24 mars 2017, 10h58. Le crew de 100 000 chineurs répartis dans toute la France mettait en ligne sa cagnotte « La Chinerie Festival », espérant réunir 50 000 euros. Christophe Proust, l’une des voix de La Chinerie, « parfois porte-parole, parfois évangéliste, parfois régisseur » comme il se présente, se rappelle des prémices de cette campagne : « On y croyait à fond dès le départ, et les premiers retours étaient très encourageants. » L’enthousiasme allait vite laisser place au doute.
« Nous ne le savions pas, mais une campagne standard de crowdfunding prend la forme d’un U. C’est-à-dire que le lancement est souvent bon, le milieu creux, et tout repart en trombe à la fin », explique Christophe. Après quelques semaines, la bande de diggers avait levé un montant de 10 000 euros, soit 20 % de la somme finale. « Nous étions dans la moyenne, mais le U s’est rapidement creusé. »
Pendant une longue période, les dons n’affluent plus, les contributeurs se font plus rares. Le moral des troupes s’affaisse : « Nous étions plusieurs à penser que ça allait foirer », ressasse Christophe Proust. Les membres de La Chinerie se remobilisent rapidement.
« Toute l’équipe en charge des réseaux sociaux s’est démenée et a fait un travail monstre. Ils sont sans cesse partis au contact des communautés Facebook, les démarchant sans cesse, faisant preuve de toujours plus d’inventivité. On a fait le maximum pour avoir des relais des influenceurs, des artistes, des collectifs de musique… »
Malgré tous ces efforts, à trois jours de la clôture de la cagnotte, les fonds s’élevaient à un peu plus de 31 000 euros, soit 63 % de l’objectif. La Chinerie était encore loin du compte. Mais tout a basculé dans la journée du 4 mai : « Quand j’y repense, je ne trouve toujours pas d’explication, cette journée était dingue ! En l’espace de 24 heures, de nouveaux contributeurs ont versé 22 545 euros ! Cette somme représente quasiment la moitié de la cagnotte ! Je comprends pourquoi on parle de U maintenant. Même si les gens sont au courant, ils décident de participer au dernier au moment. »
Le vendredi 5 mai, à minuit, l’objectif était atteint. Le collectif aura réuni 63 447 euros en 42 jours, grâce à 1 840 « Kissbankers ». Le festival est sur les bons rails.
Un festival collaboratif
Le festival de La Chinerie est entièrement organisé à distance, via Internet, réunissant des participants répartis aux quatre coins de la France et de l’Europe. Les contributeurs pourront donc participer à la programmation de chaque scène du festival – qui devrait brasser de nombreux styles musicaux – en fonction de listes que la communauté a déjà établies.
Les membres pourront aussi voter sur les activités alternatives aux concerts et DJ sets. Parmi les propositions, des séances d’hypnose, des cours de production animés par les DJ’s du festival, une brocante de vinyles, des conférences, des jeux (baby-foot, volley-ball…).