L’institut de neuro-ingénierie de l’Université de Technologie de Graz, en Autriche, a axé ses recherches sur la composition musicale par le moyen du BIC. Cette technologie repose sur la captation d’ondes cérébrales en réaction à des stimuli extérieurs, avec un délai de 300 millisecondes. Un dispositif qui a été testé sur plusieurs musiciens et a donné des résultats très encourageants.
Le groupe de recherche a invité des musiciens amateurs et professionnels à expérimenter le BIC. Les sujets ont dû s’entraîner à l’avance pour se familiariser avec le dispositif : sur un écran, des lignes regroupent des possibilités de rythmes, de hauteur, etc. Elles sont éclairées successivement par un flash, et le participant doit se concentrer sur l’élément qu’il a choisi afin que sa réponse au stimulus soit captée par le BIC au moyen de capteurs disposés sur la tête, et transmise au logiciel de composition. Un processus assez facile à comprendre, mais qui manque (on s’en doutait) de spontanéité.
Entre les novices et les compositeurs professionnels, un écart se creuse, signe que l’entraînement et la concentration entraînent de meilleurs résultats. Les premiers ont en moyenne eu 88% d’adéquation dans la dictée musicale (du morceau Alouette), et 76,5% pour la composition. Les seconds approchaient pour leur part les 90-100% pour les deux exercices.
L’application de la technologie BIC, qui existe depuis plus de 20 ans, offre des perspectives encourageants pour les personnes souffrant de handicap, afin qu’elles puissent exprimer leur créativité. Par le passé, d’autres chercheurs avaient déjà développé le brain-painting (peinture avec le cerveau), ou encore la possibilité d’épeler des mots et donc communiquer sans parler ni écrire. Avec un peu d’imagination, l’on peut cependant déjà entrevoir les possibilités créatives pour tous les musiciens, sitôt que l’interface aura gagné en flexibilité et permettra de composer de manière plus instinctive.
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Pour creuser le sujet, on peut se rendre ici pour lire le rapport de l’université de technologie de Graz, et ici pour en apprendre plus sur la technologie BIC.