Comment le festival Démon d’Or fait danser 10000 personnes en pleine nature chaque année

Écrit par Théodore Hervieux
Le 09.06.2016, à 15h09
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Écrit par Théodore Hervieux
Avec une vue sur toute la vallée de l’Ain, en haut des Monts d’Or à 20 minutes seulement de Lyon, le festival du Démon d’Or offre à ses participants un cadre “cool et idyllique” perdu au milieu de nulle part. Du 24 au 26 juin, les festivaliers se partageront chaque soir cinq scènes (cinq !), où se côtoieront bass music, dub, transe, et musique déjantée du Camion Bazar. Gaël, directeur du festival, éclaire notre lanterne.


Année après année, force est de constater que le pari jugé au départ un peu fou est remporté haut la main. Pour cette 12ème édition, le rassemblement de près de 10000 personnes qui se dresse sur le massif des Monts d’Or, à 20 minutes à peine de Lyon, intrigue, tant il reste fidèle à l’esprit qui a contribué à son succès. S’il ne fallait retenir que deux mots, ce serait “convivial et festif”, lâche Gaël Michel, directeur du Démon d’Or, joint par téléphone. La clé du succès ?

Demon d'or

“Le Démon d’Or, ce n’est pas un festoche avec une grosse scène et toutes les têtes d’affiche d’un côté, et une plus petite de l’autre”, explique Gaël. “Avec près de 10000 personnes attendues – 5000 par soirée -, on est sur un type de jauge qui rassemble parfois tout sur une seule et unique scène. Nous, on a choisi d’en faire cinq : une scène électro, une qui accueille les grosses formations, une scène dub, une autre trance, et enfin une dernière un peu plus drôle où sera posté le Camion Bazar, aux côtés d’une friperie Emmaüs où les gens pourront se déguiser !”

Friperie Emmaüs
Des festivaliers prenant la pose à la friperie Emmaüs.

Un festival qui joue la carte du multiculturalisme ? “On ne veut pas être un festival estampillé techno, on n’a en tout cas pas de scène dédiée. Je préfère dire que le Démon d’Or est pluridisciplinaire et éclectique dans sa programmation, et qu’on essaye de continuer dans cette voie-là. Il y a même eu des années où on n’hésitait pas à booker le compositeur Goran Bregović, à côté de musiques du monde, de soul… Cette année, on a quand même essayé de plus recentrer notre programmation, et d’ajouter une scène trance qu’on nous demandait depuis plusieurs années.”

“Toutes les scènes tournent en même temps, et on essaye de faire vraiment attention aux esthétiques pour éviter qu’une même personne se retrouve à hésiter entre trois groupes au même moment”, veut rassurer Gaël.

Demon d'or

Une scène supplémentaire, baptisée “l’out festival”, gratuite pendant une partie du week-end, a même été prévue par les organisateurs pour permettre aux participants de décoller et d’atterrir en douceur : “Le festival joue de 20h à 5h. Cette scène, située à côté du camping, propose de la musique et des animations sans interruption. Elle fait office de coin chill out entre 4h et 8h pour que les festivaliers trop excités pour aller dormir puissent redescendre en douceur sur de la musique ambient, pour qu’ils soient en forme pour le lendemain.” “Bref, on essaye d’accompagner le public de A à Z”, ajoute Gaël, un air paternel dans la voix.

Demon d'or
Le camping, en pleine nature.

“Les gens paient une expérience plus qu’une programmation”

“On essaie vraiment de travailler les scénographies et la décoration, pour faire en sorte que le festival ait vraiment une âme”, appuie Gaël. “On travaille essentiellement avec des palettes, pour garder ce côté bois et cet esprit naturel, et que ça ne revienne pas trop cher. On cherche à ce que les gens s’offrent une expérience plus qu’une programmation. C’est d’ailleurs ce qu’on propose depuis plusieurs années : on vend des pass ‘aveugle’, moins chers évidemment, où n’on annonce pas le line-up. Cette année, 800 sont partis, ce qui représente une part non négligeable du public”.

Demon d'or
La scénographie repose presque exclusivement sur des palettes en bois.

Pour conclure, le boss du Démon d’Or tient à insister sur le fait qu’un festival “est avant tout un lieu de rencontre, où les gens doivent se sentir à l’aise”. “On ne peut pas vraiment se comparer à ça, mais si on devait choisir une idéologie festivalière proche de la nôtre, ce serait le Boomtown en Angleterre, tant sur le plan scénographique que sur celui de l’ambiance.” Pour finir de se laisser convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil au teaser et à l’affiche…

Pour les billets, c’est par ici.

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