Dans le studio de Madben : “Encore une marque française, vous allez penser que je suis chauvin !”

Écrit par Trax Magazine
Photo de couverture : ©Madben
Le 30.03.2018, à 17h51
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Photo de couverture : ©Madben
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A l’occasion de la sortie de son premier album Frequence(s) au début du mois d’avril 2018 sur le label Astropolis, Madben a dégainé l’appareil photo pour nous présenter les éléments-clé de son studio.


C’est du côté de Lille, lorsqu’il y fait ses études, que Benjamin Leclercq – de son vrai nom – découvre la techno dans des warehouses en Belgique. Résonneront longtemps dans sa tête les sons de Jeff Mills, Derrick May, Aux88… L’univers de la Motown devient la principale source d’inspiration du jeune producteur. Depuis le début des années 2010 que Madben conquiert le paysage techno mondial, en passant dans des clubs comme le Kater Blau, le Wilde Renate, le Rex Club… Et en signant des releases sur KMS, le label de Kevin Saunderson, ou Suara, celui de Coyu. Son premier album, Frequence(s), sortira au début du mois d’avril 2018 sur le label Astropolis, du festival qui l’aura accueilli à ses débuts – avec un certain Scan X au mastering de quelques tracks… A cette occasion, il nous présente ses machines et son studio, qui lui ont notamment permis de réaliser une partie de cet album.

Enceintes de monitoring Prosodia Bora

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Voilà 6 mois que j’ai investi dans un système son un peu plus haut de gamme pour mon studio, en remplacement des Adam que j’utilisais jusque là. Depuis l’installation de ces nouvelles enceintes de monitoring, je redécouvre la façon dont sonnent mes synthés ou encore la spatialisation des différents éléments dans la stéréo ! On produit quand même de super enceintes en France, la preuve avec ces petites Bora coaxiales de 5 pouces, qui sont tout simplement bluffantes. Pour le kiff ultime, je viens de les coupler à un sub Sirocco de la même marque… j’ai maintenant l’impression de composer avec le son d’un club… mais avec une restitution parfaite et précise des fréquences sur lesquelles je travaille lorsque je triture mes synthés/boites à rythmes/effets.

Synthétiseur Ambika, Mutable Instruments

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Encore du Français, vous allez penser que je suis chauvin ! Super connu dans le monde du modulaire, Mutable Instruments c’est aussi et surtout pour moi ce synthé polyphonique en mode « Do it yourself » (DIY) qui sonne méchamment bien. Les possibilités de modulations sont infinies, le grain particulier. C’est un peu une usine à gaz avec ses 12 oscillateurs que tu peux faire jouer simultanément (et quasiment autant de formes d’ondes par oscillateur), mais personnellement je l’adore. Vous pouvez l’entendre sur plusieurs de mes morceaux, par exemple le thème mélodique de « Into the woods », ou encore dans le remix que j’ai fait pour Vince Watson l’année dernière.

Drum machine Analog Rytm, Elektron

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C’est la seule et unique drum machine hardware que j’utilise en studio. J’adore son workflow, la possibilité de faire du layering entre la partie sample et la partie purement analogique de cette machine, et je kiffe également le plugin overbridge qui est très pratique en studio. C’est une machine simple, efficace et très intuitive. Elle a sa propre « couleur » qui est beaucoup utilisée dans toute la techno dite “actuelle”… Mais elle peut vite sonner différemment pour peu que vous uploadiez vos propres banques de samples de boites à rythmes, ou encore que vous l’agrémentiez des pack disponibles sur le site d’Elektron. Bref, pour moi c’est un must have. Je l’utilise aussi pas mal en la faisant passer dans mon Analog Heat pour créer des parties rythmiques distordues et bien pêchues.

Console Venice F24, Midas

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Cette console est super pratique pour plugger tous mes synthés en studio, elle est couplée à une interface audio RME et c’est pour moi la chaine idéale en amont de mes enceintes de monitoring. Depuis deux ans, j’ai investi une bonne partie de mes cachets dans des machines et j’ai vraiment pris gout au fait de pouvoir les mixer et réaliser une première égalisation via cette console, avant de faire mes enregistrements dans le logiciel Ableton. Bref, c’est un outil réellement indispensable quand ton studio commence à se remplir de machines. Et gros bonus, ça t’ouvre les portes d’un workflow auquel tu deviens vite addict.

Synthétiseur modulaire Phenol, Killpatrick Audio

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Pour le moment, je n’ai jamais (ou alors très peu) franchi le cap d’investir dans des synthés modulaires au format Eurorack. Par contre, j’ai suivi le développement de ce synthé modulaire et j’ai vite craqué lorsqu’il est sorti. Avec ses deux oscillos, ses deux filtres, les possibilités de FM et une architecture de travail qui lui est vraiment propre… J’adore faire des patchs avec ses cables banane multicolores. Le principal reste le son qui en sort : il a un timbre bien particulier, il peut rapidement sonner bien « débile » et il est super polyvalent. Je l’ai utilisé dans plusieurs de mes derniers tracks, comme « In depth » ou « Momentum », sortis l’année dernière sur le label allemand Off Recordings, ou encore plus récemment sur le morceau « The drum beast » sorti sur le VA du label parisien Péché Mignon.

Filtre DIY

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Alors ça, c’est un filtre stéréo DIY qui envoie du bois ! Au passage big up à mon pote Raphaël qui a totalement conçu le design du boitier et avec qui j’ai conçu l’architecture de ce filtre en fonction de ce que je recherchais l’année dernière… Avant qu’il ne le monte entièrement! Pour faire simple, c’est un gros filtre au format Eurorack sur une base de Cinnamon de chez Bastl instruments. J’adore le mettre en insert dans les pistes de la console Midas, ou simplement le mettre directement en sortie d’un synthé. Il a son grain, il est agressif et super pêchu… Petit bonus, ce boitier a aussi une option avec un bouton switch qui permet l’utilisation d’une spring reverb hardware.

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