Ce nouveau documentaire de 40 minutes met en lumière les réalités quotidiennes auxquelles sont confrontés les DJ’s professionnels. Il aborde notamment les conséquences et les impacts de ce rythme de vie où l’on est soumis à un emploi du temps chargé, où les déplacements constants se ponctuent de nuits blanches derrière les platines. Un métier où l’on est face à un manque de sommeil constant, tout en étant continuellement exposé sur les médias et les réseaux sociaux.
Le documentaire donne la parole à des managers d’artistes, des psychologues, mais avant tout aux DJ’s. Seth Troxler, Pete Tong, B. Traits, Erick Morillo et Carl Cox y expriment les difficultés physiques et morales auxquelles ils font face en tant que professionnels. Laurent Garnier y parle aussi de la difficulté d’être seul lorsque l’on enchaîne les dates et qu’on est constamment dans des hôtels ou dans l’avion. Certains témoignages comme celui de Ben Pearce sont encore plus révélateurs : « Je buvais tous les jours et j’étais en train de gâcher ma vie. Je suis arrivé à un stade où je savais que si je ne faisais rien, je ne serais plus là très longtemps. »
Un des rares documentaires qui montre l’envers du décor, en parlant par exemple du « syndrome de l’imposteur » qui touche certains DJ’s et les pousse à rejeter le mérite lié à leur travail, à nier tout accomplissement personnel.
Why we DJ a été diffusé en avant-première mercredi 18 octobre lors de l’Amsterdam Dance Event (ADE), en collaboration avec deux structures qui ont pour objectif d’aider les musiciens qui peuvent avoir des problèmes de santés mentales : Help Musicians UK et Association For Electronic Music.
L’association Help Musicians UK avait déjà publié les premiers résultats de son étude Can Music Make You Sick ? l’année dernière. Une enquête réalisée au Royaume-Uni et selon laquelle les personnes travaillant dans l’industrie musicale seraient trois fois plus exposées à l’anxiété et la dépression que la moyenne de la population nationale.
Plusieurs DJ’s ont déjà mis un terme à leur carrière pour des soucis de santé mentale et physique, à l’instar du producteur de dubstep Benga se retirait de la scène, qui annonçait en 2013 être devenu bipolaire et schizophrène à l’âge de 28 ans.
Why We DJ – Slaves To The Rhythm s’inscrit dans une série de quatre documentaires produite par DJsounds. L’année dernière The Underground Sound of Paris, le premier épisode de cette série, visait à retracer l’histoire des courants de la musique électronique à Paris.