Rone a composé la B.O d’un nouveau film retraçant l’histoire d’un DJ : “La Nuit venue”

Écrit par Jean Gueguen
Photo de couverture : ©Nico Pulcrano
Le 04.02.2020, à 11h26
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©Nico Pulcrano
Écrit par Jean Gueguen
Photo de couverture : ©Nico Pulcrano
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Artiste touche-à-tout, Rone débarque au cinéma  le 1er avril prochain en signant la musique de La Nuit venue, premier long-métrage de Frédéric Farucci centré sur la figure d’un DJ et musicien chinois immigré clandestinement à Paris. Les fans du musicien ne seront pas étonnés d’apprendre que sa bande originale a déjà été primée au Festival International du Film de Saint-Jean-De-Luz et au Festival de La Baule.

« Ça faisait longtemps que j’avais envie de travailler sur un long-métrage. J’ai reçu beaucoup de propositions de scénarios, mais celui-ci est le premier à m’avoir vraiment parlé dès la lecture ». C’est ainsi que Rone débute le récit de cette nouvelle aventure artistique : composer pour le cinéma. Car si le musicien français a déjà composé la musique de plusieurs court-métrages, le format long est une première pour lui. C’est aussi le cas du réalisateur Frédéric Farucci, dont La Nuit venue sortira en salle le 1er avril prochain. Le film raconte l’histoire de Jin (joué par le comédien amateur Guang Huo), un ancien DJ et producteur chinois immigré clandestinement à Paris et forcé à travailler de longues heures comme chauffeur de VTC pour rembourser une dette à la mafia chinoise. « Ma productrice et moi étions à mille lieues de penser qu’il accepterait de composer la musique du film, et pourtant… Quand on a commencé à travailler ensemble, on était comme deux gamins émerveillés », se rappelle ce dernier. 

« Ce qui m’attirait chez Rone, c’est son talent de mélodiste, sa musique suscite des images, elles est cinématographique en soi », explique-t-il. Outre ce goût pour l’œuvre de Rone, dont certains morceaux existants essaiment le film, le réalisateur évoque encore les références de Vangelis, Chassol, ou Nicolas Jaar, et une autre référence qu’il partageait avec Rone, le film franco-taïwanais Millenium Mambo (2001). Le musicien se voit offrir un vaste champ d’expression, puisqu’il compose à la fois les thèmes principaux du film et la musique produite par le personnage de Jin, et sur un équipement rudimentaire dans un souci de réalisme. Une scène du film a même été tournée pendant un vrai concert de Rone, alors que résonnait le fameux morceaux “Parade”.

Qu’est-ce qui dans ce scénario a pu attirer tout particulièrement l’enthousiasme du musicien ? Lui dont l’univers pourrait faire la texture de bien des films de science-fiction ? Sans doute le fait que la musique y joue une sorte de troisième personnage dont il serait l’acteur invisible. Parlant mal le français, c’est par la musique, celle qu’il écoute dans le VTC qu’il conduit, ou qu’il compose sur un matériel rudimentaire, que Jin se lie aux autres, et notamment à Noémie (Camélia Jordana), strip-teaseuse, oiseau de nuit et produit de la mondialisation elle aussi. Se reconnaissant grand timide, Rone se serait-il en partie identifié à cet individu dont le meilleur moyen d’expression est la musique ? Ou bien a-t-il ressenti de l’empathie pour ce personnage d’immigré musicien électronique, figure d’une postmodernité complexe que Frédéric Farucci a souhaité pour rompre avec le cliché ethno-centriste du choc des civilisations et aborder la pauper-uberisation de nos sociétés ? Ou peut-être plus simplement s’est-il laissé happer par ce film noir et la rêverie nocturne urbaine évoquée par le scénario de La Nuit venue, au titre si suggestif :

« J’ai très longtemps été insomniaque, j’avais beaucoup de mal avec l’idée de me “coucher” et c’est la nuit venue que je composais mes premiers morceaux dans une petite chambre sous les toits de Paris. C’est la première chose que m’évoque cette expression : le calme, propice à la création, à la réflexion, à la méditation… Bien loin du brouhaha et du stress de la journée! ‘La nuit venue on y verra plus clair’ comme disait Topor. Mais la nuit est propice aussi aux rencontres bien sûr, à la fête et aux excès… aux expériences. La nuit venue on vit très fort quoi ! »

La Nuit Venue de Frédéric Farrucci sera projetée en salles à partir du 1er avril 2020.

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