C’est quoi ton blaze ? KOLDE

Écrit par Sylvain Di Cristo
Le 17.09.2015, à 14h08
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Écrit par Sylvain Di Cristo
« Oppressante, entêtante, sourde, puissante », écrivions-nous dans le TRAX#185 à propos de la techno du mystérieux artiste français Kolde. Un nouveau projet sans visage — à l’instar d’Underground Resistance et les débuts de la techno — et aux couleurs froides qui met l’accent sur l’analogique et le modulaire. Il n’en a pas d’avantage pour partir à la recherche de cet artiste en orbite autour de la famille Astropolis (Electric Rescue, Roman Poncet, Manu Le Malin aka The Driver…). À l’occasion de la sortie de son troisième EP le 1er septembre dernier (sur son propre label Kolde Records), le bonhomme a accepté de se dévoiler dans notre série « C’est quoi ton blaze ? ». Et il est bavard !

C’est quoi ton blaze ?

KOLDE ! Pour couper court à toutes blagues aussi nulle que je pourrais faire (j’adore les blagues nulles), je fais de la musique plutôt froide… “Froid”, car ma musique je la veux sans visage, comme au tout début de la techno. La musique et l’art graphique doivent être les éléments principaux. Qui je suis, je m’en fiche, c’est ce que je procure aux autres et ce que je partage qui m’intéresse.

T’es qui en vrai ?

Un schizophrène techno qui a plusieurs vies et qui navigue entre toutes celles-ci. Mais j’ai envie de donner à ce projet une dimension qui lui est propre, sans l’influence des autres, car j’ai une idée artistique sonore et visuelle bien précise autour de Kolde.

Je vais mélanger techno « pure et dure » et me laisser la possibilité d’expérimenter (enfin c’est un peu prétentieux, mais plutôt de mélanger) plein d’ingrédients musicaux que j’aime autour. Je vais combiner tout ceci avec de l’art graphique, mélange d’art contemporain, moderne et design graphique. J’élabore mes pochettes sur Kolde Records moi-même pour pousser mon artistique abstrait jusqu’au bout. Kolde est un jouet artistique totalement libre.

Kolde est un jouet artistique totalement libre.

Tu viens d’où ?

Du pays des Raves, je crois que ça m’a percuté tout jeune à coups d’UR, de Robert Hood, de Luke Slater, de Chicago jacking techno et bien d’autres des années 90, et j’y ai emménagé pour la vie.

C’est quoi ton crew ?

J’ai eu la chance qu’Astropolis me repère très vite dès la première sortie, a accroché ma musique tout de suite et m’a rapidement proposé de m’aider à avancer, à progresser. Ça tombe bien, car étant un habitant de la planète Rave, Astropolis est vraiment pour moi le point culminant de cette planète, non ?

C’est quoi ton son ?

Bien sûr, c’est de la techno. Mais pour mes trois premiers EPs, j’ai voulu mélanger l’énergie d’une sorte de jacking techno rebondissante et dancefloor à une profondeur venue de sonorités brutes et profondes. J’accorde beaucoup d’importance au sound design, aux ambiances et à un grain particulier qui donne une profondeur assez froide, en corrélation avec mon nom. Si on doit trouver une formule un peu réductrice, c’est une techno à l’énergie de Chicago, mais avec la profondeur de Détroit et quelques ambiances chipées à l’electronica.

C’est quoi cet EP ?

C’est la troisième sortie de mon label que je me suis créé. Cet EP est comme une confirmation, une affirmation de cette personnalité, et je vais maintenant la partager avec un ou deux autres labels. Je suis d’ailleurs en discussion avec, j’attends avec patience (ou impatience) la réponse de ces deux mastodontes techno, rrrrrrhhhhhhhhhhaaaaaaaaa c’est looooooooong !

Tu fais quoi en live ?

Par moment, j’ai du mal à le savoir moi-même ! Je ne me donne jamais de direction, c’est beaucoup d’impros en fonction du moment. J’ai un set up qui permet pas mal de choses. Il combine synthé modulaire, analogiques et Ableton Live. Allez, je vais être un peu plus précis, j’ai un Nano Zwerg, Microbrute, TR-8, TB-3, Modulaires 6U et Macbook avec carte 10 sorties et controller APC 40, ce qui fait que j’ai besoin d’une grosse console (Midas de préférence) pour proposer un son de qualité réunissant toutes ces sources sonores !

J’ai quelques morceaux écrits en forme de patterns, ce qui laisse place au remix instantané de tous mes travaux actuels. J’ai aussi beaucoup de séquences MIDI, pré-écrites ou écrites sur le moment si besoin, que je balance dans les analo et hop, je démarre en essayant de partir en couille tout en gardant à l’esprit que l’on doit danser et voyager ensemble avec le public. Je garde aussi un cap très techno, dans la lignée de mes disques.

C’est quoi la suite ?

J’espère une réponse de ces deux gros mastodontes techno dont je vous parlais précédemment pour un quatrième EP… Et puis je vais bien sûr continuer Kolde Records et inviter des remixeurs ou faire des collaborations en fonction des rencontres… J’espère aussi que le public me donnera la chance de faire de belles scènes un peu partout, j’aime tellement partager ça en live, nous verrons bien !

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