C’est à deux heures du matin, dans la nuit du Festival de Cannes, que s’est terminée la projection tant attendue de Mektoub My Love : Intermezzo, le deuxième volet d’une série de films dédiés à la jeunesse entamée il y a deux ans par le réalisateur Abdellatif Kechiche. De la salle, le public de Cannes est ressorti éreinté, parfois en colère, parfois ébahi après un film monstre de 3h28 qui a laissé le festival sous le choc. « C’est du ciné-clubbing », pouvait-on entendre dans la bouche de certains journalistes ayant vu l’objet en question, dont les trois quarts se passent en temps réel pendant une nuit dans une discothèque de Sète.
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Avec ses longues scènes s’étirant dans le temps comme le ferait une fête techno, sa musique assourdissante passant du disco à l’acid house ou la trance (Lil Louis, Sunbeam, Quench), Mektoub My Love : Intermezzo serait donc une expérience radicale de son et de lumière, se rapprochant d’avantage d’une soiré en club que d’un film à proprement parler. C’est ce qui explique sans doute à la fin de cette projection les réactions parfois vigoureuses de spectateurs éprouvés, qui ne s’attendaient pas à se retrouver embarqués dans une telle chevauchée nocturne. Pour eux, Abdellatif Kechiche n’aura fait qu’une rapide déclaration à la fin de la séance : « Je m’excuse de vous avoir retenus sans vous prévenir et voilà… je m’en vais. »