Charge de la police contre les ravers à Nantes : un syndicat dénonce “un ordre aberrant”

Écrit par Gil Colinmaire
Photo de couverture : ©D.R.
Le 25.06.2019, à 12h02
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Écrit par Gil Colinmaire
Photo de couverture : ©D.R.
Après l’intervention des forces de l’ordre à la Fête de la musique à Nantes, qui a conduit à la chute de 14 personnes dans la Loire, et la disparition d’un autre individu, le syndicat de police Unité SGP a transmis un communiqué accablant à Ouest France et Trax Magazine, concernant ce qu’il considère comme une opération « aberrante ».


Suite à l’intervention de la police à la Fête de la musique, sur le quai Président-Wilson à Nantes, le syndicat de police Unité SGP a envoyé un communiqué au média Ouest France et à Trax Magazine. L’organisme se dit « consterné par l’incident qui s’est déroulé dans le cadre de ce qui était à la base, et aurait dû rester, une fête », remettant en cause la décision d’un chef de service.

Après la décision d’un DJ de continuer à jouer de la musique après 4h du matin – l’horaire limite qui avait été décidé par la préfecture , la police était en effet intervenue, dans la nuit du 21 au 22 juin, pour stopper la fête. Si les circonstances des échauffourées qui ont suivi restent floues, celles-ci ont provoqué la chute de 14 personnes dans la Loire et la disparition d’un individu dénommé Steve Caniço.

Dans son communiqué, le syndicat explique pourquoi l’intervention demandée par le chef de service constituait, pour lui, une aberration : « Il y avait déjà une compagnie de CRS sur Nantes ce soir là, mais il décide d’intervenir avec seulement une quinzaine de policiers sans attendre les renforts… Intervenir sans tenir compte du rapport de force, à 15 contre plusieurs milliers de personnes, qui a 4h30 du matin sont forcément dans un état éthylique et/ou stup avancé, dans l’incapacité de raisonner ou comprendre l’intervention de la police un soir de fête de la musique : c’était la confrontation assurée. »

Unité SGP Police parle ainsi d’une « faute grave de discernement », à un endroit « par définition ou il ne faut pas charger ». Une faute qui selon eux, mettait à la fois les usagers et leurs collègues en danger. Autre argument du syndicat à l’encontre de cette intervention : le fait que « cette fête techno ait lieu tous les ans au même endroit » et qu’il n’y avait ainsi « pas matière à exercer ce type d’intervention à ce moment-là ». « Sauf une fois que les collègues, pris à partie et débordés par le sous-nombre, se sont légitimement défendus », nuancent-ils.

Concernant le chef de service, l’organisme précise qu’il n’en serait pas à sa première “bavure” : « Nous avons déjà alerté à plusieurs reprises sur la vision de la sécurité de ce commissaire qui expose régulièrement nos collègues par ses prises de décisions et sa vision exclusivement musclée de la sécurité. »

Hier, Christophe Castaner saisissait l’Inspection Générale de la Police Nationale (IGPN) pour enquêter sur l’implication des forces de l’ordre dans le déroulement des événements.

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