Ces jeunes collectifs qui transcendent la nuit strasbourgeoise

Écrit par Théodore Hervieux
Photo de couverture : ©Henri Vogt
Le 24.03.2016, à 19h37
13 MIN LI-
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©Henri Vogt
Écrit par Théodore Hervieux
Photo de couverture : ©Henri Vogt
Si des acteurs historiques ont toujours existé à Strasbourg, la capitale européenne a depuis quelques années le vent en poupe en matière de musique électronique. Il est difficile de dresser une liste exhaustive de ce que propose aujourd’hui la ville, c’est pourquoi nous avons choisi de nous focaliser sur ces jeunes collectifs qui animent la scène locale, dont voici un florilège.


Strasbourg, sweet Strasbourg. Qui aurait pu penser que dans cette humble bourgade du Grand Est, qui peine à franchir la barre des 300 000 âmes, bouillonnent en réalité plusieurs centaines d’acteurs de la scène locale électronique ? Bien que l’explication soit sans doute plus complexe, les autorisations de fermeture tardive distribuées ces dernières années à de nombreux établissements et pouvant aller jusqu’à 7h, afin de dynamiser une capitale européenne souvent considérée comme “morte”, peuvent en partie justifier cette effervescence nouvelle. Ajoutez-y une offre et une demande quasi-inexistantes par le passé, un statut associatif local particulier permettant de générer des bénéfices, et un regain d’intérêt universel pour la techno, et vous tenez peut-être un début de théorie.

Dorénavant, chaque week-end – quand ce n’est pas en plein milieu de semaine –, les riverains ont le choix entre plusieurs soirées distillées autour de nombreux styles différents. À tel point qu’on pourrait avoir l’impression que tout le monde se marche dessus pour se frayer une place au soleil. Bizarrement, ce n’est pas le cas. Nous avons senti, tout au long de cette enquête, un réel respect entre ces différentes associations, chacune n’hésitant pas à citer le voisin comme acteur prépondérant de la scène locale. Presque toutes voient d’un bon œil cet emballement général, puisqu’au-delà d’être un maigre business (divisez les bénéfices par le temps investi, ça ne monte pas très haut !), c’est avant tout pour démocratiser leur passion de la musique électronique qu’elles existent. D’ailleurs, ces collectifs n’hésitent pas à mutualiser leurs efforts de temps à autre afin de proposer de plus gros événements à leur public et de diversifier leurs choix artistiques. Après les festivals OsosphèreContre-temps, Longevity et Meex qui cartonnent depuis quelques années pour certains, on nous souffle qu’un nouveau risque de naître dans peu de temps…

Longevity (Louis Schröder)
Le festival Longevity, au jardin des Deux-Rives (Louis Schröder)

Les acteurs historiques de l’underground strasbourgeois, locomotives du mouvement actuel

Yannick (Mister Natasha) et Xavier (Dark Fela), deux vétérans de la fête transfrontalière, proposent depuis 2008, et malgré une grosse pause, les Bugz Night, des soirées extrêmement bien organisées dans l’espace VIP du Zénith de Strasbourg, un cadre qui sort pour le moins de l’ordinaire. Welcommunity, dont les acteurs historiques sont de la même génération que ceux de la Bugz Night, mise depuis 2006 sur des soirées intimistes et “des échanges musicaux internationaux”, avec en guests des dizaines d’artistes, majoritairement allemands (l’influence germanique n’est jamais bien loin), mais également chiliens ou argentins, raconte Julien, l’un des cofondateurs du collectif. Il assure d’ailleurs “n’avoir jamais gagné d’argent sur ces soirées”, alors même que l’association a récemment accueilli deux nouvelles recrues afin de rajeunir sa direction artistique.

Mais la liste est loin d’être terminée. Les collectifs M2S, Subtronic, On The Road (label Sens Inverse) ou encore Ice Cream Factory ont chacun leur terrain de jeu favori et incarnent les acteurs de l’underground alsacien depuis de nombreuses années. Certains ont grandi et vieilli sous l’influence de l’Allemagne, subi les rafles des autorités transfrontalières des années 2000, et “n’ont pas réussi à se professionnaliser, à l’inverse de nombreux Allemands”, analyse Yannick, l’un des fêtards de la première heure. Le collectif Souldancer, plus exposé car exploitant principalement l’une des péniches les plus célèbres de Strasbourg, Le Rafiot, officie lui aussi depuis presque dix ans sur un créneau plus house et French Touch.

Place aux jeunes

Bien que notre objectif de départ eût été de dresser une liste quasi-exhaustive de ce que pouvait proposer Strasbourg en matière de musique électronique, nous avons décidé, devant la quantité impressionnante d’offres, de restreindre cette liste aux jeunes acteurs de la scène strasbourgeoise (non par leur âge, mais par la date de création de leur collectif ou de leur projet). 

Cette liste ne doit en aucun cas être considérée comme un classement, et tous sont répertoriés ici dans le désordre.

1/ Mercure

Mercure (Cover)

La base : Mercure, c’est la rencontre entre Robin Dupont et Timothée (Halès), producteurs et DJ’s tous les deux. “Timothée est aussi graphiste”, précise Robin. Devant la difficulté à trouver des dates pour jouer chacun de leur côté, ce jeune qui affiche tout juste la vingtaine explique qu’ils ont décidé de monter Mercure courant 2014, non seulement pour jouir “d’une meilleure visibilité”, mais surtout pour exprimer “leur vision de la techno”, en bookant divers guests internationaux et en la combinant à un univers graphique qui leur est propre.

L’esprit : À travers les projets Apollo et Hubble, les deux jeunes Strasbourgeois proposent, une fois tous les deux à trois mois, un voyage à travers le thème – vous l’aurez deviné – de l’espace, mêlant musique et décors intergalactiques. Les sonorités gravitent généralement entre techno, minimale et microhouse. Robin lance aussi, enthousiaste : “On vient de lancer Olympe, notre projet d’after, qui marche d’ailleurs assez bien”. De manière occasionnelle, le collectif se retrouve ainsi dans une magnifique villa d’une capacité d’environ 350 personnes, le dimanche entre 7h et 20h.

Mercure Intergalactic (Louis Schröder)
Soirée Mercure Intergalactic (©Louis Schröder)

C’est quoi la suite ? L’équipe de Mercure compte bien investir de nouveaux lieux insolites et sortir un peu du Studio Saglio. Ils gardent en tête l’idée de développer ce concept d’after, en utilisant les deux étages de la villa par exemple, afin de promouvoir des artistes plastiques la journée. “On aimerait également tenter l’aventure le samedi, si une grosse soirée est prévue la veille en ville”, ajoute Robin. Le 23 avril prochain, vous les retrouverez en compagnie de Johannes Volk, Benales et Tutti & Dial au Studio Saglio.

Guests : Zenker Brothers, Matrixxman, Mike Dehnert, Ansome, Roman Lindau, Bas Mooy, Andrea, Dax J, Korgbrain, Benales, Radial, Johannes Volk, Ryan Elliott, Radio Slave, Fjaack…

Principaux styles : techno, minimale, microhouse.

Où ça ? Majoritairement au Studio Saglio, et de temps en temps le jeudi au Mudd ou au Checkpoint. Direction la Villa quai Sturm pour les afters.


Soirée APOLLO II : Radio Slave (©Louis Schröder)

2/ Closely

Closely (Cover)

La base : Cela fait deux ou trois ans que Gilles (Chill) et Martin Elble se sont dit : “Et pourquoi pas nous ?”. Avec un ami graphiste, le collectif lancé courant 2014 mêle les influences musicales de Gilles aux origines allemandes de Martin. Le duo “plutôt branché house” affiche à son actif déjà sept soirées organisées dans divers endroits atypiques de la ville.

L’esprit : “Il n’y a pas vraiment de concept”, lâche Gilles au téléphone, assurant qu’il suffit “d’un bon sound system, d’un peu de déco et de mapping, et de sortir des clubs établis”. Proposant des soirées dans un cadre relativement intimiste (environ 500 personnes), Closely a le triomphe modeste, mais se démarque pourtant par son sens du détail, ses décorations travaillées, et une qualité de son toujours au top.

Closely with Edward (Maria Fernandes)
Closely with Edward (©Maria Fernandes)

C’est quoi la suite ? Un open air est prévu au mois de juillet dans les environs d’Offenbourg, de l’autre côté du Rhin. Pour ce qui est du collectif, Martin et Gilles ne tiennent pas forcément à grandir, et comptent bien conserver l’aspect intimiste actuel de leurs soirées.

Principaux styles : plutôt house.

Guests : Âme, Nick Höppner, Julius Steinhoff, Marcus Worgull, Gerd Janson, Oskar Offermann, Edward…

Où ça ? Avilla Factory, Thai Palace…

Closely With Nick Höppner

24.10.15 I Closely I Nick Höppner Crédit : Stefan Salm

Posté par Closely sur mercredi 11 novembre 2015


3/ Ephemere

Ephémère (Cover)

La base : Ephemere peut à juste titre être considérée comme l’une des figures de proue du renouveau que connaît Strasbourg actuellement. À sa création en 2012, les soirées sont à la limite du rassemblement privé et ne brassent que des connaisseurs. “On a organisé un ou deux événements, puis on a choisi de se structurer en devenant une association”, retrace David, président et cofondateur du collectif. L’achat d’un sound system Funktion One plus tard, Ephemere adopte ce statut associatif de droit local si cher à l’Alsace-Moselle et dont se sont inspiré de nombreux collectifs strasbourgeois par la suite. Autrefois accompagnés de deux autres membres, Roan Elia et David (E-Tronik) constituent aujourd’hui le noyau dur du collectif.

L’esprit : Avec le DJ posté à même hauteur que les danseurs et les platines posées sur une simple table, Ephemere cherche à instaurer “un véritable lien entre l’artiste et le public”, raconte David, “grâce à des soirées intimistes qui ont rarement dépassé les 300 personnes”. En insufflant à des lieux peu communs l’atmosphère d’un club juste le temps d’une nuit, le collectif a réussi à se forger une identité artistique forte, en pariant sur les artistes qui cartonneront demain. D’une couleur plutôt minimale, Ephemere organise aussi les soirées Rotary, un side project plus house et qui se déroule à La Passerelle, un club du centre-ville.

Soirée Reference - Ephémère (Tony Trichanh)
Soirée Reference. : Thomas Melchior / Offen (©Tony Trichanh)

C’est quoi la suite ? Au vu de l’explosion de l’offre de soirées sur Strasbourg, le collectif est partisan de revenir à quelque chose de plus intimiste, avec seulement une centaine de participants. “Et dans le même temps, on va essayer de travailler de manière un peu plus publique. Au mois de mai, dans le cadre de la lutte contre la haine, on organise un événement en journée, sur un format gratuit, plus familial et en partenariat avec les institutions, mais pourtant avec la même couleur musicale underground. Dans tous les cas, on cherche à démocratiser la musique que l’on aime”, expose David. N’hésitez pas à checker la page du festival Meex pour de plus amples informations.

Principaux styles : microhouse, minimale, tech house. Plutôt house pour les soirées Rotary.

Guests : Daniel Bell, Losoul, Praslesh, Rhadoo, Vera, Pablo Valentino, Luc Ringeisen, Ron Wilson, Francesco Del Garda, Richard Zepezauer, Binh Germann, D’Julz, Christopher RAU, Boo Williams, Tama Sumo, Dyed Soundorom, S.A.M., Kashawar, Thomas Melchior, Nicolas Lutz…

Où ça ? Le Thai Palace, et d’autres lieux non dévoilés. La Passerelle au centre-ville pour les soirées Rotary.


Losoul @Ephemere (©Tony Trichanh)

4/ Freaky Bass Council

Freaky Bass Council (Cover)

La base : Tout est parti de l’amer constat que Strasbourg ne proposait aucune soirée typée garage ou house 90’s : “chacun mixait dans son coin”, confie d’ailleurs Thomas aka Big Freak, l’un des deux membres fondateurs du collectif. Un créneau était à prendre, ils se sont jetés dessus : depuis 2014, lui et Rony invitent dans les cales du Rafiot les pontes underground de la house new-yorkaise ou chicagoane.

L’esprit : “On veut proposer des soirées accessibles et pas trop chères”, explique Thomas. Effectivement, les deux compères essayent de conserver des prix entre 4 et 6 euros. Musicalement, bien qu’ils aient commencé avec “leur amour pour le garage”, leurs envies ont évolué, et ils proposent aujourd’hui, de temps à autre, des musiques plus acides de Chicago ou des sonorités plus deep.

Big Freak - Freaky Bass Council
Big Freak @ Le Rafiot (©Max Lescurieux)

C’est quoi la suite ? Pour l’instant, Le Rafiot devrait rester leur terrain de jeu favori. Une soirée spéciale est prévue en mai avec deux DJ’s hollandais pour les deux ans du collectif. Mais le duo compte également investir la capitale : si vous êtes sur Paris le 15 avril prochain, vous pourrez les apercevoir, de nouveau aux côtés de Steve Murphy, pour une grande première au Batofar.

Guests : Innersense, Malin Génie, Franck Roger, SE62, Kicks, Hugo LX, Jovonn, Washermann, Steve Murphy, Samuel Deep, Julian Alexander…

Principaux styles : garage, house de New-York ou Chicago, deep house, acid.

Où ça ? Dans les cales de la péniche Le Rafiot.

JOVONN @ Le Rafiot Club

#springroll Spring Roll festival / Souldancer#housemusicallnightlong #tropdelove #jovonn at Le Rafiot / Freaky Bass Council

Posté par Alex Atlhas sur dimanche 22 mars 2015

5/ Underground Feelings

Underground Feelings (Cover)

La base : Underground Feelings, c’est l’histoire de trois amis DJ’s : Sidney (NMSS), Jean (Jjuan) et Arnaud (SL-AND). Tous trois issus d’univers musicaux différents, allant de la techno au hip-hop en passant par la house, ils ont créé le collectif tout juste l’année dernière, et comptent sur l’aide de nombreux bénévoles, dont deux nouveaux DJ’s, Maxime (Histek) et Lucas (Mitsunobu).

L’esprit : Autour d’un concept house, Quantize, et d’un autre techno, Séquence, Sidney veut proposer “des soirées intimistes et conviviales, pour un public éclectique mais expérimenté”. D’ailleurs, il ajoute : “On n’invite surtout pas un DJ parce qu’il marche”. Musicalement, Underground Feelings assure “n’être sur aucun créneau”, toute l’équipe choisissant ensemble le prochain artiste à booker, misant ainsi sur l’ouverture d’esprit des autres et du public. En outre, le collectif essaye de rester dans une gamme de prix raisonnable, “qui parle aux étudiants”.

Underground Feelings (Amatao)
Soirée Quantize 001 (©Amatao)

C’est quoi la suite ? “On va sortir du Studio Saglio”, annonce Sidney, qui a déjà en tête l’exploitation de nouveaux lieux et pourquoi pas l’organisation d’afterworks au centre-ville. Un autre concept de soirée, baptisé Shape, vient également d’être testé le 11 mars dernier et l’équipe compte bien rééditer l’expérience : aucune annonce de line-up, artistes cachés du public durant la soirée, cet audacieux projet veut “faire renouer la foule avec elle-même” et “s’opposer au phénomène de starification du statut de DJ”. Dans tous les cas, vous aurez l’occasion de les croiser le 27 mai prochain au Studio pour une nuit en compagnie du label Slow Life.

Principaux styles : house, techno.

Guests : Hinode, Henrik Bergqvist, Reïden, Najem Sworb…

Où ça ? Le Studio Saglio, La Kulture, Le Checkpoint.

Underground Feelings 2 (Amatao)
Soirée Shape 001 (© Amatao)

6/ Les Ills

Les Ills (Cover)

La base : À l’aise au combiné, Jordan, directeur artistique du collectif, raconte l’histoire de “ce groupe de potes plutôt issus du hip-hop dont James Djinn, DJ depuis dix ans, a pris la présidence”. Mais loin de rester enfermée dans ce style, “la direction artistique a tout doucement glissé vers la house, l’acid et en règle générale une couleur plus underground”, sans pour autant renier ses premiers amours. Le collectif créé en 2014 compte aujourd’hui une trentaine de collaborateurs, et travaille main dans la main avec les crews d’Ice Cream Factory et d’On The Road (deux collectifs strasbourgeois un peu plus anciens), avec qui ils forment la superstructure Unity.

L’esprit : En proposant une à deux soirées par mois, Les Ills comptent bien devenir un collectif de premier plan, sans pour autant marcher sur les plate-bandes des autres. Difficile d’ailleurs de trouver quelqu’un qui dise du mal de ces “jeunes qui arrivent toujours à faire des soirées top avec peu de moyens”, témoigne un anonyme. Leur mot d’ordre, résumé par Jordan : “faire découvrir au public des styles sous-représentés, tout en donnant une opportunité entrepreneuriale aux membres de l’association”. En s’appuyant principalement sur de nombreux DJ’s issus de la scène locale, le collectif s’emploie donc aussi à former une équipe de bénévoles motivés au graphisme, à la décoration, à la vidéo…

Lobster Theremin - Les Ills (Raphaël Ott)
Label night : Lobster Theremin @Le Studio Saglio (©Raphaël Ott)

C’est quoi la suite ? “On va essayer de développer les différents pôles du collectif, et on aimerait à terme devenir un label”, explique Jordan, qui souhaite également “voir évoluer le statut juridique de l’association, afin de pouvoir demander des subventions et pourquoi pas organiser un festival, familial la journée et le soir pour les plus grands”. Il paraît même que l’idée d’ouvrir un disquaire serait dans les cartons… Affaire à suivre, donc. Rendez-vous ce vendredi 9 avril au Studio Saglio où ils accueilleront le label Oneshot Selection.

Principaux styles : De nombreux styles plus ou moins connus, de la house à la grime, de la techno à la disco, en passant par la oldschool dubstep et la vaporwave. La liste est longue.

Guests : Legowelt, James Fox, Roman Rauch, deux “label nights” avec Flightschool et Lobster Theremin, beaucoup de scène locale…

Où ça ? Le Studio Saglio, le Rafiot, la Kulture, le Mudd, le festival Contretemps…

#LESILLS

Posté par Les ills sur dimanche 21 juin 2015

7/ Bäzär

Bäzär (Cover)

La base : Pierre et Rodolphe organisaient tranquillement des soirées à la Java et au Teatro (deux clubs disparus depuis), lorsque l’idée de frapper un gros coup leur est venue : “On a décidé de faire une plus grosse soirée, et on a rencontré l’un des trois frères qui sont à la tête du Mood [un club commercial en périphérie de Strasbourg, ndlr]. Lui aimait bien la tech house, il a donc été d’accord de lancer la première soirée avec Tiefschwarz”, confie Pierre. Lancées en 2015, les soirées Bäzär ont immédiatement remporté un franc succès.

L’esprit : “Bäzär, c’est le désordre, de l’underground dans un club bling-bling”, décrit Pierre, qui à chaque soirée s’évertue à assombrir ici et là l’ambiance néon rose et carré VIP de ce club situé dans une pyramide en verre, juste au-dessus d’un concessionnaire de voitures de luxe. Le grand espace dont dispose le lieu, qui jouit par ailleurs d’une magnifique terrasse, permet d’accueillir un millier de personnes et a fortiori de plus gros artistes qu’au centre-ville. Pierre confirme : “Vu qu’on est pas tout près de Strasbourg, on ne peut pas à ce stade se permettre de faire une erreur, du coup on ne booke que des gros noms pour le moment”.

Bäzär - Derrick May (DR)
Bäzär – Derrick May (©Cécilia Fagon)

C’est quoi la suite ? Le collectif va pour l’instant continuer les soirées “grand format” au Mood, dont certaines résonneront de “sonorités beaucoup plus house”. Mais Pierre et Rodolphe ont également le projet d’organiser des soirées “plus intimistes avec de l’IDM ou de l’ambient, au centre-ville, parce qu’il n’en existe pas encore sur Strasbourg”. On a hâte de voir ça ! On vous invite en tout cas à ne pas rater le ponte de la techno détroitienne Kevin Saunderson, qui posera ses platines dans la pyramide le 29 avril prochain.

Principaux styles : techno industrielle, tech house, house.

Guests : Kevin Saunderson, Derrick May, Perc & Shifted, Alan Fitzpatrick, Tommy Four Seven, Sigha, Ben Sims, DVS1, Tiefschwarz, Butch…

Où ça ? au Mood Club à Vendenheim, aux abords de Strasbourg.

After terrasse Bazar
After sur la terrasse – Bäzär : Sam Paganini (©Cécilia Fagon)

8/ Manufaktur

Manufaktur (Cover)

La base : Jérôme Barresi et Pacôme Orzi, deux anciens de l’aventure Smile This Sound (débutée en 2012 mais actuellement un peu en perte de vitesse), se sont entourés depuis l’année dernière d’une équipe conséquente répartie autour de plusieurs thématiques : l’audiovisuel, le graphisme, la scénographie…

L’esprit : Manufaktur propose de sortir du cadre du club et de revêtir, le temps d’une soirée, un lieu atypique d’un habillage techno et minimal, en invitant des artistes de renommée internationale : une salle de lasergame, ou encore un ancien hôtel aux abords de la ville ont ainsi déjà été choisis par le collectif comme laboratoire musical éphémère. Afin de développer une identité forte autour du concept, Jérôme et Pacôme ont également choisi de diffuser régulièrement des podcasts sur SoundCloud.

Manufaktur x Mercure (Louis Schröder)
Manufaktur & Mercure : Artefakt (©Louis Schröder)

C’est quoi la suite ? En mai, le collectif exploitera un lieu inédit, encore vierge de toute utilisation électronique, et conviera à cette occasion deux artistes techno de New-York. Manufaktur sera également présent pour la fête de la musique sur le parvis du TNS, aux abords de la place de la République. Enfin, Pacôme compte s’envoler l’année prochaine en Argentine et réfléchit déjà à comment exporter le projet à Buenos Aires.

Guests : Artefakt (Amsterdam), Johanna Knutsson (Suède), Hertz Collision (Italie) et Julian Muller (Berlin).

Principaux styles : techno et minimale.

Où ça ? Au Laser Empire à Eckbolsheim, à l’ancien hôtel L’Écluse du Rhin, de temps à autre au Mudd au centre-ville, et le 21 juin devant le TNS.

9/ Leitmotiv

Leitmotiv (Cover)

La base : Peut-être l’un des collectifs les plus discrets du lot, créé en 2014. Beaucoup de personnalités différentes se bousculent au sein de ce groupe qui ne cherche pas à être sous le feu des projecteurs. “Des personnes pas forcément toutes dans la musique électronique à la base, mais voulant mettre en avant des soirées à forte valeur artistique”, souffle celui qui répond aux initiales de JC, un bénévole arrivé en cours de route.

L’esprit : Sans s’en réclamer, les soirées Leitmotiv pourraient être les héritières des expériences proposées par feu le collectif Club Icôn, disparu trop tôt (on vous invite à aller regarder les photos sur Facebook de ces soirées déjantées). Tant par l’hétérogénéité du public que par le choix des lieux et des programmations, Leitmotiv cherche à créer un spectacle unique à base de danses, de jeux de lumière et de son.

Leitmotiv - Rose et Rosée (Louis Schröder)
Label night : Rose et Rosée (©Louis Schröder)

C’est quoi la suite ? Le collectif veut continuer sur sa lancée. “On ne veut pas grossir mais conserver notre public”, confirme pour sa part JC.

Principaux styles : techno, house, acid, nu disco, new wave…

Guests : Voiski, Low Jack, Acid Arab, Ceephax, Skatebård, Mick Wills, Birth of Frequency, Romain Play, une label night Rose et Rosée…

Où ça ? À vous de le découvrir.

Leitmotiv – 6 décembre 2014 – Rose et Rosée

Un grand merci à Ferdinand Vögele , on adore son travail ! Une bière à gagner à celui qui taggera son ami en nous précisant à quelle minute il apparaît. Pas de doublon et un like de Leitmotiv sur le commentaire validera la réponse !

Posté par Leitmotiv sur lundi 23 février 2015

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