Le duo est composé par deux Turinois, Sergio Pace et Vincenzo Ferramosca (alias D-vince). Auparavant, ils avaient sortis le très violent The Drill sur leur propre label, Old and Young, en 2014. Il était déjà marqué par des notes acid que l’on retrouve sur leur deuxième EP, Acid Morning (Enemy Records, 2015), plus atmosphérique quant à lui.
À la fois emporté et intrigué par leurs prods, Trax a cherché à en savoir plus sur eux… mais très peu d’informations circulent à leur sujet sur internet. On a donc décidé de les interviewer.
Trax : Comment en êtes vous venus à la techno ?
Boston 168 : Ça fait des lustres qu’on est potes, et on partage une passion pour la musique depuis toujours. Au début on a mené nos projets chacun de notre côté. Puis avec les années, nos goûts musicaux sont devenus de plus en plus similaires, jusqu’à ce qu’on se rejoigne en formant Boston 168.
C’est très facile de tomber dans le banal avec la TB-303
Boston 168
Est-ce qu’on peut résumer votre style musical à de “l’acid techno oldschool” ?
C’est bien sûr notre style musical, même s’il est difficile de trouver une définition exacte de ce qu’on produit. On aime les voyages spatiaux.
Il semble que les sons acid (ceux de la TB-303) sont en train de devenir hype de nos jours. Vous partagez ce sentiment ?
C’est vrai qu’en ce moment il n’est pas rare d’entendre une ligne de basse créée avec une 303 dans un track techno.
Pourquoi vous aimez tant ce son ?
Parce qu’il est unique. Mais c’est très facile de tomber dans le banal, cette machine étant une reine historique de la musique électronique.
Quels types de producteurs vous inspirent ?
On s’est intéressés à des producteurs très divers, allant d’AFX à Plastikman, en passant par Underground Resistance et des artistes de la scène acid des années 80 et 90, comme Joey Beltram ou Armando, pour ne nommer qu’eux.
Maintenant, c’est devenu difficile de dire qui on aime parce qu’il y en a tellement… Mais si on devait en nommer quelques-uns, on pourrait citer Milton Bradley, Donato Dozzy, Drug Cvltvre, ou encore Polar Inertia.
On a toujours voulu sortir des vinyles parce que c’est notre seule arme contre le temps
Boston 168
Vous êtes aussi les cofondateurs d’un label appelé Old and Young, qui sort uniquement des vinyles et supporte les productions utilisant des machines analogiques. Pourquoi avez-vous choisi de revenir à d’anciennes manières de produire de la musique, et de la faire paraître ?
On a fondé le label avec un ami proche, qui est aussi un vétéran de la scène de Turin, Alessandro Gambo. On a choisi le nom “Old and Young” parce que le label combine l’expérience d’Alessandro avec notre jeune enthousiasme. Et on a toujours voulu sortir des vinyles parce que c’est la seule arme qu’on a contre le temps. Un enregistrement sur vinyle c’est quelque chose né pour durer, pas comme ceux sous format MP3 qui se perdent parmi des millions d’autres fichiers.
D’après ce qu’on sait, vous utilisez essentiellement des TR707, TR909 et TB-303. Vous utilisez aussi d’autres machines ?
On n’a pas une vraie TB-303 parce que ça coûte un prix exorbitant, donc on se sert d’un paire de Bass Bot TT-303, qui sont des répliques analogiques similaires à la machine originale de chez Roland. On aime bien aussi les Electron A4 et AR. Et récemment on a aussi pas mal accroché avec le Moog Mother 32, qui produit un son incroyable.
La scène italienne est vraiment florissante
Boston 168
Il semble que la scène électronique italienne est actuellement en pleine renaissance, avec des artistes comme Vaghe Stelle. Vous partagez ce sentiment ?
La scène italienne est vraiment florissante, et chaque année de nombreux artistes parviennent à émerger grâce à leur persévérance. Il y a beaucoup de noms italiens qu’on aime et qu’on supporte, particulièrement Stenny & Andrea qui sont de notre ville. Il a y aussi de nombreux organisateurs qui défendent une techno de qualité, dont ceux du Varvara Festival, où on a eu le plaisir de jouer en 2015, aux côtés d’Ancient Method et de Sleeparchive.
Quels sont vos futurs projets ?
Nous avons différentes sorties prévues pour cette année, mais ça doit rester une surprise pour le moment. On peut tout de même mentionner notre sortie à venir en février sur le label d’Andre Kronert, ODD/EVEN. Mais en ce moment on se concentre sur notre nouveau live, qu’on espère avoir l’opportunité de jouer en France très bientôt.
Des extraits du nouvel EP, Oblivion, viennent d’ailleurs de sortir sur le compte Soundcloud du label ODD/EVEN ce jeudi 7 janvier.