Croatie : retour sur les adieux touchants du festival Dimensions à son spot légendaire

Écrit par Léna Baux
Photo de couverture : ©Callum Chaplin
Le 27.09.2019, à 14h04
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©Callum Chaplin
Écrit par Léna Baux
Photo de couverture : ©Callum Chaplin
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Du 27 août au 3 septembre se tenait la dernière danse du Dimensions festival au cœur de son bien aimé fort Punta Christo, à Pula. Une semaine entre house et techno, sous le soleil brulant de la Croatie. Après sept années de bons et loyaux services, l’équipe du Dimensions donnait cet été leur maximum pour faire de ces derniers instants, un épisode mémorable pour leur public.

Pour la huitième année consécutive, le Dimensions festival revenait en cette fin d’été à Pula, au cœur de la fabuleuse péninsule d’Istrie. Pour les initiés, cette semaine sur les côtes croates fut riche en émotion. De fait, en ces derniers jours d’août, le Dimensions marquait non seulement la fin de la saison estivale, mais également la fin d’une belle aventure. « Cette édition à une saveur toute particulière », regrettaient déjà certains, aux quatre coins du festival. Comme si la nostalgie de toutes ces années, était d’ores et déjà omniprésente, à peine cette ultime édition entamée. Pour des raisons laissées – délibérément ou non – obscures, le Dimensions tirait cet été sa révérence, à son mythique spot d’accueil que fut le fort Punta Christo.

Un panorama hors du commun

La fête prenait d’abord place – comme à l’accoutumée – sur un bout de plage arborée, au cœur d’un décor entre plage de galets, eau cristalline, palmiers et pins.

La Beach Stage et le Pacino’s bar ouvraient le bal dès midi en bord de mer, laissant libre cours aux envies de chacun – entre baignade, chill et danse – dans l’attente des hostilités nocturnes. Par la suite, les nuits déchaînées emboîtaient le pas aux somptueux couchers de soleil qui surplombaient chaque soir la mer Adriatique. La sériosité des affaires prenaient ainsi place plus haut dans le fort, au sein d’un décor hors du commun accueillant les six autres scènes du festival.

The Clearing, The Garden, The Void, The Moat, The Ballroom et The Subdub Arena : chaque scène était foncièrement différente des autres. Tant au niveau de sa disposition et son décor, qu’au niveau de son équipement sonore, ou encore de son line-up. Tantôt au bout d’un couloir de roches, nichée entre deux immenses falaises (The Moat ), tantôt au cœur d’une tour circulaire en pierre (The Ballroom).

Un système son 100% Void Acoustics pour The Void, ou bien en Sinai Sound System à The Subdub Arena, les équipements sonores présents sur l’ensemble des scènes avaient de quoi laisser sans voix – ou plutôt abasourdis ! « Les systèmes son ont toujours joué un rôle clé au sein de notre festival », explique James, responsable de la presse pour le festival. « Nous sommes très fiers d’offrir le plus haut niveau de son possible sur l’ensemble du site en mettant l’accent sur la clarté et la profondeur et pas seulement sur le volume ». 

Ainsi la diversité visuelle et acoustique offerte par le fort et ses nombreux recoins, conférait à chacune des scènes, une ambiance qui lui était propre.

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©Daisy Denham

Les instants clés de la « dernière danse »

L’épopée croate débutait comme chaque édition par le traditionnel show d’ouverture, en plein cœur de la ville. Les festivaliers empruntaient le « taxi boat » pour rejoindre, de l’autre côté de la rive, le centre ville de Pula et son colossal amphithéâtre romain. Au sein de ce lieu emplit d’histoire, Andersoon Paak et les Free Nationals ont su mettre le feu à une foule aussi bien composée de festivaliers, que de familles entonnant les paroles à tue-tête. L’ambiance était déjà survoltée et Objekt offrait ensuite un show audiovisuel troublant, entre profondeur expérimentale et ondes brutes. Par la suite, Hunee venait clôturer la soirée, répandant une tech-house aux accents jazzy qui apportait alors un vent de fraîcheur sur l’amphithéâtre.

Chaque jour sur la plage, le public s’imprégnait d’ondes house groovies lors notamment d’un second passage de Hunee et de sa vague disco, ou encore avec un premier set de Dan Shake. Les fêtards les plus aventureux – adeptes de soleil écrasant et de sueur humaine – pouvaient également se laisser embarquer à bord de différentes boat parties. Tasha et Skee Mask ont quoi qu’il en soit su faire vibrer les valeureux passagers de la Boat Party Trax, à bord de laquelle régnait une ambiance survoltée, grâce à la qualité de leurs sets.

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©Callum Chaplin

Par la suite, du crépuscule à l’aube, le public déambulait dans l’immense forteresse, passant tout d’abord par The Clearing, où Nina Kraviz entre autres se laissait aller d’une techno brutalement acid à une trance des plus psychédéliques !

Plus tard, le duo Octave One posait une toute autre ambiance avec leurs rythmes house et un déhanché cervical du tonnerre. Un peu plus loin, les ondes verdoyantes de The Garden étaient le théâtre de nombreuses prestations telles que celles de Fumiya Tanaka, Zip ou encore Gilles Peterson en back to back avec Mr.Scruff. Dans l’époustouflante The Moat, certains des artistes les plus énervés défilaient durant la semaine : un deuxième passage dans un autre registre pour miss Kraviz, un set drum’n’bass péchu et surprenant de la part de la grande Helena Hauff, ou encore Blawan qui a – littéralement – fait mordre la poussière aux danseurs en transe du fossé.

Du côté de The Void, Paula Temple suivie de près par la déterminée SPFDJ mettaient tout le monde d’accord parmi les derniers survivants de la soirée. À l’intérieur même du fort dans le donjon, Eliphino et Omar faisaient bouillonner l’intimité de pierres de The Ballroom. Finalement, les tympans les plus aguerris et les sternums les plus accrochés se laissaient tenter par l’assourdissant système son de The Subdub Arena, qui vrombissait sans cesse sous le coup de poignants sets drum’n’bass des nombreux featuring de SP : MC & GQ, parmi lesquels, ceux avec Skeptikal ou encore Om Unit.

©Daisy Denham

« Cette année a été très spéciale, nous avons fait la fête pour la dernière fois au Fort, notre maison »

Une page qui se tourne

Pour la dernière fois, le fort Punta Christo de Pula réunissait mélomanes et artistes du monde entier pour quelques jours entre house, techno, disco, jazz, funk, soul et drum’n’bass. « Cette année a été très spéciale pour nous et notre public, car nous avons fait la fête pour la dernière fois au Fort, notre maison depuis huit ans », témoigne James avec émotion. « Maintenant, il s’agit de garder les choses fraîches » dit-il, « nous partons à la recherche de nouveaux défis, gardez les yeux ouverts ! ».

Début octobre, le festival annonçait sur ses réseaux que sa prochaine édition se déroulerait, du 13 au 18 août, sur non pas un mais trois sites différents, sublimant toujours les merveilles de la côte croate : un amphithéâtre à Sibenik, l’idyllique baie privée du Garden Resort à Tisno, et la mythique discothèque Barbarella…

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