New York a longtemps été l’épicentre du disco et a vu bourgeonner la house dans des clubs mythiques comme le Paradise Garage et son regretté résident Larry Levan. Ce dernier a créé une réelle émulation dans la ville puis dans le monde et éduqué toute une génération de DJ’s/producteurs qui se revendiquent aujourd’hui encore de son héritage. Parmi ceux-là, on compte l’impétueux David Morales, gamin de Brooklyn d’origine portoricaine qui développa très tôt une fascination pour le mix et le monde de la nuit, jusqu’à en faire son métier et marquer l’histoire de la house music d’une pierre blanche. Avec plus de 500 sorties à son actif, des remix pour les plus grandes stars de notre temps, des collaborations avec d’autres pontes du mouvement (Frankie Knuckles, Masters At Work…) et un nombre incalculable d’heures de mix à son actif, David Morales est un personnage singulier. Devenu une véritable star, il est pourtant dans le même état d’esprit qui l’anime depuis ses débuts, capable de bouder des gigs lucratifs de deux heures dans les gros festivals pour jouer dix heures dans un petit club avec un bon sound-system.
Tu as commencé à mixer très tôt, et dans une interview pour Red Bull, tu affirmais avoir commencé « avant même les tables de mixage à 2 voies et les mixes disco ». Comment as-tu commencé au juste ?
Je mixe depuis 40 ans maintenant, j’ai donc assisté à l’émergence de la culture du mix et à son évolution, depuis ses tout débuts à maintenant. Au départ, cette culture était purement régie par l’amour de la musique. Je me rappelle même avoir commencé à aimer la musique quand j’étais tout petit, je montrais déjà de l’intérêt pour les disques. J’étais animé par le son et plus particulièrement le funk. Il y avait un lieu informel en bas dans mon quartier où les familles hispaniques se retrouvaient en toute illégalité. Un juke-box rempli de funk trônait au milieu de la salle. A cette époque, je n’aimais pas du tout la musique latine. Lorsque je suivais mes parents aux fêtes du quartier où la communauté portoricaine se retrouvait, beaucoup de salsa était jouée. Moi, je préférais me retirer dans ma chambre et regarder la TV. C’est drôle car maintenant, mon métier de producteur me fait apprécier et comprendre cette musique, ce qui n’était absolument pas le cas à l’époque. Je considère plus que jamais la culture à laquelle j’appartiens. Bref, pour en revenir à mes premiers émois musicaux, le premier 45 tours que j’ai acheté était les O’Jays (il se met à fredonner « I love Music » en mimant la batterie).
I love Music – O’Jays
Dieu seul sait combien de fois j’ai joué ce putain de morceau, à fond dans la maison familiale. Vers l’âge de 13 ans, cette fascination pour la musique s’est intensifiée. Je traînais énormément avec mes potes à fumer de la weed et boire des bières. Nous avions un lieu équipé d’une platine pour cela. J’étais toujours le mec fourré du côté de l’ampli à passer disque sur disque. On avait même un meilleur sound-system que chez mes parents ! Bien sûr, il n’y avait qu’une seule platine.
“Au départ, je n’avais aucun plan, je jouais juste pour moi et pour mes potes.”
Je n’étais donc qu’un selector, à jouer un disque après l’autre en minimisant les interruptions entre chaque morceau. Je dirais que c’était le mix originel, on ne pouvait pas faire autrement de toute manière. Par la suite, le premier mixeur et les platines Technics – sans pitch – ont fait leur apparition. J’avais 13 ans et c’était une révolution. La suite logique, c’étaient les premiers pitchs sur les platines. Quand tu es un DJ au sens où je l’entends, tu fais ça par amour de l’art donc tu fais avec ce que tu as. J’étais pauvre. Je regardais ces magnifiques machines à travers la vitre des magasins comme un gosse devant des jouets, à rêver, fantasmer… Je me disais qu’un jour, j’aurais tout cela et que je ferai tout pour y arriver. Au départ, je n’avais aucun plan, je jouais juste pour moi et pour les potes. Pour en revenir à l’apparition du mixeur, c’était un énorme changement, certes, mais je kiffais passer du son même sans. J’ai eu la chance de connaître des gens qui n’étaient pas DJ mais qui avaient les moyens de se payer le matos et qui ont eu la gentillesse de m’inviter à jouer pour eux, toujours dans un cadre privé. Il y avait aussi ces Jamaïcains qui traînaient dans mon quartier avec leurs énormes sound-systems ambulants. C’était incroyable, ça m’a boosté pour la suite. Voici à peu près le cadre dans lequel j’ai évolué. À l’époque, la radio jouait un rôle primordial. Les gens étaient obnubilés par les charts, la notion d’underground était très relative. C’est ce qui nous a poussés à faire nos propres teufs. Toujours à 13 ans, je me rendais dans ces soirées illégales et je restais scotché au DJ booth. C’est ainsi que j’ai appris comment utiliser une table de mixage car lorsque c’est sorti, j’ignorais totalement à quoi cela servait. La première fois que j’en ai utilisé une, j’ai enfilé mon casque sans même savoir ce que je faisais. Le fait de pouvoir pré-écouter les morceaux avant de les lancer me fascinait. Bien sûr, je n’étais pas en rythme, mais ça, c’est une autre histoire. Tout restait encore à faire !
Tu expliquais plus tôt que tu viens d’un milieu très populaire et pauvre. Comment te fournissais-tu en disques ?
Mec, je volais. Je n’avais pas une thune, je n’avais pas le choix. J’allais tous les jours chez le disquaire et je rêvais de toutes ces plaques jour et nuit. Il n’y avait pas non plus de promos à ce moment-là vu que la notion de DJ était encore relative. Tu travaillais, tu achetais des disques et tu ne pouvais pas tous te les offrir évidemment. Mais je savais que la musique jouerait un rôle majeur dans ma vie. C’était mon exutoire. Je vivais la musique et je ne vivais que pour elle. Peu à peu, j’ai commencé à avoir mon propre set-up chez moi mais c’était risible quand j’y repense. Dans les années 70 à New York, tu avais ces énormes bâtiments où l’on vivait tous et dans lesquels tu pouvais faire autant de bruit que tu le souhaitais. Je me réveillais le matin et la première chose que je faisais avant même d’aller aux toilettes, c’était d’allumer ma sono. Mes parents étaient déjà partis bosser, je prenais ensuite la direction du lycée, je m’achetais un sachet de weed, je revenais chez moi et je m’engouffrais littéralement dans le son. Cela n’avait aucun sens à cette période. Toutes ces choses débiles que j’ai faites – boire des coups, fumer – auraient pu me perdre mais voilà où j’en suis aujourd’hui, 40 ans plus tard.
Comment es-tu passé de cette passion viscérale à ton premier DJ set public ?
Mon premier gig à proprement parler était un événement privé, c’était dans l’appart d’un pote. Mais ma première expérience de DJ en club était à Brooklyn. C’était un peu un accident mais ça s’est très bien passé. Ma meuf de l’époque avait une copine dont le mec gérait un club. J’ai été sollicité pour jouer à son anniversaire. Les seules personnes ayant fait le déplacement étaient des potes. Comme j’avais réussi à ramener du monde et à gérer mon affaire, j’ai proposé au gérant de faire une résidence. J’ai donc commencé à jouer de temps en temps puis de plus en plus fréquemment, chaque vendredi. J’ai commencé en 1981, j’avais 19 ans. Je gérais ma soirée dans un esprit purement underground, un peu comme au Paradise Garage : je mettais des ballons, il y avait de la bouffe pour tout le monde. C’était illégal, donc on ouvrait à 23 h et on fermait à 9 h le lendemain. J’allais souvent au Garage, je prenais ma dose de LSD et je faisais la fête toute la nuit car j’étais aussi un danseur. Une fois la soirée terminée, je rentrais à la maison et je me remettais sur les platines. Par la suite, on m’a proposé de jouer là-bas. J’étais comme un dingue, c’était totalement irréel. Etant de Brooklyn, je n’avais jamais joué à Manhattan. Tu te rends compte, c’était La Mecque ! Tous les DJ’s les plus connus jouaient là-bas. Personne ne me connaissait, et je me suis retrouvé à y jouer, 22 heures d’affilée en back-to-back. J’avais 21 ans, cela a fait de moi ce que je suis aujourd’hui.
Comment ont-ils entendu parler de toi ?
J’avais une sorte de manager par qui ils sont passés. Une résidence, c’est systématiquement politique. Un résident sollicite toujours ses potes, les artistes qu’il kiffe etc., c’est l’essence même de son rôle et c’est pourquoi il le joue. C’est le roi. Larry Levan était le roi à l’époque. Il voulait une nouvelle tête, un peu de fraîcheur, quelqu’un qui ne faisait pas encore partie du système. Tu t’imagines bien que tout le monde se demandait qui je pouvais être ! Ce fut un moment décisif pour ma carrière.
Comment te débrouillais-tu pour amener 22 heures de son ?
Je trimballais absolument tous mes disques. TOUS. Si j’avais 3 000 plaques, 3 000 plaques me suivaient en soirée. J’utilisais les milk crates (caisses destinées à la livraison de lait, ndlr) et je les chargeais dans un taxi. Pour une teuf comme ça, cela représente environ 7 caisses, voire plus. Tu t’imagines ? Je n’avais pas nécessairement besoin d’autant mais c’était ma façon de faire. Il fallait amener tous mes disques, on ne sait jamais…
Lorsqu’on lit les témoignages de l’époque, on comprend qu’il était courant de jouer 10 fois le même track dans la même soirée. Je pense notamment à Ron Trent qui avait joué une quinzaine de fois la démo d’Acid Tracks de Phuture, ce qui est impensable aujourd’hui…
C’était ce que l’on appelait « to break a record », en faire un tube. Il faut bien comprendre qu’au départ, les DJ’s jouaient toute la nuit, 7 à 10 heures, voire plus comme je l’expliquais plus tôt. Quand tu avais un nouveau disque, tu devais en faire un tube. De toute évidence, lorsque tu es DJ, tu connais la bonne musique. Tu vas chez le disquaire, tu achètes des disques et tu les joues toute la nuit. Lorsque tu joues un disque pour la première fois, personne ne fait gaffe. Joue-le une nouvelle fois, les gens commenceront à danser. La troisième fois que tu le joues, encore plus de monde danse. A la fin de la soirée, des gens viendront même te demander de le jouer une énième fois. La semaine suivante, tu retournes dans le club et on attendra de toi que tu le joues. C’était le cycle classique. Je développais mes propres armes et je faisais beaucoup d’edits. Des potes m’avaient ramené des disques d’Europe vers 1983 si ma mémoire est encore bonne. Alors que je jouais avec un ami, je prends un disque allemand inconnu et je le mets sur la platine. Là, il devient fou : c’est quoi ce truc hallucinant ? Bien sûr, j’étais le seul à l’avoir donc le public a réagi de la même manière. C’est ainsi que chaque artiste pouvait développer sa propre patte. De nos jours, si tu as 3 DJ’s qui jouent, tu ne peux pas réellement créer de tube de cette manière car tu n’as plus le contrôle de la soirée. Quand tu joues plusieurs heures, tu peux jouer le même disque plusieurs fois car tu es le warm-up mais aussi le peak-time et le closing. Aujourd’hui, tu te pointes dans un club en début de soirée, tu peux avoir un mec qui tabasse et qui n’a rien à foutre des DJs qui vont suivre. Tu ne peux pas créer d’atmosphère de cette façon et envoûter le public.
How would you feel? – David Morales
Il y a cette histoire assez drôle, où, dans un festival, tu étais choqué quand on t’a dit que tu devais mixer une heure, et pas plus.
Il me semble que c’était à Miami avec Pete Tong. C’est la première fois que j’ai joué un set aussi court, et je n’avais pas été prévenu. C’était durant une sorte de festival avec des artistes qui se succédaient toute la journée et toute la nuit. J’avais à peine commencé le warm-up que l’on est venu me dire que mon set était terminé. J’étais littéralement choqué, je ne comprenais pas. Je n’avais encore jamais joué moins d’une nuit entière. J’imagine que beaucoup de DJ’s de nos jours refusent jouer plus de 2 heures, d’ailleurs.
Comment appréhendes-tu cette mutation ?
Si c’est un bon club et que les clients aiment le son, je peux jouer 10 heures, rien à foutre. Je ne facture pas à l’heure, bien que beaucoup de DJ’s le fassent. Quand des DJ’s qui font mon warm-up me demandent ce que je vais jouer pour s’adapter, je leur réponds juste d’être eux-mêmes. Fais ton truc, c’est mon métier, donc si tu joues les morceaux du moment, je serais capable de jouer autre chose. A l’époque, un DJ se devait d’avoir les meilleurs sons. Maintenant, tu en as un paquet qui n’ont aucune éducation, ils se font un fric monstre mais ils ne connaissent rien à la musique. Je peux télécharger les tops 10, les jouer sur mon ordinateur et c’est bouclé. Où est la différence ? Je me demande comment se sentent ces gens après leurs sets : accomplis ? J’aime faire un bon mix que je ne ferais plus jamais. Je comprends totalement que l’on prépare son set mais quand on le fait, on perd la spontanéité, et ça se ressent.
De nos jours, il y a beaucoup plus de sorties, c’est peut-être plus dur pour un DJ de choisir les bons disques ?
On attend d’eux qu’ils soient un filtre, maintenant plus que jamais. Tout ça, c’est uniquement de la data. La culture a évolué, bien entendu. Tu te dois d’être plus spécial et développer ton propre son. Avant, ce qui te rendait spécial, c’était d’être de New York car c’était l’endroit où tu pouvais acheter cette musique. Avec Internet, tu y as accès de partout. Tout le monde peut aller sur Beatport, donc où est la différence ? C’est pourquoi il faut s’écouter et montrer sa personnalité. Beaucoup de DJ’s pallient ce problème en créant leurs propres morceaux.
À ce propos, tu as commencé à faire de la musique après avoir appris à mixer. Comment se sont passés tes débuts de producteur ?
J’ai commencé avec les edits. Le premier disque que j’ai sorti était constitué uniquement d’edits. Après, je suis passé à l’étape du remix. À ce moment-là, il n’y avait aucune possibilité d’automatiser la production, donc tout était spontané. Tout le monde voulait son propre remix : des artistes et labels venaient me voir et me demandaient 10 remix (club mix, dub mix, radio mix…). Je devais écouter tous les morceaux avec une machine et faire mes cuts sur l’autre. Ensuite, j’ai eu l’occasion d’aller dans un vrai studio. Les types avaient des claviers, samplers et boîtes à rythme. Ce fut mon entrée dans le monde de la production. Je ne l’avais pas vraiment planifié et je ne me suis jamais considéré comme un producteur à proprement parler. En revanche, je suis DJ, c’est un fait, je suis un professionnel « in every sense of the fucking word ».
C’est comme cela que tu as remixé des pop stars comme Madonna, Jamiroquai, etc. ?
C’est arrivé plus tard, mon premier remix date de 1986, mon premier disque de 1987. Ensuite, j’ai remixé Withney Houston. J’ai rencontré tous les artistes que j’ai remixé sauf Michael Jackson, même si j’ai rencontré Janet Jackson. Je viens d’un autre monde. Je suis très heureux de prendre encore part à cette culture à mon âge. J’ai vu ses balbutiements et ce que c’est devenu aujourd’hui, le mythe du DJ superstar. D’ailleurs, l’autre soir, je matais La Nuit au musée avec Ben Stiller. Son fils lui annonce qu’il veut être DJ et jouer à Ibiza. Dans un autre film dont j’ai oublié le nom, pareil. Au même moment, j’ai vu un type poster une photo de moi sur Twitter jouant au Space Ibiza en 1984. Le DJ booth était derrière le bar. Le DJ était quasiment caché, un employé lambda. Avec la technologie, il est devenu cette superstar, un « Plastic DJ », qui joue un morceau, puis un autre sans savoir ce qu’il fait. Quand je mixe, j’amène ma propre table de mixage et mon technicien me suit partout, le son a beaucoup trop d’importance.
So emotional – Whitney Houston remix
Parlons un peu du Stereo Club, la boîte que tu possédais à Montréal.
Ce club, c’était une folie… Au départ, j’y jouais chaque dernier samedi du mois, c’était déjà dingue. C’était ma chambre, mon jouet. J’avais mis un sound-system monstrueux. Le meilleur au monde. J’ai mis toute ma thune là-dedans ! Un gars était payé pour venir vérifier chaque mois que tout était bien réglé. Le DJ booth était un club à lui seul. Je vis de ma musique donc je n’avais pas besoin de faire de l’argent via mon club. Je ne gérais pas ce club comme un investissement, le but était juste d’arriver à l’équilibre. C’était une vraie expérience et c’est d’ailleurs encore ouvert. Quand j’en ai fait l’acquisition, c’était un hangar. Maintenant, c’est un bel endroit avec un bon système-son. J’ai créé un monstre. Le public était un mélange entre gays et hétéros. À chaque soirée, il y avait de la déco et du divertissement. Comme je ne dégageais pas de bénéfices, tout le monde disait que j’étais débile. Mais c’est aussi pour cela qu’il y avait de belles fêtes. Encore une fois, je me faisais beaucoup d’argent avec mes disques et je parcourais le monde. Stereo est devenu célèbre grâce à moi. J’ai fait sa réputation et c’est pour cela qu’il existe encore aujourd’hui.
Pourquoi as-tu fait cela à Montréal et pas à New York dont tu es originaire ?
Quand j’ai joué dans ce club pour la première fois, j’ai passé un des meilleurs moments de ma vie de DJ. Le club n’avait pas beaucoup de moyens. J’ai été invité là-bas et le DA se vantait du sound-system. J’ai été impressionné et je lui ai dit. A tel point que je voulais jouer là-bas chaque mois, pour moi, pas pour l’argent. Mon agent et mon manager m’ont haï car c’était un manque à gagner. Je ne jouais nulle part du vendredi au dimanche à chaque fin de mois, sauf là-bas. C’était spécial. Lorsque la possibilité de rachat s’est présentée, j’ai sauté sur l’occasion. Il y a tout un tas de clubs qui ont joué un rôle dans la vie des gens : Paradise, Ministry of Sound… Stereo en fait définitivement partie. Le Jour de l’an, je pouvais dépenser 20 000 dollars seulement pour décorer l’espace. C’était mon club, je voulais en tirer le meilleur. Demande aux gens qui ont connu le lieu ce qu’ils en pensent, ils te diront que c’est le meilleur endroit au monde. Point barre.
Pour avoir arrêté alors ?
Certaines personnes étaient jalouses de tout ce succès et ont mené des tentatives d’intimidation en brûlant le club, des affaires de mafieux. Une triste histoire…
Vis-tu toujours à New York ?
Je partage ma vie entre NY et Amsterdam. De fait, je passe la moitié de mon temps en Europe. J’adore l’Europe. J’ai beaucoup de possibilités pour jouer, encore plus maintenant : je peux jouer aux meilleures soirées avec des budgets restreints. Dans ces soirées-là, les gens kiffent le son et se foutent des noms. Ils veulent juste que la musique suive. Les gros DJ’s jouent dans les énormes clubs mais cela ne veut pas dire qu’ils jouent aux meilleures fêtes, qui n’ont pas toujours les moyens de se les offrir. Si je voyage depuis New York, cela a un coût. Être directement au cœur du sujet me permet de varier les opportunités. Et je ne joue pas tant que ça aux USA. Ils sont trop dans l’EDM, c’est toujours la même chose, rien ne bouge. Les Etats-Unis n’ont jamais été une terre de musique. Je suis heureux qu’il se soit passé quelque chose à l’époque mais les gens ne sont plus éduqués.