératrice et lumineuse, tantôt tout à la fois. « Ce travail m’a pris deux ans et demi, avec des moments plus ou moins intenses. J’ai vraiment été intégré au projet. Je n’étais pas que dans mon studio. J’ai été présent dès le début pour les scènes de danse, ou encore lorsque l’équipe a filmé sur l’île de La Réunion », se souvient Vitalic. La musique a été cependant principalement composée lors du montage du film afin que la BO se fonde parfaitement dans l’image et dans l’environnement sonore des scènes. Une première pour le producteur, qui travaillait au même moment sur son double album Dissidænce, sorti entre 2021 et 2022 sur son propre label, Clivage Music.
Autre première pour Vitalic, l’imbrication de rythmiques traditionnelles africaines à ses compositions. « J’ai fait des tentatives, mais ce n’était pas concluant. Pour être respectueux, j’ai fait appel à des musiciens qui ont fait la rythmique, que j’ai – sans déformer – mélangé à la musique électronique », développe le musicien. Mêlée au contexte de la scène où Jomo et sa sœur en quasi-transe offrent une chorégraphie énergique autour d’un feu, le résultat – qu’on vous invite vivement à découvrir le 3 mai – n’en est que plus fantasmagorique. Hors du temps.
La bande originale de Vitalic pour Disco Boy est à retrouver ici. La sortie du film est prévu le 03 mai en salles.