À quel moment de sa carrière un artiste a-t-il besoin d’un manager ?
Cette envie doit venir de l’artiste lui-même, par exemple au moment où il est approché par un producteur ou un label et qu’il ne sait pas comment faire la part des choses. Il faut qu’il ait mûri et solidifié son projet, et qu’il ait formulé l’envie d’y consacrer sa vie.
Le plus souvent, est-ce les artistes qui viennent à vous, où bien c’est le manager qui fait le premier pas ?
On reçoit des centaines de mails, et on les lit tous parce qu’on ne peut pas se permettre de passer à côté d’un talent. Mais très peu de ces demandes aboutissent. Dans de nombreux cas, c’est moi qui vais contacter des artistes quand j’ai un coup de cœur en me baladant sur YouTube, SoundCloud ou Spotify. Hors période Covid, la rencontre se fait aussi beaucoup par bouche à oreille, d’où l’importance d’entretenir son réseau !
Si on veut entrer en contact avec un manager, comment faut-il se présenter ?
Les artistes m’envoient des démos par mail, et de plus en plus par Instagram, c’est très bien aussi ! Il n’est pas nécessaire d’avoir des produits tout à fait finis à disposition, des maquettes peuvent convenir. L’important, c’est que je perçoive la personnalité des artistes. À ce titre, j’aime beaucoup quand ils viennent me voir avec une histoire à me raconter, une spécificité à faire valoir. Ça marchera mieux que des mails un peu bateau et strictement professionnels, dans lesquels on a du mal à s’approprier le vécu d’un musicien.
Le manager, c’est le tampon entre l’artiste et son environnement extérieur.
Edouard Langé
Directeur artistique, conseiller en image, comptable et même parfois psychologue… On dit des managers qu’ils ont beaucoup de casquettes. Finalement, que doit-on attendre d’eux et où s’arrêtent leurs missions ?
Le rôle du manager évolue au cours de la carrière d’un artiste. La base, c’est la gestion de sa carrière. En collaboration avec l’artiste, on voit quels sont ses objectifs et on établit une stratégie en termes d’image, de direction artistique, de musique. Au début, le manager fait tout : la gestion administrative, les liens avec la presse, la gestion des tournées, la négociation des contrats… Et au fur et à mesure que le projet musical se développe, on peut commencer à déléguer le travail en s’entourant de partenaires pour nous aider à pousser le projet : un label, un producteur, un distributeur, un attaché de presse, un booker, un tourneur… Au milieu de tout ça, il y a le manager, qui reste le tampon entre l’artiste et son environnement extérieur.
Sur quels critères un artiste doit-il choisir son manager ?
Beaucoup de choses se jouent à la première rencontre : il faut que le manager comprenne l’intention de l’artiste et ne surtout pas s’arrêter à l’aspect business. C’est aussi bien sûr important qu’il connaisse les rouages de l’industrie, qu’il ait un bon réseau et une culture musicale en commun avec l’artiste qu’il souhaite manager. En clair, il faut qu’il lui inspire une totale confiance pour l’aider à développer son projet tout en respectant sa vision.
Des ruptures avec un manager, ça arrive, non ?
Bien sûr, et il faut savoir l’accepter quand c’est nécessaire. Quand on voit qu’un artiste veut évoluer dans une scène qu’on ne connaît pas, ou quand la relation de confiance ne fonctionne plus, mieux vaut lui en parler. Et quand c’est nécessaire, l’aider à trouver le manager qui lui conviendra à l’avenir.
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