Difficile d’imaginer la Philharmonie de Paris résonnant entièrement au son des musiques électroniques. Pourtant, 2019 verra les murs de l’institution mythique trembler sous les beats et les synthés sophistiqués. En cause, la programmation du festival Days Off, qui investit le bâtiment parisien du 4 au 13 juillet prochain.
Habituellement caractérisée par une tendance pop-rock, elle invite cette fois-ci les de grands représentants de la scène électro tout en conservant le savant mélange d’élitisme et d’accessibilité qui lui est propre. Du légendaire quatuor allemand Kraftwerk à la diva française de la techno Chloé, en passant par le DJ berlinois Apparat et le créateur minimaliste Pantha du Prince, le line-up semble marquer un véritable tournant musical pour le festival.
Une tendance forte, qui trouve son écho dans l’exposition Electro, organisée à la Philharmonie depuis le 9 avril dernier. « À chaque fois que l’on organise une exposition, on essaie de présenter des manifestations qui tournent autour de leur thème principal. C’était donc une bonne occasion de célébrer les musiques électroniques », explique Vincent Anglade, auteur de la programmation du festival et responsable des musiques actuelles à la Philharmonie. Inviter Laurent Garnier, l’un des principaux contributeurs de l’exposition, à se produire sur le toit du bâtiment était donc inévitable. « On voulait absolument incarner sa présence à la Philharmonie en live », avoue le programmateur.
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Si les musiques électroniques sont au coeur de la programmation cette année, le line-up se veut tout de même variée. Ainsi, Charlotte Gainsbourg se dispute le haut de l’affiche avec Thom Yorke, leader du groupe Radiohead, suivie par le chanteur aux inspirations punk Miles Kane. À priori, rien ne semble donc relier ces noms aux artistes électro, avec qui ils partageront pourtant la scène. Mais pour Vincent Anglade, cette diversité repose sur un simple objectif: mettre en avant les meilleurs représentants des musiques actuelles. « S’il y a une différence esthétique entre les artistes programmés, ils font tous partie de ceux qui font avancer les musiques d’aujourd’hui », explique-t-il.
Derrière ce fil rouge audacieux, les organisateurs visent surtout à conquérir les amateurs de musiques électroniques, non-habitués des lieux. « L’idée est d’amener ce public dans une institution où il n’a pas nécessairement l’habitude d’aller », affirme Vincent Anglade, « mais aussi de l’ouvrir à d’autres styles musicaux ». Une flopée de festivaliers séduits par la notoriété des artistes qui devrait, selon le programmateur, se mêler à ceux attirés par l’aura de la Philharmonie.
Cette année, les musiques électroniques constituent donc un nouvel ingrédient dans la recette du succès du festival Days Off. Mais à y regarder de plus près, le virage semble déjà être amorcé depuis plusieurs années. Après le set audacieux Todd Terje en 2015, c’est en effet l’artiste hybride Flavien Berger qui a enflammé le toit du bâtiment lors de la dernière édition.
Et pour la suite ? « On ne sait jamais de quoi l’avenir est fait. La programmation dépendra de quoi est faite l’actualité musicale, quels sont les artistes en tournée et les tendances esthétiques musicales », annonce Vincent Anglade. Les prochaines éditions révèleront donc si les musiques électroniques ont véritablement acquis leur place au sein de la Philharmonie de Paris.
Toutes les informations et les évènements du festival sont à retrouver sur la page Facebook de Days Off.