Dimanche 30 juin, le festival Bordeaux Open Air a lancé sa 4ème édition. Chaque dimanche de l’été, les parcs et jardins de la capitale aquitaine se verront transformer en dancefloor en plein air. Au programme: live et DJ sets, conférences mais aussi ateliers pour les enfants et activités sportives. Une fête gratuite et intergénérationnelle, dont les sessions hebdomadaire célébreront une ville du monde et sa scène électronique locale. Interrogé par Trax, Alix Herrmann-Auclair, le programmateur musique du festival, révèle les dessous de l’évènement incontournable des étés bordelais.
Vous invitez cette année 35 artistes internationaux et proposez de nombreux ateliers et conférences. Comment tout cela s’est-il mis en place ?
Il existe trois programmes distincts au sein du festival : la programmation musicale, les conférences et les contenus dédiés aux enfants. Bien que notre modèle de travail en interne soit basé sur la collégialité, nous sommes une dizaine de personnes dans l’équipe, ce qui implique une répartition des missions entre les différents pôles du festival. En ce qui concerne la programmation musicale, nous sélectionnons dans un premier temps les villes invitées, puis après un défrichage des différentes scènes locales, nous choisissons les curateurs avec qui nous construirons la programmation. Nous ne voulons pas trop l’”européaniser“, puisque l’intérêt en invitant des villes du monde entier est de représenter les scènes locales telles qu’elles le sont réellement. Les programmations food et les ateliers, eux, découlent également des villes invitées mais les conférences sont un programme à part.
Avez-vous rencontré des difficultés, et si oui lesquelles ?
On rencontre toujours des difficultés dans l’organisation d’évènements de cette envergure, mais ça fait partie du challenge ! Le financement du festival est une problématique centrale, puisque notre business modèle dépend fortement des subventions publiques et du mécénat privé. La gestion du budget artistique est aussi une question complexe, les frais liés aux transports sont élevés car les artistes viennent souvent de loin. Il ne faut pas non plus oublier l’exploitation des sites, qui demande beaucoup de travail en amont, qu’il s’agisse d’obtenir les autorisations, ou de respecter et préserver au maximum les lieux utilisés.
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Le festival aura lieu durant plusieurs dimanche cet été, quels sont les évènements qui vous tiennent le plus à coeur cette année ?
Les couleurs musicales sont assez différentes d’un dimanche à un autre, mais dans l’ensemble on a quelques coups de coeur. Premièrement, la journée du 7 juillet, dédiée à l’une des capitales sud-africaine Johannesburg. Pour l’occasion, la chanteuse Ntombi Ndaba remontera sur scène après 30 ans d’absence ! Il s’agira de sa première date en dehors de son pays natal. Elle sera accompagnée d’Esa et son Afro-Synth Band. On attend aussi beaucoup le 18 août avec New York, où Fred P, Ge-Ology et Entro Senestre se produiront. Et pour finir, le 25 qui mettra Melbourne à l’honneur avec le collectif Crown Ruler aux commandes. On retrouvera les artistes locaux DJ Jnett et Jeremy Spellacey aux côtés des chefs de file du collectif, mais aussi Harvey Sutherland et son live band.
Chaque semaine, une ville différente sera mise à l’honneur, comment les avez- vous choisies ?
La ville de Bordeaux étant un ancien port d’accueil, il y a un fort passé en terme de liens culturels et d’échanges avec des villes du monde entier. On a donc voulu capitaliser sur ce passé culturel. Le choix des villes est donc un mélange entre ces liens culturels qu’elles ont avec Bordeaux, les rencontres qu’on a pu faire des artistes et nos recherches sur les différentes scènes locales.
À quoi peut-on s’attendre pour la journée dédiée à Johannesburg ? Pouvez-vous nous parler des 3 artistes invités ?
Johannesburg, c’est mon gros coup de coeur cette année, on travaille sur ce projet depuis des mois. Reformer un groupe qui remonte sur scène après 30 ans d’absence, ça demande de la patience et beaucoup de passion. Il a fallu organiser des répétitions, pour que Ntombi Ndaba et le Esa’s Afro Synth Band puissent se préparer. Le dimanche, on retrouvera donc cette chanteuse de Bubblegum pop et de Kwaito, ambassadrice des années 80 en Afrique du Sud mais aussi DJ Okapi, à la fois boss de label, disquaire, et DJ AfroSynth. Et pour finir, Esa, résident émérite de Worldwide FM et habitué du Dekmantel, impliqué aux percussions pour le live d’Auntie Flo.
Le premier weekend, vous avez invité Kiosk Radio. Comment les avez-vous rencontré et, selon vous, qu’incarnent-ils actuellement ?
Il était plus qu’évident d’inviter Kiosk Radio sur le dimanche dédié à Bruxelles, mais ce choix a également été motivé par notre curateur DC Salas, qui fait partie de leurs résidents et amis. On les a rencontrés pour la première fois sur le dimanche dédié à Bruxelles, la semaine dernière. On peut clairement dire qu’ils incarnent la scène actuelle de la capitale belge, de part les résidents fédérés autour du projet mais aussi leurs collaborations avec des acteurs locaux. C’était un immense plaisir de commencer la saison avec eux !
S’il fallait retenir deux activités incontournables du festival, lesquelles choisiriez vous ?
Le sport, avec notre village sportif signé Decathlon City qui propose différentes activités pour petits et grands. Mais aussi l’atelier musique assistée par ordinateur, animé par Müca et ouvert aux festivaliers de 3 à 107 ans.
Les informations sont à retrouver sur la page Facebook de l’évènement.