Certains collèges français vont enseigner la production électronique à leurs élèves

Écrit par Célia Laborie
Photo de couverture : ©D.R.
Le 28.01.2020, à 14h13
02 MIN LI-
RE
©D.R.
Écrit par Célia Laborie
Photo de couverture : ©D.R.
0 Partages
Sommes-nous (enfin) prêts à intégrer la musique électronique aux programmes scolaires, de la primaire au lycée ? En 2020, sous l’impulsion de la Sacem, quatre classes de collégiens vont apprendre à produire avec le logiciel Garage Band. L’objectif : booster leur créativité et montrer que la composition est accessible à tous. 

Depuis 2014, les collèges ont déjà banni la flûte des cours de musique. L’étape suivante ? L’arrivée du logiciel Garage Band dès la 5e. Oui, vous avez bien lu. C’est le but du programme d’initiation à la production musicale « Future Songwriting », créé par la Commission européenne (Europe Créative) et mis en place en France par la Sacem. De janvier à mai 2020, les élèves de quatre collèges de toute la France, notamment en zone prioritaire, vont jouer des instruments virtuels sur leur tablette, créer des samples, utiliser des effets vocaux. Plus habitués à chanter des chansons, les adolescents vont pour la toute première fois créer un “track” de A à Z et s’initier aux règles de la composition musicale. 

Leurs enseignants, accompagnés par des musiciens professionnels, appliquent une méthode d’apprentissage pensée par des artistes finlandais : l’école INTO, censée promouvoir l’égalité entre les élèves. « Grâce au numérique, les barrières techniques se lèvent. Pour les ados d’un collège REP+ comme le mien, c’est hyper valorisant de créer un morceau qui sonne bien, même sans avoir appris le solfège », argue Nathalie Hammond, professeure de musique au collège Rosa Parks de Roubaix. Après cinq sessions d’ateliers, les producteurs en herbe présenteront leurs œuvres lors d’une grande soirée-concert à Paris au mois de mai. 

En France comme dans toute l’Europe, certains collèges et lycées s’ouvrent progressivement aux musiques électroniques, sous l’impulsion de certains professeurs passionnés ou grâce au programme « Fabrique Électro », lancé en 2018 par la Sacem. « Les instruments électroniques existent depuis les années 1950, il était temps de leur faire une place dans l’éducation », se félicite l’artiste finlandais Kari Saarilahti, co-créateur de la méthode INTO. « Dans le fond, ce n’est pas l’outil qui compte, mais la créativité. À ses débuts au XVIIIe siècle, le piano était considéré comme un instrument ultra moderne, et certains compositeurs considéraient que l’utiliser, c’était tricher. Heureusement que les mentalités évoluent ». Dès 2021, le programme « Future Songwriting » pourrait s’étendre à de nombreuses écoles, collèges et lycées supplémentaires en France. 

0 Partages

Newsletter

Les actus à ne pas manquer toutes les semaines dans votre boîte mail

article suivant